[Film] Kibakichi, de Tomoo Haraguchi (2003)


Dans un Japon médiéval fantastique, les hommes font la chasse aux Yokais (monstres du folklore) de toutes sortes. Un rônin, combattant émérite et mystérieux, s’installe dans un village. Il semble se battre au plus profond de lui-même pour refuser une seconde nature. Dans le même temps, un groupe de mercenaires fait son entrée.


Avis de Yume :
Tomoo Haraguchi n’est peut-être pas un réalisateur connu de tous, mais il est surtout un spécialiste des effets spéciaux et du maquillage, comme en attestent ses participations à des films tels que Uzumaki, les Gamera de 1995 et 1996, Eko Eko Azarak III ou même Aniki de Kitano. Pas étonnant donc que Tomoo Haraguchi, au moment où il se décide à se lancer dans la réalisation, fasse des films de fantasy, aux nombreux monstres.

Sa première réalisation date de 1991, mais c’est en fait avec son second film en 2000 que le réalisateur va acquérir une certaine réputation : Sakuya Slayers of Demon. Variation sur le thème d’un anime connu, Sakuya préfigure de belle manière l’univers dark que Tomoo Haraguchi va reprendre pour Bako Yokai Den Kibakichi. Car s’il est une chose de réellement intéressante dans ce film, c’est bien le traitement de son univers : ravagé, crépusculaire, hanté par des Yokais de toutes sortes. Un monde purement fantasy et violent, véritablement bien rendu à l’écran, qui suinte le malaise et la terreur entretenue par la présence constante de Yokai. Et on ne peut que saluer le travail effectué sur le maquillage pour créer ces différents monstres. Rarement des Kappa ont par exemple semblé si réels.

Et pourtant c’est aussi les maquillages qui enfoncent le film dans une dernière partie complètement ridicule. Alors que justement jusqu’à ce point les monstres paraissaient réels, l’apparition du loup garou fait ressembler le film à un travail d’amateur. Alors que cette scène aurait dû être le paroxysme du film, tout semble avoir été fait pour déjouer la moindre tentative d’installer un climax : les maquillages sont loupés, les déplacements manquent de charme et d’inventivité, les armes à feu tirent comme des blasters de Star Wars (avec un vieux bruit et des faisceaux rouges), jusqu’à cette fin de combat osant atteindre un paroxysme de ridicule rarement égalé sauf dans les plus mauvaises séries sentais/toku au son du rire énervant et poussif d’un acteur dont j’espère que ce n’est pas le vrai métier. Pour tout dire, la fin a réussi à détruire en instant le début d’estime que j’avais pour ce film. Et ce n’est malheureusement pas le scénario peu épais et inédit qui permet de relever la sauce, qui a de toute façon complètement tournée. Mais j’avoue que bizarrement les défauts que je reproche à Bako Yokai Den Kibakichi sont assez proches de ceux Sakuya, que j’avais bien apprécié. Peut-être tout simplement que ce dernier film était immensément second degré, et assumé, ce qui ne ressort pas du présent film.

LES PLUS LES MOINS
♥ L’univers dark
♥ Le look des monstres
⊗ Le final raté
⊗ Le scénario
⊗ Trop premier degré

Beau ratage à mon goût, j’espère juste de tout cœur que cette fin bâclée n’est née que d’une volonté de farce de la part de Tomoo Haraguchi.



Titre :Kibakichi / 牙吉
Année : 2003
Durée : 1h36
Origine : Japon
Genre : Yokai de bas étages
Réalisateur : Tomoo Haraguchi
Scénario : Mugi Kamio

Acteurs : Ryuji Harada, Nozomi Ando, Kentaro Shimizu, Miki Tanaka, Mubu Nakayama, Sakagi Keichiro

 Kibakichi - Le chasseur de fantômes (2004) on IMDb


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Auteur : yume

Un bon film doit comporter : sailor fuku, frange, grosses joues, tentacules, latex, culotte humide, et dépression. A partir de là, il n'hésite pas à mettre un 10/10. Membre fondateurs de deux clubs majeurs de la blogosphere fandom cinema asitique : « Le cinema coréen c’est nul » World Wide Association Corp (loi 1901) et le CADY (Club Anti Donnie Yen).
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