[Film] Moi, Moche et Méchant 3, de Pierre Coffin, Kyle Balda et Eric Guillon (2017)

Alors que Gru, totalement déprimé par sa mise à pied, tente de trouver une nouvelle voie, un mystérieux individu se présente pour l’informer du décès de son père. Dans la foulée, il lui annonce l’existence d’un frère jumeau prénommé Dru qui a exprimé le désir d’une rencontre…


Avis de Iris :
Dimanche 9 juillet, il pleut. Vite ! Il faut trouver un plan de secours pour canaliser l’énergie de trois bombes à retardement fraichement vacancées ! Conseil de famille, discussions, véto parental et verdict : Le plan B ce sera Moi moche et méchant 3 qui a eu la bonne idée de sortir quelques jours avant l’averse. Sur la foi des précédents opus nous partons confiants pour affronter une nouvelle fois l’acariâtre Gru et sa bande de Minions. Bonne ou mauvaise idée ? Tout dépend du but, faut avouer… Car sans être à la hauteur des deux premiers opus, Moi moche et méchant 3 fait le job en perdant toutefois un peu de ce qui faisait le génie de la saga.

Le métrage démarre comme à l’accoutumée sur une scène d’introduction rythmée et décoiffante mais qui va vite retomber : Gru et sa toute fraiche épouse vont échouer à arrêter un méchant tout droit sorti des années 80 : Balthazar Bratt. Résultat ils sont virés par une toute nouvelle Directrice. Agents déchus ils vont à la fois affronter la déception des trois fillettes de Gru et en même temps devoir faire face à la déception des Minions qui n’en peuvent plus que Gru ne soit plus méchants et décident de se trouver un autre bad guy à servir. Exit aussi le professeur Néfario accidentellement tombé dans de la carbonite. Commencez-vous à voir ce qui va clocher ? Quoi qu’il en soit, au milieu de l’ennui mortel et de la vacuité de son inactivité, Gru reçoit la visite d’un homme lui annonçant qu’il a un frère jumeau qui souhaite le rencontrer… OK, pourquoi pas. Renseignements pris auprès de sa mère, Gru apprend qu’à leur naissance les parents se sont séparés emmenant chacun un des deux enfants avec la promesse de sortir de leur vie respective. Donc voilà Gru, Lucy et les trois filles partis en Freedonie à la rencontre de ce frère qui représente tant pour Gru. Sauf que ce frère se révèlera enjoué et blond et chevelu et riche autant que Gru est morne, chauve et … sans emploi. Son complexe d’infériorité va d’abord pousser Gru à repartir mais la découverte du chagrin de son frère incapable d’être un méchant à la hauteur de Papa Gru et surtout la découverte de l’armement high tech de ce dernier va lui donner une idée : combler le désir de son frère tout en utilisant l’attirail de son père pour capturer celui qui l’a privé d’emploi : Bratt. Car Gru n’est plus un méchant et il n’aidera pas son frère à être un méchant comme l’espérait son père.

On le voit d’entrée de jeu, pour un film de seulement 1h30, il y a beaucoup beaucoup de choses et le scénario sera parfois un peu bancal d’autant qu’il faut gérer aussi l’histoire en parallèle des Minions, de Lucy qui se découvre Maman. Quoi qu’il en soit, on conserve une grande quantité des gags qui ont fait le succès des précédents épisodes ainsi qu’une technique à toute épreuve. Les gags vont s’enchainer entre références et originalité. Mention spéciale pour le méchant sorti tout droit des années 80 avec sa coupe mulet chauvisante, ses épaulettes exagérées, ses malabars, son attaque foudroyante au synthé, le tout accompagné d’une bande son très eighties entre Michael Jackson, Madonna, Europe ou encore Dire Straits. Le graphique est soigné et on retrouve par moment des animations faisant penser à Dragon Ball ou même aux Schtroumpfs. Clin d’œil à un Hollywood qui aime à pratiquer une certaine autodérision et un méchant qui s’interroge sur le fiasco des ventes de figurines liées à la série dont il était le héros avant de subir les outrages de la puberté. On ne peut pas dire que les gags tombent à plat et on rit très souvent, on sourit le reste du temps. Le public visé sont les enfants mais on pense également aux parents avec la référence aux années 80 pour une double lecture évitant l’ennui aux uns comme aux autres. On conserve du slapstick pour les enfants, de très bonnes trouvailles, une énergie incroyable. Oui mais…. Il ne suffit pas de coller à la mode revival 80’S et baffes dans la gueule pour faire un bon DA. Sans s’épuiser, ce n’est pas non plus ce que je veux dire, je trouve que les minions manquent à l’appel, le professeur Néfario et ses idées pour faire le mal aussi, et surtout, je regrette un peu le côté méchant de Gru… Il est devenu un papa respectable et bien qu’attendrissant c’est un peu dommage. Ce décalage donnait une saveur particulière à la saga. Il diminuait déjà dans le 2 mais là il est anéanti. Ce sera donc un petit regret. Les enfants ont adoré, ceux qui n’ont vu ni le 1 ni le 2 aimeront. Les autres apprécieront toujours ce qui fait le succès des films mais préfèreront voir ou revoir un Gru un peu moins sentimental.

LES PLUS LES MOINS
♥ L’animation
♥ L’humour
♥ Les références 80’s
♥ Le rythme
⊗ Un scénario trop alambiqué
⊗ Un Gru trop gentil
⊗ Disparition de personnages emblématiques
Moi moche et méchant 3 est toujours aussi efficace, plein d’humour et d’énergie, une animation parfaite (je précise que je n’ai pas vu le film en 3D donc je ne juge pas de cela), mais qui reste un peu en deçà des précédents avec un côté un peu plus aseptisé et classique.



Titre : Moi, Moche et Méchant 3
Année : 2017
Durée : 1h30
Origine : U.S.A
Genre : Moi, Moche et gentil ?
Réalisateur : Pierre Coffin, Kyle Balda, Eric Guillon
Scénario : Cinco Paul, Ken Daurio

Voix VO : Steve Carell, Kristen Wiig, Trey Parker, Miranda Cosgrove, Dana Gaier, Nev Scharrel
Voix VF : Gad et Arié Elmaleh, Audrey Lamy, David Marsais

 Moi, moche et méchant 3 (2017) on IMDb











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Auteur : Iris

Aime tout ce qui de près ou de loin fait appel à tout sauf au réalisme, fan de SF, tombée petite dans l’Heroïc Fantasy, amatrice de grandes sagas impliquant Elfes, nains et autres trolls, fan de vampirades en tous genres ou de délires Lycanthropiques. Peut se satisfaire de l’esthétique et relativement bon public dès lors que cela ne concerne pas les requins à trois têtes ou la nouvelle vague. Impressionnable en cas de scènes de torture ou d’esprit malfaisant, a parfois besoin de décompresser devant un gros blockbuster décérébrant.
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