[Film] Redirected, de Emilis Velyvis (2014)

4 apprentis délinquants sont poursuivis jusqu’en Lituanie par un gang très violent. Dans un pays à l’opposé de tout ce qu’ils connaissent, ils devront affronter des contrebandiers, des policiers corrompus et des prostituées peu farouches pour tenter de rentrer chez eux, en Angleterre.


Avis de Cherycok :
Le cinéma britannique est un cinéma que j’apprécie tout particulièrement, aussi bien pour ses comédies sociales souvent très justes, pour ses fellgood movies qui me donnent une pêche d’enfer, que pour ses comédies noires dont ils ont le secret. Alors lorsque je découvre la bande annonce de Redirected (2014), troisième film du réalisateur Emilis Velyvis, nous présentant une sorte de croisement improbable entre Arnaques Crimes et Botaniques / Snatch, Very Bad Trip et Chat Noir Chat Blanc, il me fallait le voir vite, très vite. Je m’empresse de montrer la bête à ma chérie, elle valide, et nous voilà lancés dans ce périple improbable de ces 4 amis qui, après avoir braqué une partie de poker clandestine, se retrouvent malencontreusement en Lituanie à essayer d’échapper au groupe de truands voulant récupérer leur butin, tout en étant confrontés à la « faune » et « flore » locale. Situations improbables, humour qui fonctionne, crédibilité pas toujours au top, mais quoiqu’il arrive un concentré de fun qui fait du bien.

Il est vrai que Redirected n’invente rien. On sent immédiatement ses différentes inspirations. Gangsters, humour noir, de nombreux personnages, des embrouilles et des quiproquos, des mini histoires qui finissent toutes par s’entrecouper, pas de doute, il y a du Guy Ritchie là dedans. Mais au-delà des idées, c’est la mise en scène, le rythme, et même la bande son dynamique qui nous rappellent le cinéma de l’ex de Madonna, surtout celui de ses débuts. Et on a même Vinnie Jones (Arnaques Crimes et Botanique, Snatch) dans ce qu’il sait faire de mieux : la brute épaisse qui a envie de fracasser la gueule de tout le monde. Il y a également un peu de Very Bad Trip là-dedans, avec ce groupe de personnages qui se réveillent le lendemain d’une grosse fiesta sans avoir la moindre idée de ce qu’ils ont bien pu faire la veille, se retrouvant dans un endroit inattendu, affublés de tatouages de très mauvais gout, aux cotés d’animaux. Dernière grosse source d’inspiration, Chat Noir Chat Blanc de Emir Kusturica, et cette brochette de personnages lituaniens un peu fous, aux gueules improbables, parfois à la limite de la parodie tant les clichés des gens de l’Europe de l’Est y sont présents et poussés à l’extrême (alcooliques, bourrins, neuneus…). Alors, inspiration, pompage, la frontière entre les deux est souvent très mince même si, il faut l’avouer, on a parfois un peu l’impression que le réalisateur avait tous ses gags, et qu’il a voulu tous les placer dans son film, à défaut de rendre leur succession forcément cohérente. Mais quoi qu’il en soit, le mélange fonctionne plutôt bien et on se marre. On se marre même pas mal.

Même si la bande annonce laisse pas mal de place à l’action, Redirected est carrément axé comédie. Bien entendu, il y a quelques gunfights volontairement crépusculaires, à base de ralentis exagérés au possible comme lors du final, ou une grosse bagarre générale entre poivrots dans un bar miteux lituanien, mais même là, c’est toujours l’humour qui prend le dessus. Il faut dire que ce schéma somme toute assez classique du mec qui court après son argent, et à qui il arrive toujours une couille, fonctionne plutôt bien, et chacun de nos quatre héros va en prendre, chacun à sa manière, pour son grade en termes de désagréments. En résulte du coup des scènes assez pittoresques où se mêleront en vrac des prostituées avides de pognon, un char d’assaut, un curé se faisant faire des gâteries, des autochtones aux coupes de cheveux dégueulasses, un flic pourri, un mariage de bouseux, des émigrés clandestins, des animaux de la ferme divers et (a)variés, ou encore un Gil Darnell se baladant la rondelle à l’air durant la moitié du film, avec un radiateur en fonte attaché à son bras. Tout un programme n’est-ce pas ?
Seul réel problème dans tout ça, cette impression fâcheuse que le réalisateur Emilis Velyvis ne sait pas trop où il veut en venir, avec cet arrière gout d’inachevé lorsque le film se termine sur une fin… qui ne nous donne pas l’impression d’en être une. Et c’est dommage car on reste pour le coup un peu sur notre faim…

LES PLUS LES MOINS
♥ Une galerie de personnages colorés
♥ Assez rocambolesque
♥ On rigole bien
⊗ Fin décevante
⊗ Enchainement de scènes parfois un peu facile
Redirected est une chouette petite surprise, même si au final assez anecdotique, le genre de film qui permet de passer un bon moment sans avoir besoin de se triturer trop le cerveau. Et parfois, ça fait du bien !



Titre : Redirected
Année : 2014
Durée : 1h38
Origine : Angleterre / Lituanie
Genre : Arnaques, Snatch et Very Bad Trip
Réalisateur : Emilis Velyvis
Scénario : Emilis Velyvis, Lewis Britnell, Jonas Banys

Acteurs : Scot Williams, Gil Darnell, Vinnie Jones, Oliver Jackson, Anthony Strachan, Mindaugas Papinigis, Artur Smolyaninov, Andrius Paulavicius

 Redirected (2014) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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