[Film] Attack the Block, de Joe Cornish (2011)


Un gang d’adolescents fait face à une invasion de féroces extraterrestres. Leur affrontement transforme une cité de Londres en une cour de récréation futuriste, un immeuble en une forteresse assiégée et des zonards en héros…


Avis de Cherycok :
Les premiers avis sur la toile de Attack The Block à sa sortie en 2011 n’étaient pas tous très flatteurs (bien au contraire). Surtout que le paysage cinématographique anglais essayait de reproduire les succès d’Edgard Wright (Shaun of the Dead, Hot Fuzz) en mélangeant comédie et horreur, en vain, et que je me suis pour l’occasion farci quelques bonnes bouses. Du coup, pour mon premier visionnage, j’y allais un peu à reculons. Et là, surprise, j’avais passé un très bon moment. Pas du grand cinéma non, mais un moment fun avec des potes autour d’un film qui ne se prenait pas la tête et qui ne cherchait à donner à son public que du fun. Ça tombait bien, c’est pile ce que je cherchais. Dix ans plus tard, v’là t’y pas que je revois le film, et j’en ressors avec le même entrain.

Attack The Block, c’est le premier long métrage de Joe Cornish, qui n’avait jusque-là œuvré que dans les séries TV et les documentaires. Produit entre autres par Edgar Wright, expliquant sans doute pour le coup la présence de Nick Frost (Shaun of the Dead, Hot Fuzz) dans un petit rôle, le film nous présente l’arrivée sur Terre d’extraterrestres dans une petite banlieue pauvre de Londres. L’alien, assez inoffensif, est dessoudé par une bande de jeunes racailles et ramené dans l’appartement d’un de leurs amis, qu’ils estiment très sécurisé, pensant que leur découverte pourrait leur rapporter un max d’argent. Mais très rapidement arrivent d’autres aliens venus du ciel. Ils sont différents, bien plus vifs, bien plus agressifs, et semblent en avoir après notre bande de jeunes effrontés. Ces derniers n’ont d’autres choix que de se défendre avec les pauvres moyens, tout en essayant de comprendre pourquoi ces boules de poils avides de chair sont à leur trousse. Lorsqu’on regarde Attack the Block, il est facile de comprendre que le réalisateur Joe Cornish est un grand fan du cinéma des années fin 70 / début 80. On sent les références à New York 1997 de John Carpenter (le personnage de Moïse), aux Goonies de Richard Donner (les enfants forcés à grandir par la force des choses), aux Guerriers de la Nuit de Walter Hill (la façon donc les scènes nocturnes sont mises en scène. On pourrait même y voir un côté Critters pour le look des créatures et leurs dents acérées. Ces créatures, ce sont une des forces de Attack the Block. Elles m’avaient fasciné lors du premier visionnage, elles m’ont fasciné lors du deuxième. Le réalisateur a compris que le tout numérique n’aurait pas eu le même impact. Il a préféré opter pour des personnes en costumes, sur lesquels on a fixé des éléments en animatronics, et le numérique n’est là que pour rajouter quelques détails afin de donner de la crédibilité aux bestioles. Renvoyant directement au jeu Another World que le réalisateur adore, elles en imposent par leur présence, par le côté inquiétant de leur masse très noire et leur machine fluorescence aux nombreuses dents très acérées. Joe Cornish voulait que les acteurs eux-mêmes, lors du tournage, soient impressionnés par les bêtes afin que leurs réactions soient les plus crédibles possibles. Et c’est réussi.

Le casting est d’ailleurs très bien choisi. Le petit groupe de jeunes, bien que parfois énervants à cause de leur langage de cité et leur besoin de se la péter, est charismatique et le « parcours initiatique » dans lequel ils vont devoir s’entraider pour survivre, se faire confiance, parfois se pardonner, les rend vite attachant. Celui qui ressort du lot est certainement John Boyega, Finn dans la nouvelle trilogie Star Wars, vraiment impliqué et on il est impossible de ne pas esquisser un sourire devant la dégaine de Nick Frost, bien que son personnage ne serve au final pas à grand-chose. Si je parle de « sourire », ce n’est pas un hasard. Bien que le film nous gratifie de quelques jolis effets gores, qu’il gère très bien son suspense avec des moments assez tendus en partie grâce au côté très carnassier des bestioles, Joe Cornish mise malgré tout pas mal sur l’aspect comédie de sa bobine. C’est là où le bât blesse un peu. On sourit, on sourit beaucoup, mais on ne rit jamais réellement. Disons que lorsqu’un gag fonctionne, le suivant se prend les pieds dans le tapis, et certains running gags (le jeune réfugié dans son conteneur poubelle) finissent par être redondants. Malgré tout, ce n’est pas problématique parce qu’il se dégage ce petit quelque chose du film, cette envie de donner au spectateur ce pour quoi il est venu, cette envie de bien faire. Et Joe Cornish fait les choses bien. Sa mise en scène est dynamique, bien rythmée, souvent inventive, le tout auréolé d’une très belle photographie et de musiques très bien choisies et entrainantes. Non, vraiment, à n’en pas douter, Attack the Block n’est pas un grand film (il n’en a pas la prétention), mais en termes de divertissement fun, il se pose là.

LES PLUS LES MOINS
♥ Une mise en scène solide
♥ Des personnages attachants
♥ Les aliens !
♥ Très bien rythmé
⊗ Les dialogues wesh wesh
⊗ Les gags pas toujours très heureux
Là où Edgar Wright livrait avec Shaun of the Dead une parodie des films de zombies, son compatriote Joe Cornish tente avec Attack the Block de livrer une parodie de films d’aliens. Le pari est réussi grâce à ses créatures géniales, à condition de ne pas être allergique au langage de cité.

LE SAVIEZ VOUS ?
• Lors de ses recherches pour le film, Joe Cornish a demandé à l’une des filles : « Que penserais-tu de cette créature si tu la trouvais ? » La fille a répondu : « Je ne la toucherais pas, je ne veux pas attraper la chlamydia. » Cette citation a été directement intégrée au scénario ; de nombreuses répliques ont été tirées directement des recherches.

• Joe Cornish a eu l’idée de faire ce film après avoir été agressé dans la vie réelle un soir (de la même manière que Sam l’a été dans le film). Il a remarqué que ses cinq jeunes agresseurs étaient aussi effrayés que lui, et a commencé à faire des recherches sur leur vie.

• Outre celles citées dans la chronique ci-dessous, il y a de nombreuses autres références dans Attack the Block : SOS Fantomes, Gremlins, Pokemon, Spiderman, Naruto, 28 Jours Plus Tard, Harry Potter, Gears of War, America’s Got Talent, …



Titre : Attack the Block
Année : 2011
Durée : 1h28
Origine : Angleterre
Genre : Gaffe au monstre wesh gros
Réalisateur : Joe Cornish
Scénario : Joe Cornish

Acteurs : John Boyega, Jodie Whittaker, Alex Esmail, Leeon Jones, Franz Drameh, Simon Howard, Nick Frost, Maggie McCarthy, Danielle Vitalis, Paige Meade

 Attack the Block (2011) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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