[Film] Space Killer, de Kevin S. Tenney (1990)

C’est un corps criblé de balles que doit autopsier le Dr Dori Caisson, une jeune femme médecin-légiste. Mais le mort revient subitement à la vie et va l’entraîner dans une incroyable course-poursuite. Il s’agit, en fait, d’un extra-terrestre qui lui avoue être un flic venu des galaxies à la poursuite d’un dangereux malfaiteur. Les choses se compliquent lorsque le soi-disant malfaiteur lui dit que c’est exactement le contraire ! La vérité n’a peut-être pas le même sens dans les étoiles, et Dori devra choisir entre les deux hommes qui, tous deux, ont besoin d’elle. De son choix dépend l’avenir du monde…


Avis de John Roch :
Hidden et Dark Angel, bien qu’ils soient différents fonctionnent sur un schéma commun, à savoir des aliens qui débarquent sur terre pour jouer au gendarme et au voleur. Space Killer, connu également sous les noms Peacemaker et Allien Cop (non, la faute ne vient pas de moi, mais du stagiaire qui a concocter la jaquette de la VHS du métrage) vient jouer dans la même catégorie que les deux films susmentionnés en fonctionnant sur ledit schéma, tout en s’en différenciant pour ne pas faire dans la copie bête et méchante. A défaut d’originalité dans sa globalité (malgré toutes les qualités du métrage, impossible de ne pas penser aux films réalisés respectivement par Jack Sholder et Craig R. Baxley) Kevin S. Tenney, artisan de la série B dont ses premiers longs, Ouija et Demon House, font parti des peloches horrifiques cultes des 80’s, peut compter sur une générosité surprenante en matière d’action et sur un script écrit par ses soins simple mais bien fichu et qui réussi à tenir en haleine jusqu’au générique de fin. En résulte une série B à la croisée du film d’action et de la SF pas sans défauts, mais carrée, efficace et franchement agréable.

De déjà vu, Space Killer l’ est de prime abord: ce qui semble être une météorite s’écrase dans l’océan non loin de Los Angeles. Sort de la flotte un homme un peu paumé et visiblement pas du coin qui va se faire cribler de balles par des flics. Alors qu‘ elle s’apprête à autopsier le corps, Dori a la surprise de voir celui-ci se régénérer et une fois revenu à la vie, l’homme qui se fait appeler Townshend kidnappe la légiste. Arrive alors un autre homme, Yates, armé d’un magnum force qui tente de le flinguer. Après avoir gagner la confiance de Dori, Townshend lui explique qu’il est un pacificateur, un flic d’une autre planète, qui s’est fait aspirer dans un trou noir en poursuivant Yates, un psychopathe alien, dans l’espace. Son objectif est de mettre hors d’état de nuire l’antagoniste, et de récupérer ce que l’on pourrait qualifier de clé de sa bagnole intergalactique aidé de Dori, pendant que son ex-mari flic tente tant bien que mal de la sauver de tout ce bordel en cherchant une explication rationnelle à cette affaire pas banale. Jusqu’ici, dans l’idée, rien ne diffère vraiment Space killer de Hidden ou de Dark Angel. Kevin S. Tenney apporte cependant un twist en milieu de métrage: à nouveau kidnappée, mais par Yates cette fois, Dori entend sa version de l’histoire en contradiction totale avec celle de Townshend. Le premier serait en fait le pacificateur et le second un tueur venu sur terre pour éliminer une cible en particulier car les aliens se servent de la terre comme d’une planète sur laquelle on envoie des extra-terrestres soumis à un programme de protection des témoins. A chacun sa vérité, mais aussi ses incohérences dans leurs récits respectifs. Reste à savoir qui de Yates ou de Townshend est réellement le pacificateur. Cette facette de son scénario, Kevin S. Tenney l’exploite à fond, et fait de Space Killer un métrage aux nombreux rebondissements qui réussissent à maintenir l’intérêt et à tenir en haleine jusqu’à son générique de fin.

Pour le reste, on regrettera des touches d’humour qui ne fonctionnent pas tout le temps, la petite amourette inutile juste la pour fournir la scène de sexe obligatoire dans un produit du genre, ainsi que le personnage de l’ex-mari (Robert Davi, une fois encore dans le rôle d’un flic bourru) qui n’apporte pas grand chose à l’intrigue mais en dehors de ces points loin d’être préjudiciables à l’ensemble, le scénario de Space killer est écrit avec soin, et peut même être qualifier à son échelle, on parle d’une petite série B sortie directement en vidéo, de script en béton. Space Killer réussi à maintenir l’intérêt 1h40 durant non seulement avec son histoire, mais aussi avec de l’action à gogo. Le rythme ne faiblit jamais et le métrage est généreux en fusillades (les deux aliens étant presque indestructible, il y a plein de bastos dans le buffet au programme), poursuites, échanges de coup dans la gueule et en cascades, le tout emballé avec panache. Sur ce point, le métrage atteint son apogée lors d’une poursuite longue d’une dizaine de minutes remplie de cascades par moments limite suicidaires, tout comme d’autres présentes ici et là dans le film, dont certains plans de folie donnent un coté impressionnant auquel on ne s’attend pas en lançant la bobine. Si son affiche laisse à penser que Space Killer est un DTV bien de son époque comme il en atterrissait des dizaines par mois sur les étagères des vidéo-clubs, c’est pour mieux nous surprendre et se hisser dans le haut du panier. Le métrage est bien foutu, généreux en action, bien écrit, prenant du début à la fin, en bref une véritable surprise que je n’ai pas venu venir, une bien bonne série B d’action et de SF emballé avec soin. Non franchement vous pouvez y aller, on dirait pas comme ça, mais il a de la gueule ce film.

LES PLUS LES MOINS
♥ Le scénario bien écrit qui réussi à tenir en haleine jusqu’à la fin
♥ C’est rythmé
♥ C’est généreux en action
♥ La poursuite en milieu de métrage
♥ C’est emballé avec soin
♥ Il y a un peu d’humour…
⊗ Quelques éléments superflus
⊗ … qui ne fonctionne pas toujours
Si de prime abord il semble être un DTV d’action comme il en pleuvait au début des 90’s, Space Killer s’avère être une solide série B bien écrite, généreuse, emballée avec soin et parfois même impressionnant en terme de cascades. Une bonne surprise qui mérite un coup d’œil.


Titre : Space killer / Peacemaker
Année : 1990
Durée : 1h40
Origine : U.S.A
Genre : Surprise
Réalisateur : Kevin S. Tenney
Scénario : Kevin S. Tenney

Acteurs : Robert Forster, Lance Edwards, Hilary Shepard, Robert Davi, Bert Remsen, John Denos

Peacemaker (1990) on IMDb


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Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
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