[Film] The Labyrinth, de Wang Zi (2022)


Une rame de métro s’effondre dans un gigantesque trou causé par d’étranges insectes. Les passagers survivants se retrouvent sur une ancienne base souterraine construite par les Japonais pendant la guerre pour des expériences scientifiques.


Avis de Cherycok :
Ça fait toujours un petit pincement au cœur de voir d’anciennes gloires du cinéma de Hong Kong venir continuer leur carrière dans ce cinéma exclusivement réservé au web, souvent avec des petits budgets. On a certes plaisir à les retrouver car ils ont disparu de ce qu’il reste du cinéma de Hong Kong, mais voir Jordan Chan (Young & Dangerous, Big Bullet), et dans une moindre mesure Samuel Pang (Jiang Hu, Heroic Duo), dans un film de monstre lambda, ça fait quelque chose à l’amateur de ciné HK que je suis, et ce quelle que soit la qualité finale du film, bonne ou mauvaise, là n’est pas la question. Ce n’est d’ailleurs pas son premier à Jordan Chan puisque depuis le vrai film HK Golden Job, il enchaine les DTV chinois : Infernal Storm (2021), Back on the Society (2021), ou encore Hit Team (2021). Et encore, ceux-là sont « classiques », plus hongkongais dans l’âme, faisant presque illusion. Mais avec The Labyrinth et ses mille-pattes géants, on a réellement l’impression qu’il a lâché prise et qu’il ne prend des films que pour remplir son emploi du temps. Et le film dans tout ça ? Eh bien ce n’était pas terrible.

Il y a des DTV intéressants, parfois ambitieux, efficaces, qui essaient des choses, qui tentent l’originalité. Mais ils sont noyés au milieu de tous ces films comme The Labyrinth qui suivent un cahier des charges bien précis à la lettre. Le film est très court (1h10), rythmé, mais extrêmement balisé. Le scénario est planté en 5 minutes top chrono, avec des passagers d’un métro qui vont se retrouver coincés car le sol va s’effondrer à cause de tout un tas d’insectes rampants. Ils se retrouvent dans des souterrains, les quelques protagonistes qui ont survécu au crash vont passer de pièce sombre en pièce sombre, et petit à petit leur nombre va diminuer au fur et à mesure que l’estomac des mille-pattes se remplit. Et ça va être comme ça tout le long, sans que jamais le film n’essaie de faire preuve d’un minimum d’originalité. Ça a déjà été vu plein de fois dans le petit monde des DTV chinois, le lieu de l’action et la grosse bébête change mais le principe reste exactement le même. Des films faits dans le même moule, auquel on change la vedette principale, avec si possible parfois une ancienne gloire de Hong Kong pour avoir un semblant de grosse tête d’affiche et d’appâter le chaland (ça marche sur moi). On sait exactement comment tout ça va se dérouler même si ici, l’intrigue manque clairement de structure, même d’une simple, et tout ce qui tourne autour des insectes est assez flou, même lorsqu’on découvre le laboratoire biochimique qui tente d’expliquer certaines choses avec les œufs des bestioles. Alors on s’attache quelque peu aux personnages de Jordan Chan et Samuel Pang, mais uniquement car ce sont les seuls qu’on connait dans tout ce bordel. Mais objectivement, aucun d’eux n’est correctement développé, même pas un petit peu, et on se fiche de leur sort.

Si au moins The Labyrinth était efficace, mais ce n’est pas réellement le cas. Les faux-raccords sont légions, certaines règles de base du cinéma ne sont même pas respectées, et le réalisateur se contente de filmer mollement des acteurs pas toujours bien dirigés, en bougeant légèrement la caméra pour donner un semblant de vie aux dialogues. D’autant plus que, une fois encore, The Labyrinth est un DTV qui n’a pas les moyens de ses ambitions et si on lui accorde une photographie plutôt correcte, ce n’est pas le cas des CGI. Cela va du juste correct au sacrément moche, aussi bien lorsqu’il s’agit de faire chuter les gens ou une rame de métro dans le vide que lorsqu’il veut montrer les grosses bestioles. Et c’est le problème, le réalisateur veut trop nous les montrer là où il aurait été plus judicieux, vu le faible budget, de les suggérer bien plus, afin de faire monter la tension sans nous balancer une bouillie de pixels à la gueule. Et puis le hors champ a de nombreuses fois fait ses preuves. Alors, The Labyrinth n’est pas non plus un calvaire à regarder. Le temps passe vite, on ne s’ennuie pas, mais ça n’a pas grand intérêt. Un peu comme lorsqu’on fouillait les bas-fonds du cinéma de Hong Kong des années 80/90 juste parce qu’il y avait un Dick Wei ou un Alex Fong en tête d’affiche aux côtés d’une tripotée d’inconnus. Ce n’était pas très bon, mais ça se suivait quand même grâce à quelques scènes qui tiraient leur épingle du jeu. Mais une chose est sûre, c’est que, après visionnage, on comprend la très mauvaise note que le film se paie sur Douban, le IMDB chinois.

LES PLUS LES MOINS
♥ Revoir Jordan Chan et Samuel Pang
♥ Quelques jolis plans
♥ Plutôt rythmé
⊗ Les CGI souvent dégueux
⊗ Des personnages inconsistants
⊗ Vu et revu 100 fois
⊗ Des acteurs mal dirigés
⊗ Une mise en scène quasi inexistante

Si vous voulez voir un Jordan Chan inexpressif se fritter contre des mille-pattes en CGI moches dans des sous-sols sombres pendant 1h10, alors The Labyrinth est fait pour vous. Mais sincèrement, ne perdez pas trop votre temps dessus.

LE SAVIEZ VOUS ?
• The Labyrinth n’a récolté que 4.97 millions d’euros lors de sa sortie en SVOD et est considéré comme un flop. Le bouche à oreille a été désastreux et le film a même été accusé par certains d’avoir servi à blanchir de l’argent.

• Le réalisateur n’est pas un nouveau venu, comme c’est souvent le cas, dans le milieu du DTV chinois puisqu’il a à son actif pas moins de 30 films en moins de 20 ans.



Titre : The Labyrinth / 环线
Année : 2022
Durée : 1h10
Origine : Chine
Genre : Ouh la grosse bébête !
Réalisateur : Wang Zi
Scénario : Jin Xiao, Wang Kuang-Min, Zhang Jun-Shi

Acteurs : Jordan Chan, Samuel Pang, Guo Jun, Ji Hai-Xing, Cui Ke, Zhang Kai, Lin Jia-Yi, Jin Xi, Li Hong-Tao, Wang Xi, Li Shui-Nuo, Jing Xing-Yao, Yan Han-Zhi Dong Zheng

The Labyrinth (2022) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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