[Film] Kenshin : L’achèvement de Ôtomo Keishi (2021)

En 1879, Kenshin se bat avec ses alliés contre son plus grand ennemi : son ancien beau-frère Yukishiro Enishi, entouré de ses sbires qui ont juré de se venger.


Avis de Rick :
Au départ un seul film, en 2012, Kenshin a été un succès public et critique, et a prouvé qu’avec un peu de sérieux et une envie de bien faire, on pouvait tout simplement réaliser un manga live qui avait de la gueule et pouvait être prit au sérieux. On est bien loin de l’aspect téléfilm d’un Death Note ou des envies d’adapter des mangas inadaptables en images réelles comme l’Attaque des Titans (j’en tremble encore). Du coup, deux ans après, Kenshin devient une trilogie, avec deux films de plus racontant une seule et longue histoire, et c’était encore une fois une réussite. Le pari avait été réussi trois fois. Puis arriva 2021, avec deux nouveaux films, qui va vite amener la confusion, et qui continuera pour les spectateurs les moins attentifs, puisque le quatrième opus, qui nous intéresse en ces lignes, s’appelle The Final, et le suivant, le dernier, le cinquième, s’appelle The Beginning. Sauf que comme rien ne se passe jamais comme prévu, voilà que le quatrième opus a droit, seulement trois mois après sa sortie au Japon (ce qui est rare et inespéré) à une sortie mondiale…via Netflix. Ceux comme moi qui espèrent donc un jour un coffret intégral Français dans leur collection, pour compléter donc les trois précédents opus de chez Metropolitan peuvent donc aller crucifier une vierge et prier Satan, cela n’arrivera pas, merci Netflix. Oh, je vous ai déjà dit à quel point je les déteste ? Car lancer Kenshin 4, renommé donc L’Achèvement, et voir un logo Netflix avant un fier Netflix présents, ce qui va amener une très grande partie des spectateurs à croire que Kenshin est une production Netflix, ça me fait mal. Heureusement que pour palier cela, Kenshin L’Achèvement a un atout dans sa poche : il est bon. Voir très bon. Et les pauvres collectionneurs comme moi vont devoir fatalement, un jour ou l’autre, pour posséder l’intégrale, devoir se diriger vers l’import, quitte à mettre les sous titres aux oubliettes. Que Netflix refuse de sortir les films qu’ils produisent eux mêmes au format physique est une chose (après tout, la tunes vient de leur poche), mais dans le cas de ces films qu’ils n’ont pas produit, les producteurs devraient être dans la possibilité d’avoir un contrat uniquement digital avec Netflix et de pouvoir négocier des sorties physiques avec d’autres distributeurs.

Oui je sais, dés qu’on me lance sur Netflix, je m’égare. Mais donc, comme je le disais, là où ça fait mal, c’est surtout car il est bon, voir très bon ce quatrième film Kenshin. Dans la directe continuité des précédents, et après tout, toute l’équipe rempile, que ce soit les nombreux acteurs, Ôtomo Keishi à la mise en scène et au scénario, Satô Naoki à la musique, ou encore Ishizaka Takuro à la photographie. Ils sont tous là depuis le tout premier film en 2012, et rempile tous une nouvelle fois, donnant à ce nouveau film une continuité avec tout ce qui précédait, certes, mais surtout une continuité dans la qualité. C’est toujours aussi beau pour les yeux, les décors toujours réalistes, les costumes toujours soignés, la photographie toujours à tomber par terre, le travail de caméra toujours très solide et ne cédant jamais aux facilités actuelles de la caméra portée rendant l’action incompréhensible. Dans les moments posés comme dans les nombreux moments d’action, Kenshin 4 envoi du lourd. Et ce même si arrivé mi-parcours, j’ai commencé à avoir peur, me rappelant qu’un cinquième film se situe juste derrière, et ayant donc peur de revoir un des défauts du 3, à savoir une première partie au rythme assez étrange, hachuré, plus posé. Heureusement, et ce même si le rythme n’est pas parfait ici (on aura bien une petite baisse de rythme malgré tout), ce n’est pas le cas, l’histoire se tient et a bien un début, un milieu, et une fin. Ce coup-ci, Kenshin et ses amis vont devoir affronter Enishi, qui n’est autre que le beau frère de Kenshin, et qui est bien déterminé à se venger pour le meurtre de sa sœur, l’ancienne femme de Kenshin dont nous n’avions pas encore entendu parler jusque là, et dont le passé nous rattache à quelques rapides événements aperçus dés le premier film, sans que cela ne fasse jamais forcé d’ailleurs. Mais se venger, c’est bien, mais le faire avec une armée, c’est encore mieux. Du coup, comme pour le troisième film, le grand ennemi n’est pas seul et plutôt bien entouré, ce qui donne de multiples affrontements durant le métrage, et un aspect de niveaux à réussir avant d’atteindre l’objectif final. Ça fonctionne toujours aussi bien en tout cas.

