Carmen revient dans son village natal, accompagnée de sa meilleure amie Maya, pour rendre visite à son père. Mais le choc des cultures est grand entre Carmen, femme moderne de la ville, et les habitants du petit village rural.
Avis de Yume :
Carmen revient au pays est un film référence de l’histoire cinématographique japonaise. Non pas que le film soit un réel chef d’œuvre intemporel, mais plutôt qu’il fut le tout premier film en couleur à être réalisé sur l’archipel. En effet, pour fêter les 30 ans de la Shochiku, son directeur général Shiro Kido décida de confier les rênes d’un projet de film dédié principalement à un public féminin. Et cerise sur le gâteau, ce film serait alors la toute première utilisation au Japon du procédé Fujicolor. Il place de plus aux commandes un réalisateur encore presque débutant et surtout scénariste, Keisuke Kinoshita, qui deviendra dans les 70’s un des quatre membres du Yonki No Kai avec Kurosawa, Kon Ichikawa, et Masaki Kobayashi. Le groupe produira alors, petit clin d’œil du destin, le premier film couleur de Akira Kurosawa.
Cela se vérifiera film après film, une des préoccupations premières de ce réalisateur était l’évolution des liens et des rapports familiaux. Mais sur ce point, à la différence de ses autres films comme La Tragédie du Japon ou Le Soleil et la Rose, Carmen Revient au Pays fait pâle figure. Certes on y retrouve quelques éléments, nouant la partie mélodramatique du film, dans la relation pleine d’incompréhension du père de Carmen envers sa fille, mais le film est loin de se placer comme un plaidoyer sociologique. Il raconte plutôt, dans un parti pris de légèreté et de candeur, l’histoire simple d’une danseuse de cabaret qui décide de revenir un temps dans son village. Une brave fille, joyeuse, malicieuse qui saura finalement dépasser le gouffre culturel qui la sépare maintenant des gens qu’elle côtoyait enfant.
Le village dans lequel elle revient est un paradis verdoyant, niché au cœur de montagnes majestueuses. Les habitants eux-mêmes ne semblent connaître que des problèmes mineurs. Et sous le magnifique soleil, Carmen se rejoue sa Mélodie du Bonheur à elle. Car bien sur le film comporte son lot de passages chantés et dansés, l’histoire se centrant sur la préparation de la fête du village. Une légèreté rafraîchissante, qui gâche cependant le portrait de femme, celui de Carmen. Pourtant le personnage méritait un vrai traitement en profondeur, entre sa vie légère de façade et son attachement traditionnel de cœur. Mais là n’était pas le sujet. La Shochiku voulait un film de divertissement qui puisse attirer un public féminin, et Carmen Revient au Pays y répond à merveille grâce en grande partie au charme de Hideko Takamine, parfaite dans son rôle plein de vitalité et de joie.
| LES PLUS | LES MOINS |
| ♥ Les relations entre les personnages ♥ La légèreté et la candeur ♥ Le charme de Hideko Takamine |
⊗ Un portrait de femme gâché |
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| Historiquement parlant Carmen Revient au Pays ne doit réellement sa reconnaissance qu’à son statut de premier film japonais en couleur. Mais loin de s’arrêter à ce détail technique, il se révèle être un film frais, parfait pour une soirée de divertissement. Il est juste regrettable que le film manque d’ambitions autres. | |
Titre : Carmen revient au Pays / Carmen Comes Home / カルメン故郷に帰る
Année : 1998
Durée : 1h41
Origine : Canada
Genre : Ombres et lumières
Réalisateur : Jamie Dixon
Scénario : Michael Stokes
Acteurs : Michael Rooker, Leslie Hope, Shawn Thompson, Andrew Jackson, Kevin Zegers, Tony Todd, Hardee T. Lineham, Catherine Bruhier, Gordon Michael Woolvett
