Installé à Los Angeles, Paul Kersey tente de reprendre une existence ordinaire auprès d’une journaliste aux idées progressistes et de sa fille – toujours traumatisée par les évènements de New York. Sa vie s’effondre à nouveau à la suite du viol et de la mort de sa bonne et de sa fille. Jugeant les institutions impuissantes face à son drame et à la violence urbaine, Kersey arpente les rues de Los Angeles pour exécuter les agresseurs.
Avis de Rick :
Si la Cannon Films a lancé la carrière de Dolph Lundgren (Les Maîtres de l’Univers) et de Jean Claude Van Damme (Bloodsport, Kickboxer) dans les années 80, mais aussi fait de Chuck Norris celui que l’on connait tous (Portés Disparus, Invasion USA), ils ont toujours tentés de récupérer des artistes pour se faire un peu plus d’argent. Des acteurs, des réalisateurs, des licences. Oui, il y a à la fin des années 80 le fameux Superman IV, mais au début des années 80, ils récupèrent les droits d’Un Justicier dans la Ville, alias Death Wish. L’adaptation du roman, le premier film, datait de 1974 déjà, mais qu’à cela ne tienne, nous sommes en 1982, et la Cannon récupère les droits, lancent une suite, et pour se faire, récupèrent également Michael Winner à la mise en scène (le premier film, Le Flingueur qui sera remake plus tard avec Jason Statham) et Charles Bronson pour reprendre son rôle.
Ça ira plus loin puisqu’un troisième opus sera tourné par la même équipe en 1985, Le Justicier de New York, puis en 1987 un quatrième opus (Le Justicier Braque les Dealers) mais c’est une autre histoire. Dans ses grandes lignes, ce Death Wish 2 a tout du film opportuniste (non, sans déconner ?) puisqu’il reprend, grosse modo, la même histoire que le premier, et ne change d’un minime détail, qui néanmoins change beaucoup de choses dans le fond. Enfin non, ils changent également la ville, Death Wish II se déroulera à Los Angeles. Non, ce petit détail qu’il change, et qui vient changer énormément de choses dans le fond, c’est que notre brave Charles Bronson, devenant Vigilante dans le premier pour punir les méchants (un Justicier donc) ne sera ici qu’animé par la vengeance, et donc traquera un groupe en particulier. Mais aucune double lecture ou autre ici, non non, c’est du cinéma d’exploitation direct dans ta face, sans message ni rien, Charles Bronson prend les armes pour faire justice et venger sa famille, et c’est tout. Il a bonne conscience, ces actes ne sont pas punis.
Après tout, même la police, qui pourtant au début en a après notre Vigilante moustachu, laisse rapidement tomber l’éponge, pour donner raison au justicier. Même tardivement, un témoin le laissera filer, car la vengeance, c’est bien. Et puis bien entendu, film d’exploitation du début des années 80 produit par la Cannon oblige, il faut plus de violence, plus de sang, et plus de viols, car cela veut dire, plus de nudité. Mais même à ce niveau, il est parfois très difficile de prendre le film au sérieux, et surtout, de comprendre ses intentions. Ce qui lui donne un côté décalé franchement très étrange, et nous rappelle bel et bien que oui, Un Justicier dans la Ville 2 n’est qu’un film d’exploitation, une suite faite plutôt rapidement et sans trop réfléchir. Paul Kersey, installé à Los Angeles, est maintenant en couple avec une journaliste, et sa fille se remet très doucement des événements du premier film. Jusque là, tout va bien, même si les opinions personnelles de sa fiancée font bien rire tant elles sont à l’opposé de notre moustachu tueur.
Mais lorsque le drame survient, plus rien ne va. Et à ce stade, c’est presque du grand art. Du grand art que l’on a du mal à expliquer, mais tout de même. Ce pauvre Paul, en essayant de récupérer son portefeuille qu’une bande de loubards lui vole, en rattrape un. Pas contente, la fine bande, toujours en possession du fameux portefeuille, décide de rendre visite à Paul. Mais pas de bol, seule la femme de ménage Mexicaine est présente, et va donc se faire violer, à tour de rôle, durant de très longues minutes. Le réalisateur étire le temps, fait durer le calvaire. Puis quand Paul rentre avec sa fille, il est assommé, la fille kidnappée, et celle-ci subira également le même sort. Sauf qu’elle, elle n’a droit qu’à quelques rapides secondes, sans cri, sans émotions, avant de se lever, de se défénestrer et de finir embrochée de manière gore. On peut y coir de l’effet facile, et surtout une incompréhension. Pourquoi faire durer la scène pour un personnage peu important et le rendre presque insignifiant pour la fille du héros ? Surtout que c’est bien cet élément qui va énerver notre Justicier, qui va partir en guerre pour venger sa fille, car la femme de ménage, on ne va plus du tout en entendre parler.
