Une série de meurtres de jeunes filles débute dans la ville de Longyun. Le maniaque s’avère être un cinglé nommé Song Sanjiang, mais il est arrêté sans craindre d’être exécuté et promet même à l’enquêteur local Lin Xing qu’il reviendra après sa mort. Et c’est ce qui arrive, obligeant Lin Xing à demander l’aide d’un détenu du plus bas niveau de la prison pour les criminels les plus dangereux, Ji Lianying.
Avis de Cherycok :
Ayant apprécié The Wicked Wife de Liu Xuan-Di, la curiosité m’a poussé à m’intéresser à d’autres films de sa filmographie. C’est ainsi que je me suis lancé dans son film précédent, Tales of Longyun Town, d’autant plus que le rôle principal est interprété Chin Siu-Ho qui décidément trouvé une seconde jeunesse dans le petit milieu du DTV chinois. Lorsque le film a été mis en ligne en janvier 2022, il s’est tout duite hissé à la première place de la plateforme SVOD qui l’accueillait, certains prétendant même qu’il ferait une excellente introduction à une future saga mettant en vedette cet enquêteur d’un autre type. Tales of Longyun Town maitrise parfaitement la règle d’or des six minutes de la SVOD chinoise (les 6 premières minutes des films sont gratuites, donc il faut être efficace pour donner envie au chaland de s’abonner), mais malheureusement, et bien que le résultat soit des plus honorables, il ne tient pas ses promesses sur la durée.
Une fois de plus, et merci la censure chinoise, le film va tenter d’expliquer tout élément fantastique par la science, ou tout du moins par des explications bien plus plausibles que la magie. Sauf qu’ici, c’est un des points de départ du film et, alors que le film aurait pu suivre les codes d’une ghost kung fu comedy, il va plus se concentrer sur une enquête, un peu à la manière d’un Detective Dee, dans laquelle le protagoniste principal et ses comparses vont essayer de comprendre par quels subterfuges le grand méchant de l’histoire peut-il bien commettre ses méfaits. Chin Si-Ho est très charismatique dans ce mix enquêteur / prêtre taoïste et en impose même dans ce rôle. Malheureusement, son personnage n’est pas suffisamment caractérisé. On nous décrit plein de choses autour de lui, par exemple ses grandes connaissances en termes d’illusion, mais au final, son personnage est assez statique, parle peu et se révèle moyennement intéressant. C’est d’ailleurs le cas d’un peu tous les personnages. A l’exception de celui de Andrew Pong (fils de Chin Siu-Ho dans la vraie vie) qui s’en sort un peu mieux, c’est le cas de tous les personnages qui sont même parfois assez insignifiants (la journaliste). Seul le mystère autour du grand méchant nous accroche réellement, lui qui a l’art du déguisement, de l’escamotage et de la contrefaçon. Pourtant, malgré tout, le casting offre des performances décentes et, au final, Chin Siu-ho est celui qui apporte les moments les plus intéressants car on le sent à l’aise dans ce rôle de maitre comme avait pu l’être le regretté Lam Ching-Ying en son temps. Tales of Longyun Town n’offre pas grand-chose de nouveau au genre. Il tente d’innover sur certains points, mais fait preuve d’un grand classicisme sur d’autres. Néanmoins, il est plutôt distrayant car sans temps mort et de courte durée (1h13) et on a envie de voir où nous mène cette enquête.
Comme souvent avec le réalisateur Liu Xuan-Di, le film est soigné, dès les premières images. Les décors sont superbes, tout comme les costumes. La reconstitution historique de la première moitié du 20ème siècle est réussie. Le film nous amène dans des ruelles sombres, des prisons, des caves humides, des temples, et jamais on n’a l’impression d’être dans un produit lowcost comme c’est parfois le cas avec les DTV chinois, et même les CGI sont de plutôt bonne facture, le réalisateur ayant en plus la bonne idée de ne pas trop en abuser (hormis lors du final). De manière générale, Tales of Longyun Town est très bien shooté. Liu Xuan-Di semble à l’aise. Les cadrages sont réussis, la mise en scène plutôt dynamique, la photographie colorée et, tout comme son film suivant The Wicked Wife, l’ambiance sinistre est très bien retranscrite dès les premières secondes, avec ici en plus un côté steampunk qui se marie parfaitement à cette Chine des années 20/30. Les scènes d’action sont également soignées, plutôt intéressantes, dans le sens où le réalisateur tente de temps à autres d’apporter des idées rarement vues (le combat contre la marionnette contrôlée par un musicien). On n’est par contre pas trop dans des combats martiaux, mais bien plus dans des combats fantasy bien qu’il y ait malgré tout quelques échanges d’amabilité pieds / poings. Bien qu’il y ait un peu d‘humour avec le personnage (raté) de la journaliste, le film se veut très sérieux, parfois bien glauque (la description au début, avec le mauvais traitement infligé à des enfants et même à un nouveau-né), mais on sent une fois de plus que les réalisateurs chinois sont bridés dans ce genre de film, possiblement par la censure et le fait qu’il semble y avoir un cahier des charges bien précis à respecter. Le final pourrait appeler à une suite, voire à une saga car le film semble être comme une introduction pour nous présenter le personnage de Chin Siu-Ho. A voir si le public et les investisseurs suivront…
| LES PLUS | LES MOINS |
| ♥ Visuellement réussi ♥ Des acteurs convaincants ♥ Une ambiance travaillée ♥ L’enquête intrigante |
⊗ Des personnages sans profondeur ⊗ Le déroulé classique ⊗ Cette sensation de bridage |
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| Alors qu’il aurait pu être une ghost kung fu comedy classique, Tales of Longyun Town tente de se démarquer en préférant mettre en scène une enquête à l’ambiance glauque. Tout n’est pas réussi, mais le divertissement est des plus corrects. | |
Titre : Tales of Longyun Town / 龙云镇怪谈
Année : 2022
Durée : 1h14
Origine : Chine
Genre : Enquête surnaturelle ?
Réalisateur : Liu Xuan-Di
Scénario : Cui Zou-Zhao
Acteurs : Chin Siu-Ho, Andrew Pong, Pearl Luo Pei, Han Rui, Guo Dong-Hai, Gao Hai-Long, Xin Yi-Quan, Zhang Hai-Feng, Meng Bo, Jin Xi-Kui, Zhang Feng-Jun, Yin Jian