Il faut dire que le travail sur les chorégraphies mais aussi le travail du caméraman (que l’on oublie souvent hein) est phénoménal. Et si je disais que Kenshin 4 en avait sous le capot, je signalais aussi malgré tout une petite baisse de rythme à un moment, sans que cela ne m’ai vraiment dérangé au final. On peut dire la même chose du fond de l’histoire. On en apprend forcément plus sur le passé de Kenshin, vu qu’il a été marié, mais le tout est traité hyper rapidement, on en saura au final peu sur la psychologie des nombreux nouveaux personnages, c’est très épuré, très direct. C’est un peu dommage, sans que cela ne soit désagréable, loin de là. Par contre, ce quatrième opus est clairement généreux sur pas mal d’aspects. L’action bien évidemment, rapide, stylisée, et parvenant le plus souvent à éviter d’être trop surréaliste pour éviter cet aspect trop typé manga live, et qui parvient à être, en plus, bien filmée et chorégraphié, que ce soit dans des combats dans des lieux étriqués, sombre et exigus, ou que ce soit dans des endroits plus larges mais avec un nombre conséquent d’adversaires. Avant bien entendu un long affrontement final qui envoi lui aussi du pâté. Rien à redire, même si finalement, qualitativement parlant, ce quatrième volet n’est pas le meilleur, souffrant de quelques petits défauts, à l’image du troisième opus, et survolant certains éléments de son intrigue qu’il aurait pourtant été judicieux de développer, mais demeure toujours excellent. En fait, Kenshin finit un peu à ressembler, dans le fond, à la saga Baby Cart. À chaque opus, de nouvelles aventures, de nouveaux éléments du passé qui sont révélés, sans pour autant changer la formule de manière générale, avec certains opus meilleurs que d’autres, mais toujours d’un bon niveau. Ça tombe bien, les deux adaptant des mangas, et mettant en scène un sabreur souvent peu bavard et solitaire, même si oui, dans le cas de Kenshin, il a beau vouloir souvent faire les choses en solo, ces amis, nombreux, viennent toujours l’aider, ce qui permet à ce quatrième opus de voir le retour de très nombreux personnages, qu’ils aient été introduis dans le premier, ou dans les deux suites. Du tout bon.

LES PLUS LES MOINS
♥ L’équipe est toujours au top techniquement
♥ Des chorégraphies excellentes et variées
♥ Retrouver l’intégralité du casting
♥ Une intrigue toujours intéressante qui se suit bien
⊗ Quelques éléments de scénario trop vite survolés
⊗ Quelques petites baisses de rythme
note75
Ce nouvel opus des aventures de Kenshin, c’est comme les trois précédents. Les fans apprécieront, tant par sa rigueur technique, que ces approfondissements de personnages ou ses nombreux combats. Malgré tout, ce n’est pas parfait, et malgré quelques baisses de rythme, certains moments sont un poil trop rapidement survolés. Par contre, le spectacle est clairement assuré.



Titre : Kenshin : L’Achèvement – Rurouni Kenshin: Saishūshō – Za Fainaru – るろうに剣心 最終章 The Final

Année : 2021
Durée :
2h18
Origine :
Japon.
Genre :
Chanbara
Réalisation : 
Ôtomo Keishi
Scénario : 
Ôtomo Keishi
Avec :
Satoh Takeru, Takei Emi, Arata Mackenyu, Eguchi Yôsuke, Aoki Munetaka, Aoi Yû, Iseya Yusuke, ônishi Riku, Tsuchiya Tao et Miura Ryôsuke

 Rurôni Kenshin: Sai shûshô - The Final (2021) on IMDb


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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