[Film] Esther 2 : Les Origines, de William Brent Bell (2022)

Esther revient ! La saga terrifiante se poursuit dans cette préquelle palpitante. Après avoir orchestré une brillante évasion d’un établissement psychiatrique, Esther se rend en Amérique en se faisant passer pour la fille disparue d’une famille aisée. Mais, face à une mère prête à tout pour protéger sa famille, son plan va prendre une tournure inattendue. Il vous reste beaucoup de choses à découvrir sur Esther…


Avis de Rick :
J’avais découvert le premier Esther assez tardivement, plus de 6 ou 7 ans après sa sortie. Je faisais tout pour l’éviter, sentant le métrage tout public et abusant de ce qui fonctionnait au cinéma à l’époque, les jumpscares, tout ça. Et je m’attendais à le voir se planter en plongeant tête la première dans tous les clichés des films avec enfants tueurs, et j’avais suffisamment bouffé de films de la saga Les Enfants du Maïs pour en avoir marre. Mais un ami avait insisté, allant jusqu’à me le montrer lors d’une soirée cinéphiles. Et j’avais adoré. Son twist, son côté parfois violent voir immoral, et la découverte d’Isabelle Fuhrman dans le rôle d’Esther, actrice dont je continue de suivre la carrière, parsemée de belles surprises (The Novice) et de moins bonnes surprises (Cell Phone). J’avais tellement apprécié que trois jours après la vision, j’avais acheté le Blu-Ray du film. L’annonce d’une suite, ou plutôt d’une préquelle, j’étais forcément très mitigé dessus. Le premier film se suffisait à lui-même et je ne voyais pas l’intérêt d’une préquelle, surtout que mine de rien, Isabelle Fuhrman était, à l’époque, une enfant jouant une adulte se faisant passer pour une enfant. De nos jours, nous avons forcément une jeune femme, donc une adulte jouant une adulte se faisant passer pour une enfant. Mais d’un autre côté, Esther restant pour moi l’une des meilleures surprises horrifiques de ces vingt dernières années surtout vu que je n’en attendais rien, j’avais néanmoins envie d’en voir plus, de retrouver le personnage, l’ambiance. Et puis en se documentant un peu sur le premier film, on apprend que beaucoup de scènes furent coupées au montage, et que l’on devait en apprendre beaucoup plus sur le passé bien glauque du personnage. Donc why not, et c’est donc en ce mois d’Août 2022 qu’Esther arrive, dans quelques salles pour certains pays (dont la France) et directement en VOD dans d’autres. Et au final, je ne vais pas mentir, si le film fut une déception, si le film a bien l’allure d’un DTV devant sortir en VOD, ce n’est pas non plus un mauvais film.

Plus une petite série B, divertissante, pas dénuée parfois de bonnes idées, de bonnes intentions, mais avec un scénario ayant trop de facilités ou d’éléments bancals pour tenir pleinement la route, là où le premier, à l’exception d’un élément (que cette préquelle veut expliquer justement, à savoir comment Esther a pu arriver en Amérique), tenait assurément la route, sur toute la durée. Mais déjà, parlons du personnage en lui-même, car cette préquelle se déroule donc avant le premier film, sauf qu’entre le premier et le second, il s’est écoulée quelques années, et Isabelle Fuhrman, qui avait 11 ans lors du tournage, en a maintenant 23. L’équipe a du utiliser tout un tas de techniques, entre un rajeunissement numérique sur certains plans, des doublures de dos, des chaussures pour que les acteurs face à l’actrice soient bien plus grands, des angles précis. Bref, un casse-tête évidemment. De ce côté-là, malgré quelques moments où les effets trouvent leurs limites (en même temps, le budget n’a pas dû être celui de The Irishman), ça ne rend pas si mal. Par contre, là où il y avait tant à dire sur le passé d’Esther, comme sa véritable enfance, ou pourquoi elle était dans un institut psychiatrique en Estonie dés le départ, on ne peut qu’être déçu que le film joue la facilité, ou plutôt la sécurité, en nous racontant pile ce qu’il s’est passé avant le premier film, et donc, en raccordant simplement les deux films. Du coup, on sait pertinemment ce qu’il va se passer, dans les grandes lignes. Le scénario justement a bien des petits défauts, et ça c’est dommage. Et là où le film nous balance mi-parcours un twist très bien vu et inattendu (voir un peu malsain sur certains aspects), corrigeant quelques soucis et évitant de faire du film une simple redite, il se prend le retour de bâton en soulevant alors d’autres soucis dans l’écriture du film. Et ce genre de soucis, même les meilleurs acteurs du monde ne pourront rien y faire. Il n’est donc pas rare de tiquer sur quelques éléments scénaristiques.

Et le reste ? Heureusement, sans être génial ou innovant, le reste fait clairement le boulot. Le casting, en particulier Isabelle Fuhrman et Julia Stiles (Jason Bourne) vu que ce sont les deux principalement en avant, s’en sortent très bien. Du côté de la mise en scène, si l’on perd Jaume Collet-Serra, on récupère un certain William Brent Bell, et je l’admets, je n’ai jamais posé les yeux sur ses métrages, tous horrifiques, mais avec des films comme The Boy, j’en déduis qu’il doit aimer les enfants. Il livre une copie plutôt propre, sans génie, mais sans grosses fausses notes. C’est bien fichu, et il faut avouer que sans renouveler quoi que ce soit, ça fait le café, et on aura par moment quelques idées de mise en scène plutôt bienvenues. Le reste nous donne sinon exactement ce que l’on attend d’un tel film avec un tel personnage. Quelques meurtres assez brutaux, un twist heureusement caché par la promotion du film (pour une fois que le marketing ne spoile pas), et une durée concise tablant un poil en dessous d’1h40, ce qui montre déjà les ambitions moindres du film comparé au premier (qui dépassait de peu les 2 heures), mais qui du coup a aussi le mérite de ne pas étirer son concept ni de prendre le spectateur en otage sur une trop longue durée, comme c’est la mode depuis quelques années. Une préquelle donc au final pas forcément utile, avec des défauts, des qualités aussi, mais un divertissement pas désagréable du tout, qui fait passer un bon moment.

LES PLUS LES MOINS
♥ Une mise en scène qui a quelques idées
♥ Isabelle Fuhrman et Julia Stiles
♥ Quelques meurtres violents
♥ Le twist sympa à mi-chemin
⊗ Les techniques pour rajeunir l’actrice pas toujours au top
⊗ Des incohérences et facilités de scénario
⊗ Un film peu utile au final et parfois prévisible
note6
Esther 2 est un petit divertissement sympathique, pas désagréable, pas dénué de quelques qualités, qui se suit avec plaisir sur sa courte durée, mais rien de plus. Peu surprenant, pas le même choc que pour le premier film, et qui se prend parfois les pieds dans ces idées.


Titre : Esther 2 Les Origines – Orphan First Kill
Année : 2022
Durée :
1h39
Origine :
Etats Unis
Genre :
Horreur
Réalisation :
William Brent Bell
Scénario :
David Coggeshall
Avec :
Isabelle Fuhrman, Julia Stiles, Rossif Sutherland, Kanagawa Hiro, Matthew Finlan, Samantha Walkes, David Lawrence Brown, Lauren Cochrane et Gwendolyn Collins

 Esther 2: Les origines (2022) on IMDb


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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