[Film] ADN – La Menace, de William Mesa (1996)

A partir de l’ADN d’une espèce de scarabée, le docteur Carl Wessinger redonne vie aux ossements d’une créature millénaire, découverts dans la jungle de Bornéo. D’origine extraterrestre, la créature, surnommée Balacao par les indigènes, est en réalité une parfaite machine à tuer.


Avis de John Roch :
Pionnier dans le domaine des effets spéciaux (il est à l’origine du procédé Introvision, une révolution) et auréolé d’ un Oscar, William Mesa a aussi réalisé quelques films à la réputation miteuse: Terminal Force et The Darkening. Il y a également Maximum Surge, en fait des scènes pour un jeu en FMV qui n’est jamais sorti. Dans cette filmographie qui ne donne pas envie (sauf pour moi, psychologie inversée oblige), il reste un titre, certainement son plus connu, et possiblement meilleur: ADN – La Menace. Et rarement un film aura aussi bien porté son titre, parce que de l’ADN d’autres métrages, il y en a dans ce qui est avant tout connu pour être un rip off de Predator. Mais si il n’y avait que ça. Ce qui n’est pas si étonnant, au scénario on retrouve Nick Davis. Tout comme William Mesa, la réputation de Davis n’est plus à faire dans le domaine des effets spéciaux, mais en tant que scénariste son truc à lui c’est le rip off. Sa plume a donné Shadowchaser 2 et 3, qui respectivement pillaient sans se cacher Piège De Cristal et Alien, sauf qu’il a mis un Terminator en guise de méchant pour pas que ça fasse trop plagiat. ADN – La Menace, c’est pareil. Sauf que pour le coup, Nick Davis s’ est lâché et a fabriqué un pot pourri d’un peu tout et n’importe quoi.

ADN – La Menace commence comme un film d’aventure avec Marc Dacascos dans le rôle du DR. Ash. A la différence du DR. Jones, lui il est du genre médecin sans frontière à l’altruisme sans borne, ce qui fera fondre l’agent de la CIA qui arrivera plus tard dans l’intrigue. L’intrigue justement, Marc Dacascos, il est issu d’une tribu local et est un peu aventurier, part avec un scientifique Allemand à la recherche d’un scarabée sacré dont l’ ADN pourrait guérir absolument toutes les maladies du monde, de la gastro au cancer. Comme mentionné le scientifique est Allemand et si il est Allemand, il est méchant.Et avec une trogne tel celle de Jürgen Prochnow, ça loupe pas, il trahi Marc Dacascos, le temple sacré s’écroule, tout le monde ne sait pas ce qu’il se passe et tada! Écran noir. Petite pause pour signaler que le premier quart d’heure de ADN – La Menace est plutôt encourageant. C’est vraiment un petit moment de film d’aventure, avec de beaux décors naturels, de l’exploration de temple avec de belles peintures sur verre et miniatures. Il y a de l’action, un peu de baston, c’est assez dynamique, il y a une tentative de creuser le personnage principal en lui donnant un petit coté émotionnel et très humain avec le regard de chien battu de Marc Dacascos tout mignon. Ce qui va faire fondre l’agent de la CIA qui, j’y viens, arrive dans l’intrigue. Elle vient trouver Marc Dacascos car le scientifique Allemand, il s’est servi de l’ ADN du scarabée sacré pour ressuscité une créature divine issue du folklore local qui lui a échappé. Et comme elle a la seule arme capable d’arrêter la créature, car visiblement la CIA a eu le temps de bosser sur un lance roquette portatif capable de détruire un monstre légendaire, il accepte d’aller l’aider.

A partir de là, ADN – La Menace va garder sa structure de film d’aventure, mais va commencer à puer le déjà vu. Que trouvons nous en séquençant l’ADN de ce film? Jurassic Park, Alien 3, Predator en première ligne, dont des scènes et l’allure de personnages (on notera le personnage du gamin, qui fait à la fois office de Newt et de Demi-Lune) sont repris ici quasi tel quel, au point ou la sensation de passer d’un film pompé à l’autre se fait sentir. Parfois, ça se transforme aussi en film d’action bourrin avec des explosions et des poursuites avec des hélicoptères et des bateaux. Parce que malgré tout, si l’on omet une ventre mou en milieu de métrage et une mise en scène sans inspiration (le trépied était solide) mais sauvée par un montage dynamique, ADN – La Menace est un spectacle assez rythmé et généreux. Un peu moins généreux en ce qui concerne la créature que l’on voit au final très peu. Et c’est pas plus mal, elle est un peu laide et la couleur vert caca, c’est pas franchement ça. Reste que la bête est crédible quand c’est un acteur en costume qui est filmé, tout comme les quelques scènes gores de KNB, on n’en dira moins dès lors qu’elle se pointe en version numérique dégueulasse pour lui faire faire des cabrioles incompréhensible tant l’animation part en couille. Mais pour admirer ce qui se nomme Balacau, qui est en fait un alien, il faudra attendre que ADN – La Menace se transforme en sous Predator dans sa dernière partie ou Marc Dacascos retourne à ses instincts primaires, pose des pièges et fait des 360 no scope en sautant d’une cascade dans une ultime bataille dont vous devinez déjà l’issue. Vous la connaissez de toute façon, tout comme l’entièreté de ce film qui ne se gène pas pour piller un peu partout, mais qui assemble le tout plutôt bien et livre un spectacle parfois cheap (la créature synthétique donc, mais aussi un crash d’hélicoptère qui pique sérieusement les yeux), mais pas déshonorant et au final plus divertissant qu’ escompté.

LES PLUS LES MOINS
♥ Le premier quart d’heure
♥ Marc Dacascos
♥ De l’aventure
♥ De l’action
♥ Certains SFX font illusion…
♥ C’est rythmé
⊗ Un ventre mou en milieu de métrage
⊗ Globalement le film, vous le connaissez sans l’avoir vu
⊗ Ça pompe quand même beaucoup sans se cacher
⊗ … d’autres pas

ADN – La Menace, c’est le genre de films que vous avez déjà vu sans le savoir tant il pompe sur pas mal de succès de l’époque. Reste que si le spectacle est parfois cheap et que l’originalité n’est pas au rendez-vous, il n’est pas déshonorant et au final plus divertissant qu’ escompté.



Titre : ADN – La Menace / DNA
Année : 1996
Durée : 1h37
Origine : USA
Genre : test de paternité
Réalisateur : William Mesa
Scénario : Nick Davis

Acteurs : Mark Dacascos, Jürgen Prochnow, Robin McKee, Tom Taus, Roger Aaron Brown, John H. Brennan, Mark McCracken

DNA (1996) on IMDb


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Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
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