Deux policiers, les officiers Martin Riggs et Roger Murtaugh, sont chargés de protéger un témoin clé dans une affaire de trafic de drogue : Leo Getz. Riggs et Murtaugh découvrent que les trafiquants sont en fait Arjen Rudd, le consul de l’ambassade d’Afrique du Sud, et ses gardes du corps. Riggs et Murtaugh décident de s’attaquer à Rudd et ses tueurs. Malheureusement, un problème se pose : Rudd et ses gardes étant des diplomates étrangers, ils sont donc protégés par l’immunité diplomatique ; autrement dit Riggs et Murtaugh ne peuvent ni les arrêter ni enquêter sur eux. Pour vaincre Rudd et ses hommes, Riggs et Murtaugh vont devoir agir dans le secret et l’illégalité la plus totale.
Avis de Iris :
Comme on dit « il faut battre le fer tant qu’il est chaud », il ne fallait pas trop attendre avant de se lancer dans la découverte de la suite du film de 1987, L’Arme Fatale 2. Chauffée à blanc par la vision du premier opus, j’avais hâte de découvrir le second, j’avais plein d’attentes et je dois avouer que je n’ai pas été trop déçue. Pas trop ? Non non pas trop… On prend les mêmes et on recommence et ce sont donc nos deux flics Riggs et Murtaugh que nous retrouvons comme cul et chemise, le premier adopté par la famille du second et un lien plus serré que jamais tissé entre eux. La recette dans l’ensemble reste la même que pour le premier opus à quelques petites nuances près. Nuances certes, mais ce sont bien elles qui vont un peu changer le récit et tantôt le rendre plus profond, tantôt venir amoindrir légèrement le plaisir ressenti.
En effet, on conserve le cœur et l’âme du premier volet, c’est-à-dire l’action burnée et testostéronée à bloc, les cascades/courses poursuites/gunfight/combats/explosions et le plaisir est identique à la première fois. Il n’y a pas de fausse note, cela s’enchaîne merveilleusement avec un rythme tout aussi effréné que la première fois et on en prend vraiment plein la vue. Mention spéciale pour la destruction de la maison sur pilotis, royal ! Alors oui hein, comme on avait déjà vu pour le premier, on est d’accord que le réalisme est parfois aux fraises mais sincèrement toujours rien à faire. Ça fonctionne et on est aux anges. La photographie reste excellente et la mise en scène est vraiment soignée. Certains plans sont juste magnifiques (notamment les scènes sur la plage) et nous avons à nouveau droit à une scène de chute dans le vide de plusieurs étages, magistrale ! Le tout toujours porté par une bande son efficace. Un vrai régal !
L’intrigue gagne en profondeur pour ce second métrage et notamment en ce qu’il va se faire, sciemment ou malgré lui, une sorte de pamphlet contre l’Apartheid. Il faut remonter aux années 70/80 pour contextualiser la prise de position : l’Afrique du Sud toujours empreinte de colonialisme et dirigée par les populations blanches (dont les Afrikaners d’origine Hollandaise) avait mis en place en 1948 une politique faisant des personnes noires des sous-citoyens (voire des sous-hommes) et après plusieurs soulèvements (dont des émeutes meurtrières à Soweto en 1976) cette politique se heurtait à des condamnations et sanctions internationales qui connurent leur apogée dans les années 80, notamment celles des Nations Unies. L’opinion publique, américaine notamment, était de plus en plus opposée à cette forme de ségrégation. On note d’ailleurs sur le frigo de Murdaugh dans le premier volet, un sticker « Free South Africa – End Apartheid », petit avant-goût de ce contexte. Alors bien entendu, le côté salopards et intouchable des méchants est un peu extrapolé (toujours ce fameux réalisme) mais qu’importe, ce sont de vrais méchants qui en plus de leurs activités illégales ont une idéologie qui n’était pas en odeur de sainteté en 1989. Et j’avoue qu’en termes de saloperies, ils sont un peu plus jusqu’au boutistes que dans le premier volet et c’est franchement appréciable parce qu’on les déteste vraiment. Non pas qu’il n’existe plus de vrais méchants au cinéma de nos jours hein, mais avouons que dans les blockbusters récents, cela fait longtemps qu’on n’en pas vus des vrais salauds.
