Hua Mulan rejoint l’armée à la place de son père, malgré le fait qu’elle soit une femme. Se faisant passer pour un homme, elle finit par gagner le respect du général Li Rong. Voyant ses camarades mourir à la guerre, Mulan est décidée à mettre un terme à la guerre.
Avis de Rick :
S’il y a bien un studio qui n’était pas à plaindre malgré les difficultés cinématographiques et culturelles de 2020 et 2021, ce fut Disney (oui car ce texte fut au départ écrit en 2022, depuis, de l’eau a coulé sous les ponts). Le studio en a bien profité pour faire augmenter les abonnements de sa plate-forme de streaming, et aura profité fin 2021 de la réouverture des cinémas pour faire exploser le record de l’année avec son insipide Spider-Man. Pas de quoi faire oublier les plus gros ratages de la société durant ses années-là, ratages continuant encore de nos jours, où la fortune ne n’est plus de leur côté. Entre les flops côté Marvel, les flops en live action, les témoignages d’artistes en effets visuels se plaignant de Disney, abusant du fait qu’il s’agît là du seul secteur aux Etats Unis sans syndicat, et non, Disney n’est plus la société qu’on aimait, ni la société pleine d’idées. Aucunement de quoi nous faire oublier la sortie mouvementée en 2021 de Black Widow et la tentative de procès de Scarlett Johansson, le fait que Disney a vu chacun de ses films refusés de sortie en Chine (là où il y a le plus d’argent à se faire) alors qu’ils misaient tout dessus avec des films comme Shang Chi, et tiens, avec Mulan. Mulan, le film que j’ai vu avec l’œil le plus neutre possible, n’ayant jamais vu le dessin animé d’origine, et riant d’un œil distrait des polémiques qui maintenant, décident ou non de la sortie d’un film même lorsque ça ne concerne pas le film (l’appel au boycott du film par Hong Kong). Bon, sauf que pas de bol pour Mulan, entre le fait de voir des Chinois parler un Anglais parfait dans un film historique, des fonds verts absolument hideux, des personnages défiant la gravité dans des combats en plus vraiment pas terribles malgré le casting affiché, le pauvre Mulan n’avait pas grand-chose pour lui. C’est triste car dans le fond, j’aime le casting du film. Mais la Chine elle n’a pas dit son dernier mot, car Mulan, à la base, c’est un poème Chinois, et la première adaptation n’a pas attendu Disney pour sortir, puisqu’il faut remonter à l’âge d’or de la Shaw Brother dans les années 60 pour ça. En 2009, ils avaient retenté d’ailleurs avec un film live aussi, bien avant Disney donc.
Et alors que Disney s’apprêtait à nous faire saigner les yeux en 2020 avec leur blockbuster friqué mais bien moche, la Chine s’est dit qu’elle aussi allait livrer son Mulan, et c’est ainsi que le 9 Septembre 2020 débarquait sur iQiyi (oui toujours eux) Hua Mulan, leur version de la fameuse guerrière. Mais avec beaucoup moins d’ambitions, et donc, finalement, un résultat beaucoup plus digeste. Hua Mulan ne cherche pas à conquérir le monde, c’est un simple film pour les plateformes de streaming. Hua Mulan ne veut pas afficher son budget démesuré (il ne doit pas être bien gros en réalité) ni sa grosse durée pour justifier son existence, il a déjà du mal à dépasser 1h10. Hua Mulan ne tente pas de nous gaver d’effets visuels ratés ou mal incrustés à longueur de temps, il essaye au maximum de rester terre à terre (oui, pas de guerriers qui courent le long des murs, ou de sorcière se changeant en oiseau). En 1h14, il parvient à tout condenser, fatalement en survolant certains moments, en écourtant certaines batailles, en prenant quelques raccourcis en cours de route, mais toujours en restant finalement divertissant, facile à suivre, sans perdre le spectateur, et en étant fait avec un minimum de sérieux pour divertir sans faire crier, et pour faire passer un bon moment. Oui, Hua Mulan, la version Chinoise made in iQiyi m’aura fait passer un bien meilleur moment que Mulan, la version Disney à 200 millions de dollars de budget. Grosso modo, l’intrigue reste la même. C’est la guerre, on appelle les hommes capables de se battre pour rejoindre l’armée, et Hua Mulan, qui veut prouver sa valeur et qu’elle sait elle aussi se battre, va prendre la place de son père et se faire passer pour un homme. En 1h14 d’ailleurs, le métrage parvient à corriger quelques défauts de la version de Disney. Car on ne va pas se mentir, même avec une armure, on remarque tout de suite que Hua Mulan est une femme. Le film va donc multiplier les personnages qui vont savoir cet élément, et garder le secret pour une raison ou pour une autre, là où chez Disney tout le monde est aveugle jusqu’à ce que Mulan elle-même révèle son identité.