Notons d’ailleurs dans la bande de violeurs la présence d’un alors tout jeune et débutant Laurence Fishburne. Et Charles Bronson n’aura pas vraiment à se prendre la tête pour se venger, puisqu’il lui suffira parfois de marcher quelque peu dans la rue pour tomber sur les membres du gang, un par an, sans vraiment chercher. Les violeurs par contre semblent avoir tous été victimes de trous de mémoires, puisque certains ne le reconnaitront même pas. Seule l’efficacité compte dans le métrage, et semble intéresser Michael Winner, qui laisse alors la crédibilité mais également la narration de côté. En résulte des moments moins convaincants de jour, et immédiatement plus percutants de nuit, lorsque Bronson prend les armes. Là où le premier film tentait, parfois maladroitement, mais tout de même de mettre un message, et surtout avait la bonne idée que notre justicier ne retrouvait pas les coupables, et donc, ne pouvait pas accomplir sa vengeance, devenant alors véritablement un Justicier, arpentant les rues et vidant ses cartouches sur les pauvres âmes égarées qui avaient le malheur de commettre des crimes devant lui. Ici, malgré quelques dommages collatéraux, Bronson trouve les coupables, avec facilité, et les fais payer cher. Sans scrupules, sans hésiter. Comme une machine de guerre que rien n’arrête, et qui n’a plus de morale, ni de conscience. Et dont les quelques témoins cautionnent les actes. Pas étonnant pour le coup que l’auteur du roman original déteste les suites, qui oublient toute la substance du roman de base. Il faudra attendre que James Wan réalise Death Sentence, adaptant un autre roman de l’auteur, pour revoir une vengeance amère et qui a quelque chose à dire. Death Wish II, c’est du pur cinéma d’exploitation, toujours plus gros, bruyant et vulgaire. Et qui du coup, finit par amuser et divertir par son aspect primitif et rentre dedans. Pas franchement bon, mais distrayant dans sa proposition de cinéma.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Du pur cinéma d’exploitation ♥ Bronson prend les armes ♥ Des hasards et moments amusants |
⊗ De l’exploitation pure et dure (oui, c’est une qualité et un défaut) ⊗ Peu passionnant de jour ⊗ Souvent rentre dedans et peu cohérent |
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Un Justicier dans la Ville 2, c’est comme le premier, en moins subtil, sans message, sans grande cohérence, juste avec plus de violence, et plus de viols. |
Titre : Un Justicier dans la Ville 2 – Death Wish II
Année : 1982
Durée : 1h29
Origine : U.S.A.
Genre : Policier
Réalisation : Michael Winner
Scénario : David Engelbach
Avec : Charles Bronson, Jill Ireland, Vincent Gardenia, J.D. Cannon, Anthony Franciosa, Ben Frank et Laurence Fishburne
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J’aime bien mais dans le genre bande d’exploitation, je préfère le 3 (j’avoue carrément l’adorer même)!
Oh j’ai vu le 3 aussi dans la foulée, j’ai les deux en Blu-Ray même. Mais le premier, c’est du vigilante movie pur et dur, il est justicier. Dans le 2, il veut juste se venger. Et le 3, c’est total craquage de slip, limite le film ce serait appeler “le destructeur de new york”, ça passait nickel. Je comprend le côté culte du 3 (beaucoup le préfèrent au 1), son final va tellement loin.
Le 1er est un vrai bon film , le 3 un gros nanar super drôle et totalement pété du slip.
Ce 2ème volet , sans me choquer , est quand même sacrément complaisant et bien trash …
Mais ça tu le développe bien mieux que moi.
Après Michael Winner c’est le sale gosse provocateur par excellence donc fallait s’y attendre.
Voilà on est d’accord. J’avais découvert le premier tardivement en réalité, quelques semaines avant de voir son remake (potable d’ailleurs) signé Eli Roth. Mais je n’avais pas pris le temps d’écrire dessus (vu tout ce que je vois en même temps….). Mais c’est un bon film le premier. Le 3 m’a beaucoup fait rire, avec Bronson qui sort son arme XXL et te dégomme un mec tranquille dans la rue en plein jour, et tout le voisinage qui applaudit 😀 Il n’y a plus de subtilité, de messages, plus rien, c’est du direct dans ta face.
Le second oui c’est le film d’exploitation pur et dur, qui doit aller plus loin. Alors que le 3 se calme niveau sexe, il y a quasi rien.
Ce sont les seuls films que j’ai vu de Winner par contre, mais j’ai lu qu’il y avait pas mal de polémiques autour de sa vie privée…
De lui avec Bronson, il faut que tu vois Le flingueur & Les collines de la terreur, ça déchire un max!
Je prend note, de mémoire c’est sorti chez nous en belle édition en plus.
Je plussoie pour le Flingueur , super polar avec une relation trouble maître – élève plutôt sympa , Bronson qui fait du (bon) Bronson mutique et Jan Michael Vincent à qui ont pressentait encore une grande carrière à l’époque.
