[Avis] Clash, de Le Thanh Son

Titre : Clash / Bay Rong
Année : 2009
Durée : 1h37
Origine : Vietnam
Genre : Action
Réalisateur : Le Thanh Son

Acteurs : Veronica Ngo, Johnny Tri Nguyen, Hien Hieu, Nguyen Hoang Phuc, Thang Lam Minh

Synopsis : Une jeune femme (Veronica Ngo) entraînée au combat constitue autour d’elle une équipe de mercenaires pour une mission dangereuse qui a pour but de la libérer de l’emprise d’un Parrain de la mafia vietnamienne qui a kidnappé depuis de nombreuses années sa petite fille.

Avis de Cherycok :
Le cinéma vietnamien a démontré avec The Rebel qu’il était lui aussi capable de produire des films d’action / Arts martiaux qui tienne la route. Le Thanh Son le démontre de nouveau avec ce Bay Rong qui réunit le couple de The Rebel, à savoir la superbe Veronica Ngo et le charismatique Johnny Tri Nguyen. Entre repompage d’autres films, scènes parfois bancales et dialogues souvent risibles, Clash arrive pourtant à tirer son épingle du jeu grâce à des scènes d’action réussies et une réelle volonté de bien faire avec une esthétique vraiment réussie.

Cette mise en scène il est vraie un peu tape à l’œil dénote pourtant d’une vraie maitrise de son sujet. Le Thanh Son démontre qu’il sait manier la caméra et filmer les combats pour qu’ils restent toujours bien lisibles. Même si certains passages sont un peu too much dans le ridicule, comme l’arrivée de la Team au ralenti, avec des gros plans sur les visages des personnages, pour qu’ils finissent le cul vissé dans une chaise dans une maison entièrement vide à sortir des banalités, on frôle de justesse le bon gros moment nanar… C’est d’ailleurs ce qui fait le charme du film, on a vraiment l’impression que tout est fait sur un ton très sérieux alors que ce qui se passe à l’image, aussi léché et bien mis en scène que ce soit, tend parfois à rire involontairement avec des dialogues vraiment cons-cons…
Mais en contrepartie, on a droit à des moments magiques comme cette superbe scène de tango (et c’est un fervent détracteur des scènes de danse dans les films qui vous parle) avec une Veronica Ngo à vous faire couler un filet de bave sur le coin de la bouche…

Là où par contre Clash tire son épingle du jeu, c’est sur ses scènes d’action, et on en a pour son argent aussi bien en matière de gunfights que de combats à main nue. Nos deux acteurs principaux l’ont déjà démontré avec The Rebel, ils savent lever la jambe et ils le font bien. Mais le film se veut un peu plus original qu’à l’accoutumé et nous propose des prises et des coups qu’on a moins l’habitude de voir dans ce genre de films mais plutôt dans un match de catch ou d’UFC, avec des clés de bras et autres étranglements principalement lors d’une scène contre trois français bodybuildés en slip (si si !). Cette scène mémorable de part ses participants dénudés parlant la langue de Molière est néanmoins un des meilleurs moments du film avec des chorégraphies sèches, nerveuses, où les coups sont souvent réellement portés (sont fous ces mecs…) et font parfois mal à voir… Le final sur les quais est lui aussi une bien belle réussite dans son genre, intense, avec des artistes martiaux au top de leur forme nous délivrant à la fois des coups simples pieds poings et des enchainements beaucoup plus acrobatiques (sans être câblés).
Le film pêche un peu plus dans ses gunfights. Même s’ils restent correctement emballés, n’a pas la verve d’un John Woo qui veut et leur mise en scène est un peu bancale voire quelconque. On reste dans quelque chose de correct mais comparés aux autres scènes d’action, on ne peut s’empêcher de dire qu’un effort aurait pu être fait.

Même s’il est rempli de défauts et qu’on est parfois plus en présence d’un nanar de luxe que d’un vrai bon film, Clash aka Bay Rong est un solide divertissement en provenance d’un pays pas habitué à ce genre de production. Voilà un film parfait pour passer un bon moment sans se prendre la tête et on espère que le cinéma vietnamien continuera sur cette lancée mais en évitant toutefois le piège d’essayer d’américaniser un max sa production pour une exportation mondiale comme c’est au final un peu le cas avec Clash.
Une bonne petite série B.

