[Film] Les Vampires de Salem, de Tobe Hooper (1979)

L’écrivain Ben Mears retourne dans sa ville natale de Jerusalem’s Lot, dans le Maine, dans le but d’écrire un livre sur Marsten House, une maison réputée hantée qui est située sur une colline dominant la ville. Mears a l’intention de la louer mais découvre qu’elle vient d’être achetée par Richard Straker, un homme étrange qui vient d’ouvrir un magasin d’antiquités avec son associé Kurt Barlow. Ben s’installe en ville et rencontre la jeune Susan Norton, avec qui il ne tarde pas à nouer une relation romantique. Il sympathise également avec le docteur Bill Norton, le père de la jeune femme, et retrouve son ami d’enfance Jason Burke.


Avis de Rick :
Après le succès de Carrie au Bal du Diable, autant en roman qu’en film (l’adaptation de Brian De Palma), la Warner achète les droits des Vampires de Salem. D’autres suivront (Shining en 1980, Cujo, Christine et Dead Zone en 1983), mais directement après Carrie, Les Vampires de Salem est la seconde adaptation des écrits de King. Au départ prévu comme un long métrage, plusieurs scénaristes sont dans une impasse et abandonnent, si bien que George A. Romeo, pressenti réalisateur, abandonne le projet à son tour. La Warner décide alors d’en faire une mini série pour la télévision, et c’est Tobe Hooper, sortant du Crocodile de la Mort (Eaten Alive) qui arrive en tant que réalisateur sur le projet. 4 millions de dollars plus tard, le film, durant 3h, est prêt. Pourtant en Europe, notamment en France, le film sorti tout d’abord au cinéma dans une version d’1h40, avant de voir sa version intégrale en deux parties sortir. Si dans les grandes lignes, le très (trop) long métrage de Tobe Hooper respecte le roman, le scénario prend quelques libertés au niveau des personnages, en reléguant certains en arrière plan (le prêtre), en changeant certains éléments sur d’autres (le vampire), et en faisant de grossières erreurs dans la première heure. Car oui, Les Vampires de Salem dure trois heures, et c’est probablement beaucoup trop. La première heure fait office d’introduction, et ne présente rien de véritablement palpitant. On apprend à connaître (un peu trop) les différents personnages.

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Alors oui, le personnage principal est intéressant et heureusement, il est développé. Mais à côté, pendant une heure, on a le droit à sa relation avec la fille du docteur, à l’ex petit ami jaloux, au shérif, au gars qui a des doutes sur sa femme, qui elle couche avec son patron, on a la commère de la ville. Et tout ça, ça dure une heure ! Pourquoi ? Pour pas grand-chose. Malheureusement, le rythme de l’ensemble du film sera un peu comme ce début, c’est-à-dire pas bien palpitant. Alors oui, la première heure ne sert finalement pas à grand-chose, puisque certains personnages développés ne serviront pas vraiment au développement de l’intrigue principale. Sans doute développés dans le but de donner de la consistance et du réalisme au village de Salem’s Lot, ça tombe à l’eau. Puis finalement, Barlow, le vampire, arrive en ville, transporté de nuit dans une énorme caisse en bois et amené directement dans la cave de sa maison, maison peu réputée. Et à partir de là ? Et bien nuit après nuit, différentes personnes vont se faire mordre, mourir, puis revenir en vampires, en flottant à la fenêtre de leurs victimes pour se faire inviter à rentrer. C’est tout ? Pendant pratiquement deux heures malheureusement oui. Peu de rebondissements, même si Tobe Hooper place quelques scènes pour nous réveiller à intervalle régulier.

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Quand Barlow rentrera enfin dans l’action, on se rendra compte que Les Vampires de Salem joue alors la sécurité en essayant de parler aux souvenirs des spectateurs, avec un design finalement assez proche du Nosferatu de Murnau. Rien à voir donc avec le Barlow du roman de King, civilisé, presque normal, et donc se fondant facilement dans la foule. Son servant, Straker se voit alors le plus souvent propulsé sur le devant de la scène, nous offrant quelques dialogues, suivant son maître, gardant la maison de jour. Mais en plus d’avoir un rythme franchement mollasson, Les Vampires de Salem accuse le poids des années également. C’est par moment très kitch, autant dans la mise en scène que dans certains choix, et surtout dans l’apparence des vampires. C’est daté, peu réussi, peu subtil également. Les Vampires de Salem ne fait pas peur, se fait bien trop long, n’est pas toujours passionnant. Qu’a-t-il pour lui alors ? La réalisation de Tobe Hooper, bien que très typée téléfilm (ce que le métrage est) et très impersonnelle, prend plutôt bien. Il a l’intelligence de tenter de réveiller le spectateur pile au moment où il va s’endormir (sans toujours y parvenir), et livre quelques rares bonnes scènes, notamment lors de l’exploration de la maison du vampire. C’est bien peu, on est d’accord…

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LES PLUS LES MOINS
♥ Quelques belles scènes ⊗ C’est très très long
⊗ Des libertés pas forcément bonnes
⊗ Toute la première heure
⊗ A très mal vieillit
Premier faux pas pour Tobe Hooper, même s’il n’est pas totalement responsable. Il signe une œuvre bien trop longue et ne développant pas toujours ce qu’il faut.

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Vampires de SalemTitre : Les Vampires de Salem – Salem’s Lot
Année : 1979
Durée : 3h04
Origine : U.S.A
Genre : Fantastique
Réalisateur : Tobe Hooper
Scénario : Paul Monach d’après Stephen King

Acteurs : David Soul, James Mason, Lance Kerwin, Bonnie Bedelia, Lew Ayres, Reggie Nalder et Ed Flanders

 Salem's Lot (1979) on IMDb

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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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