[Film] Imaginary, de Jeff Wadlow (2024)

Lorsque Jessica retourne dans sa maison d’enfance avec sa famille, sa plus jeune belle-fille Alice développe un attachement étrange pour un ours en peluche qu’elle a trouvé dans le sous-sol et nommé Chauncey. Tout commence par des jeux innocents, mais le comportement d’Alice devient de plus en plus inquiétant. Jessica comprend alors que Chauncey est bien plus qu’un simple jouet.


Avis de John Roch :
Il est intéressant de se revendiquer du «l ow budget, high concept » et d’aligner autant de clichés. Avec le temps, cette soit disante formule a quelque peu échappée à Jason Blum qui sort au pif des scénarios de son tiroir et produit au final, quelques exceptions faites, des films basés encore et toujours sur le même moule. Imaginary en est le parfait exemple, car en plus d’être un film d’une pauvreté affligeante, c’est un film qui se moque ouvertement de son public. Le concept ici, c’est l’ours en peluche maléfique, élément sur lequel le métrage a été vendu. Un concept c’est bien, l’exploiter c’est bien aussi. Mais dans le cas ici présent, les scénaristes ont vécu un phénomène de panne sèche qui laisse sur le pétou. Et quand on a pas d’ idée, rien de mieux que de se tourner vers tout les clichés possibles pour accoucher d’une atrocité qui n’a d’imagination que les lettres en commun avec son titre. Avant de parler d’ours en peluche, Imaginary nous parle de famille dysfonctionnelle comme on en a vu une pléthore avec une femme franchement remariée qui veut gagner l’amour des deux filles de son nouveau mari, sur qui on ne reviendra pas puisque tout comme le reste, les 6 mains responsables du script ne savaient pas quoi en faire, tout comme son ex-femme un peu taré qui apparaît et disparaît sans qu’il y ait de justification à sa présence. Comme toujours, avec la plus petite ça passe, mais beaucoup moins avec la grande comme d’habitude adolescente et rebelle. La suite, on la connaît : tout ce beau monde emménage dans la maison d’enfance de la belle mère, et dedans la plus petite des belles filles trouve un ours en peluche qui va devenir son ami imaginaire.

Comme dirait l’affiche, il n’est pas imaginaire et il n’est pas ton ami, pas plus qu’à la gamine qui va changer de comportement sous l’influence de l’ours en peluche qui renferme une entité démoniaque. L’histoire est archi revue, l’ensemble du scénario l’est tout autant. En vrac, et de manière loin d’être exhaustive, citons la mystérieuse voisine qui sait tout mais ne va tout révéler qu’une fois que le mal est fait, l’héroïne qui a un trauma d’enfance qui est la clé, son père devenu fou en un claquement de doigts qui tente de l’avertir mais de quoi me demanderez vous, on le sait mais le film fait genre on sait pas, ou la relation conflictuelle qui se règle dans l’adversité. Vous en voulez encore ? Imaginary est d’une générosité folle : des jump scares moisis, des formes étranges dans l’arrière plan, les acteurs qui se forcent à avoir le pas lourd en descendant dans la cave pour créer l’ambiance (c’est dire l’ambiance) ou encore une série de twists prévisibles. A l’exception du premier, surprenant et qui aurait pu renouveler l’intrigue mais non, Imaginary continue sur la route du rabâché, se débarrasse et rend systématiquement inutile le peu de semblant d’idées présentes.

En parlant d’idées, il ne faudra pas compter sur Jeff Wadlow (Kick Ass 2, Action Ou Verité ?, Nightmare Island, ça m’ apprendra à ne pas regarder le nom du réalisateur avant de lancer un film) pour en apporter d’un point de vue visuel. Sa mise en scène est tout aussi classique et déjà vue que le métrage dans son tout. Aucune ambiance, aucune idée de mise en scène, aucune lumière, aucune inspiration, Jeff Wadlow tourne son film de manière automatique et convenue, il ne ressort de la mise en scène qu’en tout pour tout un seul plan qui a un minimum de classe, et beaucoup d’ennui. Imaginary n’a même pas son rythme pour lui, il ne se passe rien pendant une bonne heure pendant laquelle le seul intérêt est d’anticiper avec raison des dialogues creux. Mais même quand le métrage se décide enfin à démarrer, il ne se dégage rien qui ne tienne pas du déjà vu. Et l’ours en peluche dans tout ça ? Ne comptez pas dessus, sa présence n’excède pas les dix minutes de présence à l’écran et est au final accessoire, en plus réduit à un rôle secondaire dans l’intrigue alors que la campagne marketing disait tout le contraire. En même temps, si ce n’est sur l’ours en peluche il est difficile d’imaginer sur quoi Imaginary aurait pu se vendre, quitte à se moquer ouvertement de son public quant au contenu réel de ce film qui ne fait que confirmer le marasme de la production horrifique actuelle.

LES PLUS LES MOINS
♥ … ⊗ Le scénario
⊗ La mise en scène sans inspiration
⊗ Il est ou l’ ours en peluche?
⊗ Des clichés en veux-tu en voilà
⊗ Des twists moisis
⊗ Des jumps scares moisies
⊗ Le rythme aux fraises

Il paraît que chez Blumhouse, c’est « low budget, high concept ». Une catastrophe telle que Imaginary, c’est un drôle de concept tout de même.



Titre : Imaginary
Année : 2024
Durée : 1h44
Origine : USA
Genre : High concept il parait
Réalisateur : Jeff Wadlow
Scénario : Jeff Wadlow, Greg Erb et Jason Oremland
Acteurs : DeWanda Wise, Taegen Burns, Pyper Braun, Betty Buckley, Tom Payne, Veronica Falcón, Samuel Salary, Matthew Sato, Alix Angelis
Imaginary (2024) on IMDb


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Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
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