Sinon The Sentinel , que j’ai trouvé assez mou , à malgré tout quelques fulgurances et moments légèrement malaisants.(dans le bon sens du terme)
A voir éventuellement …
Ah ben vous me vendez du rêve là !!! Bon entre ces deux là et Death Wish 4, je crois que le choix est fait bien rapidement alors niveau Bronson haha. En plus je me dis que Le Flingueur, j’avais vu le remake.. Et j’en ai gardé aucun souvenir, c’était pas bien marquant.
Disons que je pensais pas que tu recherchais du rêve … J’ai de la crystal meth d’Albuquerque si c’est ça que tu recherches … hum …
Trêve de plaisanteries , The Mechanik c’est surtout un vrai polar qui sent les seventies et qui fait admirablement le taf.
Ni plus ni moins , et c’est déjà beaucoup plus que son remake sans âme et insipide. (Et pourtant je peux pardonner beaucoup de choses à Jason Statham)
C’est bon, il est dans ma collection The Mechanik, je vais me fier à ton bon avis et le voir prochainement, car là hier soir j’ai vu Death Wish V et mon dieu que c’était mauvais.
Je comprends pas ce qui s’est passé avec Michael Winner sur ces films.
Le premier film est un vrai film avec un message, le réal a aussi signé La sentinelle des maudits qui est très chouette, et Le corrupteur aussi (qui est une prequel du film Les innocents…même si c’est surtout une adaptation de bouquin en fait^^)
Et là…ce Justicer 2 est con
Et le 3 est un énorme nanar où le mec défonce tout le monde, tue des mecs qui volent sa bagnole sans sourciller et retourne manger, défonce tout pendant que les voisins l’applaudissent, c’est du pur nawak super beauf et ridicule.
Comment peut-on en arriver là ?
A la limite ok c’est rigolo comme nanar, mais comment le réal a pu se retrouver à s’auto-parodier en fait ? C’était voulu son délire ? Il avait juste besoin d’argent ?…
Pour le moment, je n’ai vu que trois films de Winner, et ce sont les trois justiciers.
Par contre ce deuxième opus, il y a quand même quelques idées de mise en scène sympa (oui je n’en parle pas dans ma chronique je sais).
Le 3 pareil en fait, en mise en scène pure, c’est pas totalement mauvais, mais c’est la direction prise par le film qui en fait le film de tous les excès. Je l’aime bien pour ce côté là, mais on en reparlera, la chronique est prête (celle des 4 et 5 aussi d’ailleurs).
Non mais les 2 et 3 semblent même contredire le premier qui n’encourage pas à la vengeance. Il montre quelqu’un se venger de manière légitime mais les répercussions que ça a aussi, comme un Punisher qui est une âme brisée qui ne veut pas que d’autres fassent comme lui, mais qui ne s’arrête pas lui-même parce qu’il est lui même allé trop loin, il est damné.
Dans le 2 et surtout le 3…c’est juste “lol c’est fun de défoncer les gens et de leur exploser la gueule à coup de flingue s’ils te parlent mal. Vive la peine de mort et achetons des flingues pour se faire justice”
What the fuck happened ? C’est quoi ce script ?
Winner à touché à tous les genres , de la comédie au western en pasant par les drames sportifs.
Par contre c’était apparemment un sacré caractère anticonformiste qui lui valut quelques ennemis et une mauvaise image à Hollywood.
Sans compter sur les échecs de ses films à la fin des seventies …
Son malheur aura été justement d’enchaîné les Justicier 2 & 3 qui le rendra has been voir carrément facho – réactionnaire aux yeux de beaucoup de monde.
Résultat à part la Cannon plus grand monde fît appelle à lui … ( 2 films seulement dans les années 90 suite à la fermeture de Cannon group)
Voila pour ce qu’on peut en déduire via les différentes infos sur le bonhomme que l’on peut trouver sur le net.
J’ai jamais pu blairé les vigilent movie je trouve le concept même assez dégueulasse et je déteste ce connard de punisher.
En hero super limite je préfère Dirty Harry car lui il est vraiment taré et ce la joue pas héro.
Dans le comics , le Punisher est clairement défini comme un barjot traumatisé par la guerre du vietnam et le massacre de sa famille.
Argument non valide Fero !! 😀
Perso j’adore les vigilentes , surtout si il y a un message fort derrière. (Justicier 1 ou plus récemment Death sentence avec Kevin Bacon qui était bien sympa)
Par contre j’ai horreur des rape and revenge … les viols m’ont toujours mis un malaise monumentale. (Mais ça je suppose que c’est le cas pour la majorité de la population … enfin j’ose espérer :p )
Ah mais j’ai pas d’arguments sur le Punisher.
Haha dommage , j’étais chaud patate pour jouer le rôle de l’avocat du diable ! 😀
Et je pourrais même pas rejoindre le (non) débat, je ne suis même pas sûr de l’avoir vu Punisher haha (ni lu du coup).