[Film] Les Mémoires d’un Assassin International, de Jeff Wadlow (2016)

Sam Larson, comptable et écrivain, se retrouve piégé entre la CIA et les barons de la drogue lorsque son roman de fiction, Les mémoires d’un assassin international, est accidentellement publié en tant qu’histoire vraie sous le titre « Les Véritables Mémoires d’un Assassin International ». Il est alors pris pour le héros de son roman. Sam se fait enlever et se réveille au Venezuela. Les trois leader locaux, El Toro (leader de la révolution), Anton Masovich (baron de la drogue) et Miguel « Mike » Cueto (le président) vont tour à tour lui demander de tuer un des deux autres. Sam va alors, bien malgré lui, faire équipe avec une agent de la DEA pour tous les faire tomber.


Avis de Cherycok :
Doté d’un budget de 40M$US et réalisé par Jeff Wadlow, qui avait commis le très moyennasse Kick Ass 2, Les Mémoires d’un Assassin International fait partie de ces films uniquement distribués par Netflix, ces derniers ayant acheté les droits au 68ème Festival de Cannes. Conscient que leurs exclusivités ne sont pas toutes de très bonne qualité (The Ridiculous 6, The Do-Over) mais qu’ils sortent néanmoins de bons divertissements (Spectral, Arq), une comédie d’action pas prise de tête semblait être bienvenue pour un soirée larvage devant la télévision. Et en effet, Les Mémoires d’un Assassin International fait partie de ce genre de films gentillets, inoffensifs, sur lesquels tu passes un bon moment, qui ne te laisseront pas un souvenir inextricable, mais qui font le job à l’instant T. Et rien que ça, c’est déjà pas mal.

Le scénario du film est apparu en 2009 sur la Black List de Hollywood. Pour ceux qui ne connaitraient pas, il s’agit d’une liste qui recense les scénarios les plus appréciés mais qui n’ont pas encore été produits par un studio. Une base de données est mise en place depuis 2012, un scénariste doit payer 25$ par mois pour que son scénario figure dans la base de données, et un sondage, auquel participent de centaines de cadres et de producteurs de l’industrie cinématographique, est effectué afin de générer un classement. Et nombreux sont les films dont les scénarios sortent de là-dedans. Pour les plus célèbres, on citera par exemple Hunger Games, Bienvenue à Zombieland, Django Unchained, Scott Pilgrim ou encore Burn After Reading. Et la liste est encore loooooongue.
Et donc dans Les Mémoires d’un Assassin International, on nous propose de suivre Sam Larson, un comptable un peu looser, qui s’évade de sa calme vie en écrivant des romans d’action aux scénarios rocambolesques dont il s’imagine être le héros. Sa vie va basculer lorsque, suite au changement de titre de son premier livre, il va se faire kidnapper et se retrouver embarqué malgré lui au Venezuela dans des histoires d’assassinat, de coup d’état, tiraillé entre les propositions façon épée de Damoclès d’un révolutionnaire vivant dans la jungle, d’un baron excentrique de la mafia russe aimant se balader en slip kangourou, et le Président en place, un imposteur parachuté là par la CIA, le tout aidé par un agent de la DEA façon Lara Croft. Sauf qu’entre son personnage complètement badass, qu’il s’imagine dans ses romans, et sa vraie vie de Sam Larson, petit rondouillard un brin froussard, le fossé est grand. Et c’est sur ce dernier point que le film va énormément jouer.

En effet, le personnage de Sam Larson, interprété par un excellent Kevin James (Hitch, Quand Chuck Rencontre Larry), va, grâce à ce décalage constant fiction / réalité, être l’acteur principal de quasiment toutes les scènes humoristiques. Souvent, il imaginera de quelle manière se sortirait le personnage de ses romans de situations périlleuses voire dangereuses, et souvent la conclusion de l’action sera tout autre, plus réaliste, souvent plus couarde. Quoiqu’un peu répétitif à la longue, ce procédé de mise en scène est des plus sympathiques, comme le découpage en chapitre en fonction de la nouvelle mission confiée au pseudo assassin. On n’est pas dans de la grosse rigolade à tout va, ça ne se veut d’ailleurs ni potache ni parodique, mais le ton léger du film fait qu’on garde un petit sourire en coin tout le long, jusque dans les nombreux rebondissements (qu’on voit plus ou moins venir) et les scènes d’action décomplexées.
Ces scènes d’action sont à l’image du reste du film, sympathiques. La mise en scène leur fait plutôt honneur même si, comme à l’accoutumée dans le cinéma américain, le montage aurait pu être un peu moins découpé afin de rendre l’ensemble plus lisible. Et malgré sa carrure un peu rondouillette, Kevin James est étonnement crédible lors des passages musclés. Il se fait certes voler la vedette de ce côté-là par la jolie Zulay Henao (Hostel III, Takers) mais leur duo fonctionne bien. Seule ombre au tableau à ce niveau, le réalisateur a eu les yeux plus gros que le ventre et les deux scènes censées être les plus impressionnantes, celles en hélicoptère, souffrent de SFX un peu en deçà, avec une incrustation sur fond vert qui laisse parfois à désirer.

LES PLUS LES MOINS
♥ Court et rythmé
♥ Le casting
⊗ Certains effets spéciaux
Humour, action, scénario rocambolesque, casting impeccable, Les Mémoires d’un Assassin International est un sympathique divertissement, léger, gentillet. Il ne marquera certainement pas le Cinéma de son empreinte, mais pour une petite soirée tranquille, il fait le job.



Titre : Les Mémoires d’un Assassin International / True Memoirs of an International Assassin
Année : 2016
Durée : 1h33
Origine : U.S.A
Genre : Comédie / Action
Réalisateur : Jeff Wadlow
Scénario : Jeff Moris, Jeff Wadlow

Acteurs : Kevin James, Kim Coates, Maurice Compte, Zulay Henao, Andy Garcia, Andrew Howard, Ron Rofkin, Yul Vazquez, Rob Riggle, Leonard Earl Howze

 Les Mémoires d'un assassin international (2016) on IMDb









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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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