Evidemment par contre, le film n’ayant pas le même budget, ni la même durée pour raconter la même histoire, l’entrainement de Mulan sera plus court, mais en même temps, est-il utile de s’étendre aussi longtemps sur son entrainement, sachant qu’elle est de base présentée, dans une version comme dans l’autre, comme une femme déterminée et qui sait se surpasser pour atteindre ses objectifs ? Les batailles elles seront écourtées aussi, mais belles et bien présentes. Si l’on pourrait regretter l’utilisation du numérique pour les giclées de sang, celles-ci passent néanmoins plutôt bien, étant souvent furtives et discrètes, mais finalement ont au moins le mérite d’être là, car oui, désolé Disney, mais dans une bataille avec de gros sabres, quand on se prend un coup dans le bide, ça saigne. Hua Mulan cherche donc dans un sens à rendre le tout plus réaliste, sans insister lourdement dessus, ce qui aurait déjà rendu les effets immondes, et le film beaucoup moins tout public. Au final, étonnement donc, ça fonctionne plutôt bien. Le casting est en plus plutôt bon, et le film, en visant une certaine économie de moyens, de durée, de situations même, évite d’en faire des caisses comme en Amérique. Oui, pas de ville énorme avec de gigantesques demeures à perte de vue, mais juste des petits villages, des campements d’armée. Un côté moins glamour donc, moins spectaculaire, mais plus réaliste et donnant une vision bien différente, qui se remarque dés l’ouverture. Là où chez Disney, Mulan se doit de monter sur les toits (et les fonds verts sont réellement hideux) pour montrer qu’elle est forte et déterminée, ici, il lui suffit d’arrêter un groupe de voleurs et de les ramener aux autorités en signalant que c’est la dixième fois qu’elle le fait. Le résultat est le même, la façon de faire plus simpliste et terre à terre, et du coup, plus réaliste. Non, Hua Mulan est une excellente alternative, même largement supérieure, mais à laquelle il faudra s’habituer à voir certains défauts habituels des productions Chinoises, notamment une musique omniprésente qui en fait des tonnes tout le temps, et un montage lorsque l’action débarque qui n’est pas réellement à titre personnel ma tasse de thé, avec ralentis, accélérés et autres effets de styles. Mais malgré tout ça, Hua Mulan a finalement été une proposition plus alléchante, et un bon petit moment.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Un film court ♥ Tente d’être simple et réaliste ♥ N’abuse jamais des CGI ♥ Un film sans prétention, qui va à l’essentiel |
⊗ Les musiques ⊗ Le montage de l’action abusant d’effets de style |
Hua Mulan, c’est certes un petit film, très court, mais finalement, on passe un bon petit moment devant malgré ses défauts, et ça prouve aussi que parfois, avoir moins d’ambitions, c’est bien. |
Titre : Hua Mulan – 花木兰
Année : 2020
Durée : 1h13
Origine : Chine
Genre : Aventures
Réalisation : Li Yuxi
Scénario : –
Avec : Liu Chu Xuan, Li Mao, Pema Jyad, Zhang Heng Rui, Liao Hui Jia, Zhou Yi Tao, Liu Yong, Leo He et Gulmira
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