[Film] Abracadabra, de Peter Mak (1986)


En 1980, une équipe de taoïstes triomphe d’un groupe de fantômes, à l’exception du démon femelle Pinkish Red qui parvient à s’échapper. Des années plus tard, Cici Shin et sa cousine ouvrent une boutique et ont besoin d’un miroir pour leur cabine d’essayage. Le gardien du centre commercial leur en trouve un mais, naturellement, Pinkish Red réside à l’intérieur.


Avis de Cherycok :
Ça fait longtemps que je me traine ce Abracadabra, petite production HK fauchée surfant sur la mode des comédies fantastiques comme il en a fleuri tant suite au succès de L’Exorciste Chinois et autres Mr Vampire. Ce film de Peter Mak, dont le fait d’armes le plus connu est The Wicked City, adaptation de l’animé du même nom de Yoshiaki Kawajiri, n’a pas grande réputation ni même de réelle tête d’affiche pour donner envie de s’y intéresser. Il y a bien Mark Cheng (City on Fire, Peking Opera Blues), Ann Bridgewater (The Inspector Wears Skirts, Full Contact) ou encore Charine Chan (Troubles Couples, Holy Weapon) que les amateurs connaissent, mais on peut comprendre que cela ne soit pas suffisant pour attirer les foules, même à l’époque dans son pays d’origine ou le film n’a clairement pas été un gros succès. Pourquoi regarder ce film alors ? La curiosité voyons. Il faut être curieux, et tant pis si on se retrouve comme pour Abracadabra avec un film très très moyen…

L’intrigue principale du film tourne autour de deux duos qui ont un magasin dans un centre commercial. Le duo masculin a un salon de coiffure, le duo féminin un salon de vêtements. Mais lorsqu’un miroir hanté est installé dans la boutique des demoiselles, forcément ça va dégénérer. Lorsque ce dernier est brisé, cela ouvre un portail vers le monde des fantômes, ou des esprits, ou des zombies, ou des vampires, enfin, on ne sait pas trop. Vers un monde rempli de créatures qui veulent aspirer la force vitale des humains parce que… bah parce qu’il faut bien qu’ils se nourrissent eux-aussi. Le pitch de départ n’a rien de vraiment original mais quand on connait le cinéma de Hong Kong, on sait qu’il peut partir dans tous les sens et donner au résultat une bobine fun et pas prise de tête. Pas prise de tête, Abracadabra l’est effectivement. Fun, c’est déjà bien moins sûr… Nos quatre protagonistes vont passer leur temps à se dragouiller et à sortir des blagues. Ils vont faire ça au salon de coiffure des messieurs, à la piscine, au fast food, au bar, … Et au milieu de tout ça, nous avons des fantômes hanteurs et tous les gags qui peuvent découler de ce genre de situation. Mais surtout, on s’ennuie car Abracadabra est un film fainéant, aussi bien sur les gags que sur le film en général et on ressent à chaque seconde cette impression de remplissage. Le film passe beaucoup plus de temps sur les flirts pas très drôles entre les filles et les garçons que sur ce qui aurait réellement pu donner un intérêt, à savoir les fantômes / zombies / vampires / démons / esprits.

L’introduction nous avait pourtant mis en confiance, avec cette bande de moines ninjas qui affrontent une horde de morts vivants sur un chantier, dans laquelle on retrouvait certains codes de la ghost kung fu comedy. Mais rapidement, le film s’enlise. On sent de bonnes idées ici et là, mais on a surtout l’impression qu’ils ne savaient pas trop quoi faire de leur concept et qu’ils ont essayé de l’étoffer avec des scènes de comédies sincèrement peu inspirées… D’autant plus qu’on nous sort des mini intrigues (le personnage suivi par le fantôme de mariée) qui n’ont pas grand-chose à voir avec l’intrigue principale, accentuant encore plus cette impression de remplissage pour péniblement arriver à 1h25 génériques compris. Le film décolle à vingt minutes de la fin quand enfin il se lâche et qu’on retrouve la folie du cinéma fantastique HK. Alors ce n’est pas grandiose, entendons-nous là, mais après une première heure extrêmement laborieuse, on se console comme on peut. Un final qui part un peu dans le nawak, avec des filtres de couleurs dans tous les sens, des fumigènes bien kitchs, des fantômes vampires, un sèche-cheveux qui lance des éclairs, des bruitages cartoons, mais surtout un fun retrouvé qui ne nous donne pas l’impression d’avoir perdu 1h25 de notre vie (seulement 1h…). Peter Mak semble malgré tout faire ce qu’il peut avec ce très faible budget qui semble lui avoir été alloué, et bien que le film a ce charme désuet des productions HK de cette époque, il n’en demeure pas moins un moment parfois assez compliqué à passer, uniquement sauvé par un début réussi et un final qui part dans tous les sens.

LES PLUS LES MOINS
♥ L’intro et le final donc
♥ Quelques bonnes idées
⊗ Une heure centrale looooongue
⊗ Un humour qui ne fait pas mouche
⊗ Un casting cabotin

Abracadabra est une comédie fantastique qui n’est sauvée du naufrage que grâce à son introduction et son final. Le reste du film est une comédie pas drôle, avec de bonnes idées mais mal exploitées. Dans le genre, il y a bien mieux.

LE SAVIEZ VOUS ?
• Un petit bêtisier est présent dans le générique de fin du film.



Titre : Abracadabra / 天靈靈.地靈靈
Année : 1986
Durée : 1h25
Origine : Hong Kong
Genre : De l’autre côté du miroir
Réalisateur : Peter Mak
Scénario : Raymond Wong

Acteurs : Mark Cheng, Ann Bridgewater, Charine Chan, Peter Mak, Hsu Kuei-Ying, Hsiao Hou-Tou, Raymond Wong, Mak Hiu-Wai, Chu Chia-Lin, Dung Wai-Gong

Abracadabra (1986) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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