[Film] Death Forest, de Ichimi Masataka (2014)

Saki et ses amis se rendent dans un coin paumé pour faire du camping. Mais après un bon petit séjour, ils prennent une petite route de forêt lors du retour, un raccourci. Leur voiture tombe en panne. Cherchant de l’aide, ils trouvent un homme, recherché par la police car ayant disparus, et qui semble fuir quelque chose dans la forêt…


Avis de Rick :
Au Japon en 2014, deux tout petits jeux indépendants étaient adaptés pour le marché vidéo. Le premier, ce fut le très sympathique Ao Oni, qui a même eu droit à une suite, Ao Oni Ver. 2. Le second, c’est ce Death Forest qui nous intéresse ici, un film qui a dû connaître un petit succès puisque mine de rien, des suites virent le jour, amenant la saga a tout de même cinq métrages. Oui, cinq films, basés sur un tout petit jeu indépendant dans lequel il fallait juste survivre dans une forêt, de nuit, en vue subjective, face à des créatures étranges et grotesques, comme un homme en blanc avec une mâchoire qui ne met pas en confiance, nommé dans le jeu le Stalker, ou une tête géante qui peut vous gober en une seconde, nommé Yoshie. Cela semble un peu limité pour en faire une grande saga, mais qu’importe, puisque là, nous nous attaquons au tout premier film. Death Forest donc, sorti en Décembre 2014 au Japon, écrit et réalisé par Ichimi Masataka. Un tout petit film, et cela s’en ressent. Basiquement, cinq acteurs à l’écran (plus si l’on ajoute deux policiers le temps de quelques minutes, et une dame étrange le temps de deux scènes), une forêt, et le tout enrobé plutôt proprement bien que le bas budget se fasse constamment sentir, dans un film de 1h05 seulement, générique inclus. Et soyons clairs dés le départ, pour ceux qui veulent là un film qui fait peur, un film oppressant, avec un budget confortable… et bien comme pour Ao Oni, passez votre chemin. Déjà, Death Forest a un scénario qui tient sur un très fin morceau de papier, minuscule lui aussi. En gros, quatre jeunes qui ont passé un weekend loin de la ville prennent un raccourci en forêt pour rentrer plus vite à Tokyo, et leur voiture tombe en panne.

Paniqués, ils tentent d’explorer les environs pour trouver de l’aide, ou de l’eau pour refroidir le moteur de la voiture, mais la nuit tombe. Et mine de rien, on se rend compte à quel point le scénario est très mince lorsque l’on sait que ce point de départ constitue malgré tout 40 minutes du métrage, qui ne dure donc, pour rappel, que 1h05. C’est sans doute d’ailleurs la première limite du film, sa principale qualité et son principal défaut, en même temps. 1h05, c’est court, très court, et cela permet de passer un moment pas prise de tête, sans voir un concept limité s’éterniser et donc perdre de son potentiel. Mais accessoirement, 1h05, c’est court, très court, et cela ne permet pas de développer certaines choses. Death Forest ne nous dira rien de ces étranges créatures, et dans le fond, tant mieux, mais en attendant plus de 40 minutes pour les faire apparaître, il se retrouve avec un petit défaut : il n’a pas le temps de réellement faire peur, ou du moins, il n’a pas le temps d’établir longtemps le danger à l’écran pour qu’il fonctionne pleinement. Vous voyez le problème ? Car ces créatures, en soit, elles sont cool, grotesques, comme pour Ao Oni d’ailleurs, il est à la fois monstrueux, grotesque et donc, amusant. Le fait que l’on voit peu les créatures de Death Forest, c’est à la fois un bon point (elles restent mystérieuses, elles peuvent marquer le spectateur) et finalement, c’est également un brin frustrant. Mais je pinaille, car pour un film avec un budget vraiment si bas, Death Forest marque des points sur certaines choses. Visuellement, c’est plutôt soigné par exemple. La photographie est propre, la mise en scène pas dégueulasse, certains plans savent mettre les décors en avant, ou l’obscurité parfois dans la seconde partie. De même, et c’est souvent le cas dans le V-Cinema, un soin particulier a été porté sur la musique, de bonne facture.

Mais tout ça, c’est contrebalancé par quelques défauts habituels de ce genre de productions aussi. Si la musique est soignée, les bruitages eux sont plus étranges, parfois trop accentués (les bruits de pas), parfois absents (un coup de torche derrière la tête, mais pas de bruitages). Si l’on notera aussi un effort de la part de Midorikawa Momoko, les autres acteurs ont du mal à être crédibles, le tout pas aidé par des dialogues qui, notamment lorsque le groupe s’embrouille, tournent un peu en rond. Mais oui, à leur décharge, ce ne sont pas tant les acteurs mais plutôt le scénario, très maigre, et qui tente donc par tous les moyens d’atteindre une durée convenable pour une sortie vidéo. Mais encore une fois pourtant, tout ça, ça rend limite le film attachant, et dans son domaine (le V-Cinema fauché horrifique), Death Forest s’en sort même plutôt honorablement, grâce au travail du réalisateur, et grâce à ses créatures, rares à l’écran, mais aux apparitions qui fonctionnent. En soit, c’est déjà très bien, même si le spectateur tombant par accident sur Death Forest et habitué aux produits plus friqués risque de tomber de très haut. Mais en soit, le tout est sympathique, fait passer une petite heure pas prise de tête et parfois amusante, même si l’on voit mal comment un concept si mince peut tenir sur cinq films.

LES PLUS LES MOINS
♥ Des créatures grotesques
♥ Court (1h05)
♥ Techniquement pas si mal emballé vu le budget
⊗ Certains acteurs (et personnages)
⊗ Ça met un certain temps avant de vraiment démarrer
⊗ Beaucoup de choses peu voire pas expliquées
note6
Oui, Death Forest est un minuscule petit projet horrifique comme on en voit tant au Japon. Mais il bénéficie d’un certain savoir faire et de créatures grotesques et intrigantes.


Titre : Death Forest – Desu Foresuto Kyoufu no Mori – デスフォレスト – 恐怖の森
Année : 2014
Durée :
1h05
Origine :
Japon
Genre :
Fantastique
Réalisation :
Ichimi Masataka
Scénario :
Ichimi Masataka
Avec :
Heike Kazunori, Kawaoka Daijiro, Kida Kôichi, Midorikawa Momoko, Ohno Ayuka, Shimohigashi Kumiko, Tajima Shôgo et Tanaka Yoshinori

Death Forest (2014) on IMDb


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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