Note : 6.5/10

Avis de Slimdods : Bleu des plats Vietnamiens, je ne pouvais espérer mieux que de commencer l’aventure par un film de castagne mettant en scène une belle et dangereuse plante en quête de liberté. Ne tournons pas autour de pot : oui, elle a le regard qui tue, le coup de pied facile et le kiai envoûtant. Mais elle a les poings liés à cause d’un homme, un chef mafieux qui n’a pas que la parole pour impressionner son adversaire. Cet homme tient en effet sa fille en otage et elle lui faut obéir à ses ordres, donc tabasser des malfrats, pour espérer revoir sa fille et être libre. Elle recrutera quelques hommes pour l’aider dans ses dernières missions, Johnny Nguyen en tête (le bad guy de TYG, The Rebel), une copie conforme d’Eric Tsang (en moins drôle) sous oublier un ersatz de Donnie Yen (en moins huilé mais qui se la raconte autant) ! Une mission qui consiste à récupérer un ordinateur portable va vite tourner au vinaigre, entrainant ainsi notre héroïne et ses sbires dans un merdier sans nom.

Clash est un film qui porte bien son nom pour une fois. Commençant vaguement comme un bon vieux My Lucky Stars des familles, de part cette équipe faisant connaissance non sans humour dans un endroit miteux, le film vire très vite dans la castagne nerveuse et bien filmée. Longues, de part leurs durées et la longueur des plans offerts, ces séquences d’actions ne sont pas sans rappeler les meilleurs films Thaïlandais du genre et autre Donnie’s party. Pas de fantaisie ici, le réalisme prime et même si quelques coups de pieds aériens sont de la partie, les combats s’évertuent à impressionner par leurs rapidités d’exécutions au sol. La mise en scène évite tout mauvais goût qui plus est grâce à cette caméra à l’épaule utilisée avec une réelle maîtrise, n’oubliant jamais de rendre l’action tout à fait lisible ! N’oublions pas les prestations de nos comédiens impressionnantes de facilité et de professionnalisme, dont le duo d’amoureux de The Rebel en tête (Johnny Nguyen et Veronica Ngo) car les coups de poings et autres joyeusetés font bien mal à l’écran ! D’ailleurs, les fans de free fight auront le plaisir de voir quelques prises de leurs sports favoris très bien exécutées par quelques franchouillards !

Mais Clash surprend aussi dans le registre du drame (avec un titre pareil, c’était pas possible de deviner). Le film se veut aussi le portrait émouvant d’une femme seule et esclave d’un maître ignoble de cruauté ( plus cruel, pas possible). Autant la dramaturgie des personnages est loin d’être ridicule (je trouve même que les comédiens assurent même si le ridicule pose ses pieds quelques fois), autant la musique sur fond d’opéra lasse et finie par rendre le tout plutôt indigeste, la mise en scène se voulant en plus assez classieuse lors de ces passages calmes. D’ailleurs, le film use de certains références très voyantes, tel Top Gun (la séquence bisous bisous !), Apocalypse Now dans un plan où l’apparition de Marlon Brando n’aurait surpris personne où encore Kill Bill ! M’enfin, on se prend suffisamment d’affection pour la belle Veronica Ngo, ses jolies formes et son destin pour rester accroché au film et à la tension se faisant de plus en plus grandissante ! Quelques touches humoristiques sont dispatchées par ci par là, rajoutant un peu de légèreté très bien venue. Loin de toute vulgarité inutile, elles ont le mérite de faire mouche quasiment à chaque fois. Personne ne peut oublier cette mort rapide due à une déconcentration mettant en cause des hormones mâles un peu trop appuyées. Puis bon, ce concours de poseurs et de regards badass ne peut laisser indifférent au début du film ! Kitamura peut aller se rhabiller sur ce coup là !

Clash est donc une bonne surprise en fin de compte, un divertissement de haute volée, imparfait et perfectible certes, mais à la motivation sans cesse renouveler par ses séquences d’actions bien captivantes ! D’ailleurs, l’ami Johnny Nguyen nous offre une prestation absolument grandiose, ces coups de pieds n’ayant rien à envier au tennor du genre, sauf que ce dernier à une vraie classe, et non la frime dans le sang (je vise personne). D’ailleurs, la miss ne l’a pas choisi dans son cœur pour rien …
C’est beau l’amour.

Note : 6.5/10

Et en bonus, voici le trailer du film :

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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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