[Avis / Test DVD] Love letter, de Shunji Iwaï

Titre : Love letter
Année :
1995
Durée : 1h54
Origine : Japon
Genre : Drame
Réalisateur : Shunji Iwaï

Acteurs : Miho Nakayama, Etsushi Toyokawa, Keiichi Suzuki…

Synopsis : Une jeune femme, Hiroko Watanabe, envoie une lettre à l’adresse de son fiancé, Fuji Itsuku, qui est mort deux ans auparavant. Mais la lettre arrive à Fuji Itsuku, une femme portant le même nom. Commence alors une correspondance entre les deux femmes où elles racontent leurs souvenirs.

Avis de Jang Gerald :
Shunji Iwaï, réalisateur connu et reconnu, faisant les joies des divers festivals du monde entier. Personnellement je ne connais que deux de ces films, le 1er fut un choc, Swallowtail butterfly, le genre de bobine que l’on regarde ébahit, les yeux écarquillés, pour moi Iwaï fut donc un réalisateur à suivre. Le second fut une terrible décèption, Hana and Alice, que j’attendais pourtant comme un fou (je lui donnerai une 2ème chance tout de même), ce qui m’a malheureusement stoppé dans mon engouement à vouloir connaître ses autres oeuvres, dont ce Love letter.

Il aura donc fallu attendre que Asian Star le sorte cette année (je l’avais pourtant en import depuis des années) pour que l’envie de découvrir ce soit disant chef d’oeuvre se fasse ressentir à nouveau…et bien un grand MERCI à l’éditeur français !

En effet, c’est le genre de film qui une fois vu, prend une importance immense dans notre vie de cinéphile, une oeuvre bluffante, qui marque au plus profond de soi, un chef d’oeuvre quoi. Le plus incroyable reste le traitement hors norme de Shunji Iwaï envers son propre scénario, c’est subtil, intelligent, terriblement troublant et émouvant, il arrive à transformer une histoire d’apparence banale en une véritable ôde à la vie, sans oublier de décrire minutieusement tout ce que peut engendrer la mort d’un proche, ou d’une personne que l’on a connu, de près ou de loin, sans oublier l’amitié, la vraie, ou celle que l’on croyait être.

On suit donc cette histoire sans savoir où cela nous ménera, un peu comme Hiroko. Shunji Iwaï joue avec nous à plusieurs reprises, avec des rebondissements qui ne tombent jamais dans la facilité, bien au contraire, on reste scotché devant une telle audace narrative, dont la fluidité ne fait qu’accentué notre envie d’en savoir plus, nous plaçant directement dans la peau de l’héroïne, perdue. D’ailleurs, le film commence avec une scène absolument magnifique, Hiroko, allongée dans la neige (élément qui a son importance), le blanc représentant le vide engendré par la perte de l’amour de sa vie, s’ensuit un plan séquence en guise de générique, où l’on voit la jeune femme marcher dans la neige, déscendant une longue route…c’est le déclic, l’envie d’en savoir plus, le début d’une longue marche pour reprendre goût à la vie, une sorte de résurrection lente et fastidieuse. Le film commence. On est de suite happer par la mise en scène de Iwaï, qui pendant pratiquement 2 heures, ne fait que de se réinventer avec des plans d’une beauté inouïe.

Le réalisateur nous fait voyagé dans les souvenirs de ses personnages, qui ont d’ailleurs tous une place importante dans le récit, à l’image du copain du défunt (Etsushi Toyokawa, qui obtenu des prix pour son intérprétation), qui voudrait bien que Hiroko l’épouse, mais pour cela, elle devra passer par une véritable aventure intérieure, pour être enfin en paix avec elle même. Car Fuji Itsuku reste encore trop présent dans son coeur, trop vite disparu, elle est avide de souvenirs (à noter ce passage vers la fin dans les montagnes, une émotion propre à donner le vertige), mais ceux qui ne lui appartiennent pas, c’est pourquoi la femme portant le même nom que son défunt fiancé deviendra d’une importance capitale pour arriver à sa délivrance, sa libération, qu’elle éspère depuis maintenant deux longues années, gachées, comme si tout s’était figé autour d’elle, comme cette glace environnante. Bien plus qu’une simple histoire d’amour donc, Iwaï brasse avec merveille une multitude d’élèments qui font partis intégrantes de notre quotidien, sur un ton tantôt dramatique, tantôt comique, mais toujours imprégné d’une mélancolie qui colle parfaitement au sujet du film.

En passant par cette correspondance peu commnune, revivifiante mais tout aussi douloureuse, on s’apercevra que le défunt aura été un élément crucial dans la vie de ces deux jeunes femmes (intérprétées avec finesse par la marquante Miho Nakayama) ,on aura donc droit à des flashback mettant en scène les deux Fuji Itsuku, à l’adolescence, avec un traitement loin de toute niaiserie, allant plus loin dans le microcosme de ce “trio amoureux”…j’arrête là, pour éviter de vous enlever toutes la richesse et l’intelligence de ce long métrage, dirigé par un grand monsieur du cinéma, qui signe là un chef d’oeuvre boulversant de sensibilité, de simplicité, de raffinement, tout est parfait, comme cette magnifique bo, qui ne fait qu’amplifié nos émotions face à ces destins croisés, que l’on ne sera pas près d’oublier !

Note : 9,5/10

Caractéristiques techniques :

Editeur : Pathé, Asian Star

       

Vidéo : 16/9 compatible 4/3 Format 2.35
Un film qui commence a daté, certes, mais qui à le droit ici à un traitement à la hauteur du magnifique travail du réalisateur. Un master propre, une compression discrète pour un résultat hautement saitisfaisant.

Son : Japonais Stéréo
Une jolie stéréo, qui se veut naturelle, avec une bo bien enveloppante comme il faut, pour nous tirer quelques frissons à plusieurs reprises!

Sous titres : Francais
Les sous titres sont lisibles, et le défilement est tout à fait correct.

Bonus:
– Galeries photos
– Filmographies

       

La seule chose a déplorer de cette édition d’une tenue technique excellente. On aurait voulu un making of, ou alors des interviews. On n’a le droit qu’à une vulgaire galerie d’à peine 4 photos (!) , de filmographies, c’est bien peu! Sans oublier le vide, surtout pour une telle oeuvre, que peut procurer l’absence de présentation par Jean-Pierre Dionnet qui a quitter le bateau Asian Star depuis un moment.

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Auteur : Jang Gerald

Fan de Jackie Chan depuis son plus jeune âge, mais aussi de John Woo où « action non-stop » prenait pour moi un vrai sens. The Blade de Tsui Hark fut un choc viscéral comme jamais. Rapidement tourné vers l'import, cette véritable passion n’a jamais cessée de s’accroître...
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