[Test] White Day: A Labyrinth Named School (2017, PS4)

Vous vous rendez dans votre lycée à la tombée de la nuit afin d’offrir à So-Yeong un cadeau pour le White Day (une fête faisant suite à la Saint Valentin où les hommes donnent un cadeau aux filles leur ayant elles-mêmes offert des chocolats). Mais rapidement, vous vous retrouvez enfermé et allez devoir trouver la sortie…


Avis de Rick :
Au départ un tout petit jeu PC Coréen sorti en 2011, White Day a très rapidement eu des fans. Beaucoup, une belle communauté de fans même, si bien que si le jeu n’était sorti qu’en Corée, des patchs en anglais débarquèrent sur le net, puis par la suite, même un patch en français. Un gros succès d’estime, pour un petit jeu certes extrêmement buggé et à l’IA archaïque, mais qui procurait quelques sensations fortes. Et puis un survival horror en vue subjective à l’époque, c’était plutôt rare. Les années ont passé, et suite à ce succès, le jeu fut refait pour mobile, et à présent, 16 ans après sa sortie initiale, revient sur Playstation 4 et PC dans une version toute belle, toute corrigée, toujours aussi stressante, mais également toujours aussi frustrante parfois. Est-ce que l’aventure vaut toujours le coup ? Analysons un peu tout ça. Donc White Day, c’est un survival horror à l’ancienne, avec des énigmes bien tordues, quelqu’un qui nous poursuit tout le long, de l’exploration, des objets à ramasser partout, des trucs à collectionner pour le plaisir, le tout en vue subjective. Nous y jouons un jeune lycéen manquant toujours de charisme mais à la tête beaucoup moins carrée qu’autrefois, qui se rend à son lycée le soir pour offrir des chocolats à la femme de son cœur, car c’est le White Day. Le White Day, c’est l’équivalent masculin de la saint Valentin, qui a lieu pile un mois après la Saint Valentin justement. C’est donc aux hommes d’offrir des chocolats. Sauf que, comme souvent, rien ne se passe comme prévu, et dés que l’on passe la porte du lycée, tout se ferme, il est 22h. Le but sera donc d’explorer (et de survivre) pour réussir à sortir du lycée. Si l’on joue en mode infernal (un mode plus dur que le mode difficile qui se débloque une fois le jeu terminé une fois), nous aurons 2h pour quitter le lycée, avant minuit donc.

Sauf que bien entendu, le lycée n’est pas comme les autres. Déjà que le gardien aux tendances psychopathes va nous poursuivre tout le long de l’aventure, en sifflant, et surtout en ayant une furieuse envie de nous éclater la tête avec une battre de baseball, mais en plus pas de bol, on se retrouve dans le lycée le plus hanté du pays, voir du monde. Car bordel, il va y en avoir des fantômes et autres créatures étranges. L’exploration se fera basiquement dans trois bâtiments, et à chaque bâtiment, nous voilà avec un grand fantôme à battre. Et comme dans White Day, le joueur n’a pas d’arme à proprement parler, il va falloir réfléchir, beaucoup parfois. Du coup, le jeu va mixer différents types de gameplay. Il va falloir résoudre des énigmes, parfois fuir et donc jouer et réagir vite, parfois des énigmes seront même en temps limité (avec impossibilité de sauvegarder pendant ce temps là), et parfois, se la jouer jeu d’infiltration pour éviter le gardien. Un mélange plutôt bien pensé, qui fonctionnait en 2001, et fonctionne toujours en 2017. Car malgré quelques soucis, et bien White Day arrive encore aujourd’hui à nous plonger dans son ambiance. Car le jeu a bien des manières de nous faire flipper. Parfois, c’est tout simplement grâce à sa manière de jouer sur le silence et les sons. Parfois, on évoluera dans de longs couloirs, vides, silencieux, puis le bruit de la pluie viendra à nos oreilles en se rapprochant de la fenêtre (c’est bien connu, en Corée il pleut tout le temps), et alors que le silence revient, un bruit de porte sortant d’on ne sait où. L’ambiance sonore de White Day est le plus souvent excellente.

Même si parfois, notamment vers la fin, la musique a le don de s’emballer, de manière peu subtile, mais réussissant au final à nous mettre en stress. C’est tout à son honneur, même si certains morceaux de l’OST nous donne envie de nous crever les tympans. Ensuite, il faut savoir que si la peur pourra venir de l’ambiance sonore, elle viendra également là où on ne l’attend pas toujours. Forcément, les courses poursuites avec le gardien feront stresser le joueur, mais pas que. Le jeu contient également quelques jumpscares bien placés, qui feront battre votre cœur bien fort. La peur fonctionne donc bel et bien. Heureusement d’ailleurs, car il faut avouer que si le jeu passe en HD et a été intégralement refait, s’il est bien plus beau que la version PC et ses personnages tout carrés, ce n’est pas toujours ça. On a parfois l’impression de voir un jeu de début de PS3, mais en bien plus lisse. Ce n’est pas le top du top, mais heureusement, le jeu se déroulant de nuit, ce n’est pas franchement un soucis, l’obscurité étant votre amie de toute manière. Par contre pour ce qui est animation, ce n’est pas encore le top du top non plus, loin de là, les animations, faciales ou générales, ne sont pas très bien développées encore une fois. C’est parfois un peu grossier même.

