[Film] Le Justicier de Shanghai, de Chang Cheh et Pao Hsueh-Li (1972)


Débarquant de son Shantong natal, Ma Yung-Cheng arrive à Shanghai avec la ferme intention de devenir riche. Après s’être lié d’amitié avec Hsiao Chiang-Pei et avoir fait la connaissance d’un trafiquant d’opium respecté, Tan Wei, l’ambitieux Ma se bat avec les hommes de Yang Shuang, lui aussi trafiquant d’opium, et humilie deux des quatre champions de ce dernier alors que la bande de Yang massacrait les hommes de Tan. Tan et Yang essayent, dès lors, de recruter Ma Yung-Chen qui refuse les propositions des deux clans.


Avis de Kamï :
Avec The Boxer From Shantung, Pao Hsueh-Li et Chang Cheh mettent en scène l’ascension de Ma Yung-Cheng, basée sur des faits réels (l’histoire de Ma Yung-Cheng donna lieu à 3 longs métrages : Boxer From Shantung de Zhang Shichuan (1927), Ma Yung-Cheng, A Hero Of Shantung de He Ben (1961) et Le Justicier De Shanghaï/Boxer From Shantung de Pao et de Chang).

Refusant de devenir la « propriété » du clan de Yang comme du clan de Tan, Ma Yung-Cheng va tout mettre en œuvre pour devenir un homme riche quitte à se détourner de Ching Li-Tse (Ching Li), une charmante chanteuse de maison de thé dont il est épris et à attirer plus la peur que le respect. L’ascension se fait de manière brutale à l’image de la scène finale d’une violence inouïe où Chang Cheh exprime explicitement, le plaisir qu’il a de voir ses héros mutilés. Il est à noter que Chang Cheh ne réalisa que la première et surtout la dernière scène du film, le reste étant donc mis en scène par Pao Hsueh-Li. Chang Cheh annonce par sa façon de faire l’ambitieux Wong Jing, dans le sens où Cheh est crédité de certains films alors que ces derniers étaient officieusement signés par d’autres réalisateurs (Chang Cheh se contentant de mettre en boîte que quelques scènes, ndlr) dont Le Justicier De Shanghai pour lequel Pao Hsueh-Li n’est pas crédité.

Boxer From Shantung annonce le Syndicat Du Crime 2, les armes en métal remplaçant les lames blanches. Certains concèdent que John Woo est l’un des pionniers du « carnage héroïque ». Mensonge. Chang Cheh avec Golden Swallow, The New One-Armed Swordsman mais surtout Disciples Of Shaolin et (donc) ce Boxer From Shantung avait déjà mis en scène ces héros écartelés, torturés, ensanglantés se battant plaies ouvertes contre des adversaires dénués de mansuétude et de compassions, défiant une agonie pressante et versant hémoglobine et sueur pour atteindre un chimérique Panthéon martial. Le passé du futur réalisateur de The Killer en tant qu’assistant de l’un des piliers de la Shaw Brothers n’est donc pas que le simple passage obligatoire du débutant auprès d’un metteur en scène confirmé. Toute la dimension héroïque des films de Woo trouve sa source dans la brutalité visuelle mais indicible de Chang Cheh.

LES PLUS LES MOINS
♥ La mise en scène
♥ La brutalité des affrontements
♥ Les 20 dernières minutes
⊗ …
Visiblement captivant et visuellement provoquant. Un kung-fu pian-clé cruel et arrogant…



Titre : Le Justicier de Shanghai / The Boxer From Shantung / 馬永貞
Année : 1972
Durée : 2h06
Origine : Hong Kong
Genre : Kung Fu Pian Sanguinaire
Réalisateur : Chang Cheh, Pao Hsueh-Li
Scénario : Chang Cheh, Ni Kuang

Acteurs : Chen Kuan-Tai, Ching Li, Cheng Kang-Yeh, David Chiang, Chiang Nan, Gunf Ngai, Ku Feng, Tin Ching, Wong Ching, Mario Milano, Chan Ho, Lee Man-Tai

 La brute, le bonze et le méchant (1972) on IMDb


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Auteur : Kami

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