[Film] Killer Klowns, de Stephen Chiodo (1988)

Lorsque les adolescents Mike et Debbie voient une météorite s’écraser à la périphérie de leur petite ville ennuyeuse, ils mènent l’enquête et découvrent une bande d’extraterrestres meurtriers ayant l’apparence de clowns terrifiants. Ils tentent d’avertir les autorités locales, mais tout le monde pense que leur histoire est une farce. Pendant ce temps, les clowns se mettent à tuer et à dévorer autant de personnes qu’ils le peuvent.


Avis de John Roch :
Si aujourd’hui leur dernier travail notable a été de donner vie au docteur Colosso, un lapin en cage ex-super méchant, dans la série Nickelodeon the Thunderman (leur version à eux des Indestructibles de Pixar), les frères Stephen, Charles et Edward Chiodo ont néanmoins marqué les esprits au cours des décennies passées. Spécialistes en clay motion, stop motion, miniatures ou encore animatronique, les frangins ont non seulement accouché des Critters, mais ont aussi bossés à des postes plus ou moins importants pour Paul Verhoven (Robocop), Joe Dante (Gremlins) ou encore Trey Parker (Team America: Police du Monde) et sur quelques séries B plus ou moins recommandables (Elf, La Cité des Monstres, King Cobra, T-Rex …). Bien qu’on se souviendra des boules de poils de l’espace, leur premier et seul long métrage, bien qu’il possède toujours une fanbase solide, est un peu plus oublié, il s’agit du cultissime Killer Klowns From Outer Space, sorti chez nous sous les noms Killer Klowns et plus tard les Clowns Tueurs Venus d’Ailleurs pour sa sortie discrète en DVD (avec VF redoublée de médiocre facture en prime). Killer Klowns, c’est le genre de série B en voie de disparition, celle du genre inventive et ou le moindre cent du budget, ici 2 millions de Dollars, est investi à l’écran, et qui tient encore très bien la route de nos jours.

Killer Klowns commence de manière classique, avec des couples d’étudiants venus se bécoter dans leurs voitures la nuit sur une colline. Parmi eux, Mike et Debbie, qui voient dans le ciel une comète se cracher et décident de partir à sa recherche. Arrivés sur les lieux, ils découvrent un chapiteau de cirque peu commun, et sous prétexte que celui-ci est un modèle sophistiqué venue d’Europe, ils visitent les lieux et se rendent compte très rapidement que ce n’est pas une comète qu’il ont aperçu dans le ciel, et qu’il ne sont pas dans un chapiteau de cirque, mais dans un vaisseau spatial d’une bande de clowns extra terrestres, qui ne va pas tarder à foutre le bordel en ville. Notre couple de héros va tenter de stopper les Klowns avec l’aide des frères Terenzi, des vendeurs de glaces au volant d’une camionnette clownesque, et de Dave, flic et ex de Debbie, pendant que son partenaire Mooney ne gobe pas un mot de l’histoire et ne prend plus la peine de répondre aux appels de la population en panique. Dans sa globalité, l’histoire fait penser au Blob version 1959 avec son couple qui est témoin d’une chute d’une météorite et qui tente d’alerter la population après en avoir découvert le contenu, les deux flics qui ont du mal a croire les héros (tu m’étonnes !) ou encore le vieillard qui fait office de première victime, une référence assumée puisque Killer Klowns est une sorte de pastiche des films de SF des années 50. Dans cette optique, on pardonnera donc le premier quart d’heure, aux dialogues franchement peu glorieux à base de suppositions faites en résumant ce qui se passe à l’écran. Les personnages sont attachants bien que le trio de héros soit au centre d’un triangle amoureux pas vraiment justifié ni utile, que les frères Terezi soient un brin insupportable et que Mooney soit le réac type qui a une dent contre la jeunesse.

Mais les personnages sont secondaires, car les vrais stars du film, ce sont les Klowns, et de ce coté c’est une réussite qui va au delà des espérances. Les frères Chiodo ont fait tout ce qu’il faut pour que le coté cirque et clown soit parfaitement intégré au mélange horreur-SF. Ici les pistolets laser servent à transformer les humains en barba-papa, les fusils tirent du pop corn, les chiens qui pistent les fuyards sont fait de ballons de baudruche, le spectacle de ventriloque est fait avec un cadavre, et celui d’ombres Chinoises bouffent les gens. Et ceci n’est qu’une partie de ce qui attend le spectateur, Killer Klown regorge de surprises et d’idées toutes aussi délirantes, surprenantes et originales du départ jusqu’au final, aux décors, aux raisons de la visite sur terre des Klowns et de leur point faible qui le sont tout autant. Du fun en barre donc, même si il faut bien reconnaître que l’humour à proprement parler n’est pas au rendez-vous, comprenez par la que même si le concept et quelques touches humoristiques font mouche, on ne rit pas à s’en assécher la gorge, pas plus qu’on ne flippe. Ce qui n’est pas un défaut en soi puisque Killer Klown n’est pas fait pour terrifier, à noter tout de même des moments au suspens et à l’ambiance bien foutus. Le design des Klowns n’est pas en reste, les têtes animatroniques leurs permettent d’être crédibles, tout autant que leur chapiteau spatial qui témoigne encore une fois de la parfaite alchimie de l’univers de la SF et de l’univers du cirque, et ce jusqu’à la musique, avec les riffs de guitares de la chanson titre qui ramènent au sons des spectacles de clowns (le fameux tutu tululululu tutulu… vous l’avez ?). Autant d’éléments qui font la réussite de Killer Klowns, auquel on reprochera juste son montage hasardeux, qui en passant d’une scène à l’autre met à mal l’unité de temps. Mais c’est un léger tribut à payer vu la générosité de Killer Klowns, dont la suite se fait attendre depuis maintenant 33 ans.

LES PLUS LES MOINS
♥ Les Klowns
♥ Le concept exploité à fond
♥ Le mélange SF/monde du cirque parfait
♥ Des idées à la pelle
♥ Généreux, original, inventif
♥ Un rythme impeccable
⊗ Le montage qui rend l’unité de temps légèrement incohérente
Killer Klown reste encore aujourd’hui une œuvre qui fonctionne. En plus du concept et du mélange de Science Fiction et du monde du cirque qui sont parfaitement exploités, le métrage est d’une générosité et d’une inventivité folle. À (re)découvrir d’urgence, et ce même si vous êtes coulrophobe.

LE SAVIEZ VOUS ?
• La fin a été retournée. A l’origine, le personnage de Dave ne survivait pas.

• Le groupe de Hip-Hop Insane Clown Posse a samplé des dialogues du film pour leur chanson « The Staleness »

• La musique qui accompagne l’entrée de Klownzilla a été composée à l’origine pour le trailer de Vendredi 13 partie 6, mais a été rejeté par la production.



Titre : Killer Klowns / Les clowns tueurs venus d’ ailleurs / Killer Klowns from outer space
Année : 1988
Durée : 1h28
Origine : U.S.A
Genre : Clowns de l’ espace
Réalisateur : Stephen Chiodo
Scénario : Stephen, Charles et Edward Chiodo

Acteurs : Grant Cramer, Suzanne Snyder, John Allen, John Vernon, Michael S. Siegel, Peter Licassi, Royal Dano

 Les clowns tueurs venus d'ailleurs(1988) on IMDb



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Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
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