[Film] La Fin de Freddy, de Rachel Talalay (1991)

Sixième épisode des aventures cauchemardesques de Freddy. Après avoir tué tous les enfants de sa ville natale, il cherche à aller dans un nouveau territoire pour y trouver de nouvelles proies…


Avis de Rick :
1984, 1989, et 5 films. Oui, Freddy n’a pas chomé durant les années 80, loin de là. Comme Jason Voorhees, qui entre 1980 et 1989 aura eu droit à 8 films, rien que ça. Même Michael Myers, bien qu’absent du troisième opus, aura eu droit dans les années 80 à 3 films lui étant dédié (le second, quatrième et cinquième opus). Mais à la fin des années 80, le slasher n’a plus trop de succès. Halloween 5 en 1989, en plus d’être très mauvais, a été un échec au box office. Les deux derniers Vendredi 13, Un Nouveau Défi et L’Ultime Retour furent des flops, en particulier le dernier, à New York. Pour Freddy, c’est un peu pareil, après une montée du box office à chaque opus entre le premier en 1984 et le quatrième en 1988, les gens ne se sont pas déplacés en masse pour voir le cinquième opus en 1989. Il était bancal il est vrai, mais avait au moins pour lui une vraie direction artistique, une envie de faire les choses différemment. Mais voilà, bons ou pas, à force de tirer sur la corde, le public réclame de nouvelles choses. La New Line pense alors qu’il est temps de mettre un terme aux aventures de Freddy avec un ultime film, nommé logique Freddy’s Dead en version originale, et La Fin de Freddy en France. Et pour se faire, il faut frapper fort. L’argument marketting sera la 3D. Pourquoi pas, même si on a connu mieux, surtout que la vague de films horrifiques en 3D, c’était 10 ans avant avec les troisièmes opus des franchises (Amityville 3, Les Dents de la Mer 3, Vendredi 13 Chapitre 3). Fidèle au fait de toujours laisser un débutant s’exprimer avec Freddy, c’est Rachel Talalay qui réalise là son premier film. Elle n’est pourtant pas inconnue dans la saga, puisqu’elle a participé à tous les opus depuis le premier à divers postes, notamment productrice. Quelqu’un qui s’y connait donc pour livrer un ultime retour et une fin exceptionnelle ? Et bien ce qui est amusant, c’est que lorsque l’on regarde les différents bonus sur les Freddy, Rachel Talalay a toujours des propos intéressants, pointilleux et vrais sur les opus qu’elle aura produit. Mais qu’elle parvient, malgré sa pertinence et ses connaissances, à livrer le pire opus de la franchise. Oui, je vais aller loin et même dire que ce sixième film est pire que le remake, voilà !

Pourtant, je dois aussi vous avouer l’inavouable, gamin, lors de la sortie du métrage en VHS (en 1992 donc, un an après sa sortie cinéma), j’aimais cet opus, il me faisait délirer. En grandissant, mes yeux ont vu la vérité, ce sixième opus est un ratage intégral, malgré de bonnes idées en surface. Mais au moins, le métrage a l’honnêteté (involontaire) de se planter dés sa scène d’ouverture. Il faut dire qu’en l’espace de quelques minutes, nous avons droit à une mise en scène peu inspirée, une musique tout aussi peu inspirée de Brian May (Mad Max 2), des acteurs mauvais, un humour enfantin totalement à côté de la plaque, un caméo de Robert Shaye qui décidemment adore faire des caméos dans la saga qu’il produit, et un maquillage de Freddy qui semble raté comparé aux précédents opus. Ah ça, dés le début, on sait dans quoi nous tombons, lorsque Freddy apparaît pour la première fois, chevauchant un balais dans les airs, avec sa cape et son rire de sorcière. Oui, tout est dit en l’espace de quelques secondes. Malheureusement, ce n’est que le début de la descente aux enfers. On a donc droit à un jeune, amnésique et sans nom (donc, John Doe), qui se retrouve dans un centre pour jeunes à problèmes, et qui avec quelques jeunes et une psy (Lisa Zane) se rendent à Springwood pour en savoir plus sur son passé, et rapidement, se retrouveront face à Freddy qui n’a pas dit son dernier mot. De l’aveu même de Rachel Talalay, elle voulait son Freddy différent, plus fun, et son influence première, à elle et son scénariste, Michael De Luca (qui signera quelques années après l’excellent L’Antre de la Folie pour Carpenter), sera Twin Peaks. Alors, déjà, désolé pour toi Rachel, mais ton Freddy plus fun, comment te dire… Les punchlines et morts dans les Freddy 3 à 5 avant toi étaient tous, même les ratées, plus funs que tous les éléments se voulant fun dans ce sixième opus. Car le film n’est pas fun, il est débile et ridicule.

Pour ce qui est de l’influence Twin Peaks, elle crève les yeux dés que nos personnages arrivent à Springwood. Une ville étrange, des habitants étranges. L’idée est loin d’être mauvaise sur le papier, mais la mise en scène de Rachel Talalay ne parvient à aucun instant à rendre ça intéressant, ou même rythmé. On se fait chier. Quand aux morts… si la première part d’une bonne idée et fonctionne encore, on ne dira pas la même chose des deux autres, totalement ridicules, et même totalement embarrassantes, en particulier la seconde, où Freddy envoie un personnage dans un jeu vidéo, et que dans le monde réel, il fait les mouvements de son avatar numérique, sautant partout comme un Super Mario dopé aux champignons. Triste… D’autant que les effets sont d’un kitch. Passé cette première partie à Springwood, le film veut nous faire croire qu’il a encore deux bons arguments dans sa poche. Le premier sera de voyager dans les souvenirs de Freddy pour en apprendre plus sur lui. Bon, désolé film, mais finalement, le peu que tu rajoutes est inutile au mieux (sa jeunesse, son côté maso), ridicule et incohérent au pire (Freddy a eu une fille, ohlala). L’autre argument, ce sera le final en 3D. En faisant encore venir Freddy dans le monde réel, comme dans le premier film. Alors on nous envoie des objets au visage, on martyrise Freddy, mais non, tout sonne faux, cheap. La Fin de Freddy n’aurait sans doute pas du voir le jour, car terminer la saga principale (le 7 étant à part) par ça, c’est triste.

LES PLUS LES MOINS
♥ Quelques idées sur le papier
♥ L’idée du premier meurtre
⊗ Des idées débiles
⊗ Les meurtres affligeants
⊗ Mou et peu intéressant
⊗ Finalement, rien de nouveau hein
⊗ Freddy n’est qu’un pauvre clown
note3
La Fin de Freddy, c’est une purge, c’est tout. Voilà, mieux vaut l’éviter, vous vous porterez mieux !


Titre : La Fin de Freddy – Freddy’s Dead : The Final Nightmare
Année : 1991
Durée :
1h29
Origine :
Etats Unis
Genre :
Fantastique
Réalisation :
Rachel Talalay
Scénario :
Michael De Luca
Avec :
Robert Englund, Lisa Zane, Shon Greenblatt, Lezlie Deane, Ricky Dean Logan, Breckin Meyer et Yaphet Kotto

 La fin de Freddy: L'ultime cauchemar (1991) on IMDb


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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