J’aurais cependant deux petits bémols, trois fois rien, quatre trucs… Le premier concerne la baisse de qualité de l’humour. Il n’y en a pas moins, bien au contraire, il est juste plus forcé, plus… volontairement outrancier. Et notamment le personnage incarné par Joe Pesci, j’adore hein, mais quel besoin de nous coller ce personnage pénible au possible avec un flot d’élocution à rendre jaloux un cocaïnomane alors que l’humour du premier était largement suffisant. On conserve bien ces fameuses punchlines savoureuses mais Leo Getz, tout le film, est vraiment de trop. De manière générale ce second film est bien moins sombre que le premier. C’est d’ailleurs ce qui causa le divorce entre Shane Black et la production/réalisation car il ne souhaitait pas ce genre d’humour et avait prévu une fin différente. Une fin où Riggs mourait. On comprend bien que Joel Silver et Richard Donner, y voyant là une impossibilité de faire des suites (juteuses comme on sait), n’aient pas admis les orientations artistiques du scénariste. Le second point concerne l’histoire de c… euh d’amour entre Riggs et Rika Van Den Haas. Non pas que le romantisme me soit étranger et que mon cœur de pierre m’empêche d’éprouver tout sentiment, mais c’était vraiment dispensable. Vraiment vraiment. D’autant que le jeu de la donzelle est franchement moyen, sans parler du doublage français qui en fait une ingénue un peu sotte (« mon patron fait des choses mauvaises ? » Sans déconner Rika !). Heureusement scène stoppée par une volée d’hélicoptères. Du coup, une question me vient à l’esprit : mais quel est le budget hélico de cette saga ?? Remarque, quand on en est à construire une baraque juste pour la détruire et jeter pas loin de 500 000$ pour notre plus grand plaisir, je suppose que là n’est pas la question.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ L’action toujours aussi débridée ♥ Les cascades/courses poursuites/gunfight/combats/explosions ♥ La mise en scène ♥ La photographie ♥ La BO ♥ L’intrigue qui gagne en profondeur |
⊗ Leo Getz ⊗ Rika van den Haas |
Je continue donc ma découverte de la saga avec assiduité. Mon professeur est très content des progrès que je fais et du sérieux avec lequel je me prête à l’exercice. On apprend toujours mieux quand on prend du plaisir et c’est encore une fois le cas. Quelle chance, mais quelle chance ! |
LE SAVIEZ VOUS ?
• L’Arme fatale 2 est le troisième film le plus lucratif de 1989 en Amérique du Nord (après Batman et Indiana Jones et la Dernière Croisade), avec des revenus de près de 150 millions dollars à l’échelle nationale et 80,6 millions dollars à l’étranger.
• Le réalisateur Richard Donner explique dans le commentaire audio du Blu-ray du film que plusieurs fins ont été tournées et que le film pouvait exister avec chaque fin. Dans l’une d’elles, Riggs meurt. Mais les réponses positives lors de projections test poussent la production à garder la fin où il survit. Le plan final du film provient cependant de la scène de la mort de Riggs. Une autre fin a été tournée, dans laquelle Rika a survécu. On la voit préparer la dinde de Thanksgiving avec Roger et Riggs.
• En dépit de ses positions anti-sud-africaines, le film a été accepté sans coupes par la censure sud-africaine et a connu un grand succès financier dans ce pays.
• La scène où Murtaugh fait sa tirade “Afrique du Sud libre” – sa déclaration “Un homme, une voix” a, en fait, fait partie du programme du président sud-africain de l’époque, F.W. de Klerk, pour mettre fin à l’apartheid, lever l’interdiction du Congrès national africain (dans le film, les manifestants devant le consulat sud-africain portent le drapeau de l’ANC) et libérer Nelson Mandela de son incarcération. Danny Glover a joué le rôle de Nelson Mandela dans le film Mandela (1987), réalisé pour la chaîne HBO, qui a été tourné avant la sortie du premier film L’Arme Fatale.
Titre : L’Arme Fatale 2 / Lethal Weapon 2
Année : 1989
Durée : 1h54
Origine : U.S.A
Genre : Culty Movie 2
Réalisateur : Richard Donner
Scénario : Shane Black
Acteurs : Mel Gibson, Danny Glover, Joe Pesci, Patsy Kensit, Joss Ackland, Derrick O’Connor, Darlene Love, Traci Wolfe, Steve Kahan, Mark Rolston, Dean Norris