De son côté, la maniabilité pourra en surprendre plus d’un, puisqu’elle se fait assez étrange. Pour interagir avec un objet ou une porte, il faudra appuyer pile là où le jeu le veux, et parfois si l’on est accroupis, ça ne marchera même pas. Comme en plus le jeu est un survival horror à l’ancienne, la maniabilité en général est assez lourde. Pas de demi-tour, juste un bouton pour courir et un pour s’accroupir. Heureusement ce remake corrige certains défauts du jeu original. La maniabilité est toujours plus précise qu’auparavant, certains bugs de collisions ne sont plus là, et l’intelligence artificielle a été un peu revue à la hausse, même si on pestera parfois contre ce gardien qui nous voit de super loin, et parfois à l’opposé, ne nous verra pas alors qu’on est tout près. Et la durée de vie ? Revue à la hausse pour ce remake. Non pas que le jeu soit hyper long, il n’y a que 4 bâtiments relativement petits à explorer, mais le gardien nous fera parfois perdre de longues heures à force de jouer à cache-cache, certains morts stupides nous feront rejouer parfois 15 à 20 minutes (car oui, sauvegarde à l’ancienne ici aussi, comme Resident Evil, mais avec des feutres au lieu des rubans de machine à écrire), et certains énigmes sont hyper tordues.

Surtout que pour ne rien arranger à ces énigmes, chaque partie a des énigmes uniques. Un code pour ouvrir une porte ou un indice sera toujours au même endroit, mais les codes changent de partie en partie. Si bien que même en connaissant très bien le jeu, il sera impossible d’aller directement à un cadenas pour l’ouvrir sans avoir trouvé le mot de passe auparavant dans cette même partie. D’ailleurs, plus les modes de difficultés sont élevés, plus les fantômes sont nombreux, tout comme les jumpscares, et plus se faire repérer par le gardien sera handicapant et frustrant. Alors quand en plus, on sait que le jeu a un très grand nombre de fins différentes en fonction de nos choix dans les dialogues, et qu’en plus, pour les plus fous qui veulent le trophée de platine, un trophée nécessitera de terminer le jeu 10 fois en mode infernal, et bien vous pouvez vous dire que la durée de vie est vraiment grande ! Alors qu’en connaissant bien le jeu, 2h peuvent suffire pour terminer le jeu une fois. La première fois, il faudra compter environ 10h. Ayant fait le jeu original, il m’aura malgré tout fallut 8h pour arriver à la fin. En tout cas, White Day est un jeu à faire pour le fan de survival horror, et un petit bijou même pour le fan de l’original, vu qu’il a été intégralement refait. Il n’est toujours pas parfait, loin de là, mais toujours flippant, toujours attachant.


GRAPHISMES
Beaucoup mieux que la version PC d’il y a 17 ans (heureusement), White Day sur PS4 se fait plutôt propre, et fluide. Après, cela reste plutôt basique, malgré tout un peu daté et vide, mais le jeu était souvent dans l’obscurité, ça passe.
JOUABILITÉ
La jouabilité demande un petit temps d’adaptation, tant au départ, celle-ci est sensible, et demande parfois d’être ultra précis pour accomplir des actions. Mais par contre, le mix de genres est plutôt plaisant, entre énigmes, fuite, infiltration…
DURÉE DE VIE
Si l’on ne connait pas la version d’origine, le premier run demandera environ 10 heures. Le jeu n’est pas spécialement long, mais certaines énigmes sont ultra tordues, le gardien nous fera parfois bien chier, et parfois on mourra bêtement. Comptez en plus qu’il y a de très nombreuses fins, et vous avez finalement beaucoup de contenu, avec en plus 20 fantômes à trouver.
BANDE SON
Une grande réussite, même si sur la fin, des morceaux s’emballent et deviennent encore plus stressant. Mais sinon, la bande son en général contribue grandement à l’ambiance.
CONCLUSION
White Day version 2017 tient la route grâce à l’expérience stressante qu’il propose. Il va nous faire flipper, mais il va également nous frustrer, nous faire réfléchir longuement.

note85



Titre : White Day: A Labyrinth Named School
Année : 2017
Studio : Sonnori
Editeur : PQube
Genre : Remaster d’un remake iphone d’un jeu PC d’il y a 17 ans

Joué et testé sur : PS4
Existe sur : Playstation 4, PC, iOS, Android
Support : un disque


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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