Abécédaire du hkcinemagic : KL

La base de données du HKCINEMAGIC.COM était composée de fiches films et personnes, ainsi que de nombreux dossiers. Le cinéma hongkongais et asiatique en général regorge de références, de termes et autres aspects culturels spécifiques. C’est pour cela que nous avions créé un lexique reprenant une sorte d’abécédaire avec toutes ces notions. Celui-ci n’est pas exhaustif, mais il permet de mieux se familiariser avec toutes ces particularités.

JL

PS : Si vous avez d’autres items à proposer, ils sont bien évidemment les bienvenus !

Karaoké
Karaté
Karma
Kowloon
Kumite
Kung Fu Comedy
Kung Fu Pian
Kung Hei Fat Choi
Kung-fu
Kwan / Guan Dao
Kwoon
Lau Team / Liu Team
Lin Shi-rong / Lam Sai-wing

Karaoké

Le mot vient du japonais, ‘kara’ (‘vide’) et ‘oke’ (abréviation de ‘okesutura’ = ‘orchestre’), qui peut être traduit par ‘orchestre vide’.

A Hong Kong quand on veut s’amuser on va au cinéma, on sort en boîte mais surtout on va faire du karaoké ! La karaoké consiste à chanter des tubes célèbres grâce à un écran où défilent les paroles de la chanson. Il s’agit évidemment d’une activité de groupe de manière à ce que ceux qui assistent à la prestation puissent se moquer du chanteur (je suis mauvaise langue !). Il s’agit d’une activité extrêmement populaire à Hong Kong et plus généralement en Asie. Le cinéma s’en sert assez souvent comme arrière fond, afin de coller au plus près de la vie locale mais, plus rarement, il a servi de sujet principal pour des films comme par exemple avec l’étrange Haunted Karaoke ( ! ).


Karaté

Art martial Japonais, le terme « kara te » signifie « main vide ».

Avec le judo et le Jujitsu, le karaté est considéré comme l’art martial par excellence du Japon. Reconnu pour son efficacité et sa robustesse, il est l’une des techniques de combat les plus populaires de par le monde sous sa forme originale ou bien sa 

variante occidentale appelée kickboxing. La plupart des vedettes du cinéma d’art martiaux tant asiatiques qu’occidentales s’y sont entraînées ou en connaissent quelques rudiments afin de parfaire leur style de combat. Étant donné ses origines, le karaté est aussi le style de prédilections de nombreux personnages nippons étant apparu dans les films de kung fu : de redoutables brutes martiales la plupart du temps.

L’origine du Karaté remonte en Inde avec la pratique des moines bouddhistes. Au fur et à mesure de l’extension du bouddhisme dans l’Asie, ses techniques s’imprègnent des formes de combats locales et finissent par atteindre le Japon. C’est tout particulièrement à Okinawa, au 16e siècle, que les Japonais mettront au point le Karaté, ajoutant leur recherche du coup définitif (hérité de l’esprit du sabre) aux apports précédents. Le Karaté s’implantera très vite dans les couches populaires d’Okinawa puis dans le reste du Japon au 19e siècle. Tout comme le Kung Fu en Chine, le Karaté comporte de nombreux styles différents, l’un des plus connus étant le Kyokushinkai. Les Japonais ayant pendant longtemps été les méchants attitrés des films de Hong Kong, il est logique que le Karaté ait été leur art martial. Pourtant, ces méchants Japonais étaient souvent joués par des acteurs Chinois ou même Coréen, le Karaté montré à l’écran perdait donc un peu de son authenticité.


Il faudra attendre le recours à de vrais artistes martiaux Japonais pour que le Karaté soit mieux représenté dans les films Hongkongais. C’est surtout l’excellent Yasuaki Kurata qui participa à cette mise en valeur, dans des films comme Heroes Of The East – Shaolin Vs Ninja de Liu Chia Liang ou Legend Of A Fighter de Yuen Woo Ping il a vraiment l’occasion de montrer de quoi son art martial est capable.

Arnaud Lanuque


Karma

Karma veut dire « action » en sanskrit, parfois traduit par « causalité des actes », c’est une loi expliquant que l’expérience d’un individu est le fruit de ses actions passées (faites il y a quelques minutes, hier, dans ses vies antérieures…) et que son futur est conditionné par la qualité, négative ou positive, des actes qu’il fait dès à présent.

Sources : Encarta – « La vie est à nous » de Sa Sainteté le 14ème Dalai-Lama et de Fabien Ouaki Ed : Pocket


Kowloon

Kowloon (« 9 dragons » en cantonais) recouvre la partie péninsulaire de Hong Kong. C’est une partie plus populaire par rapport à la plus « huppée » Hong Kong I


Kumite

Kumite 组手 : signifie « combat » en japonais, c’est aussi un magazine français accompagné d’un film (VHS puis DVD) consacré au cinéma asiatique.


Kung Fu Comedy

Un genre qui comme son nom l’indique mélange au Kung-fu des séquences comiques.

Un des premiers à tenter le mélange fut le grand Liu Chia Liang avec son Spiritual Boxer mais ce n’est vraiment qu’avec Snake In The Eagle’s Shadow de Yuen Woo Ping avec Jackie Chan que le genre va prendre définitivement forme et mener à une kyrielle d’imitations dont les plus réussies sont certainement celles des grandes signatures que sont Sammo Hung et Liu Chia Liang. Citons ainsi Knockabout ou Mad Monkey Kung Fu. Mais évidemment celui qui reste la figure de proue du genre est Jackie Chan avec des films comme The Young Master ou Dragon Lord.

Le genre déclinera au début des années 80 pour laisser place à des films d’action contemporains sous l’influence de… Sammo et Jackie.

Arnaud Lanuque


Kung Fu Pian

Littéralement « film de Kung Fu » (en mandarin).

Remonter à l’origine des films de Kung-fu est quelque chose de délicat étant donné le peu d’informations sur les débuts du cinéma Chinois mais il semblerait que les premiers films à en faire usage à Hong Kong furent la série des Wong Fei Hung avec Kwan Tak Hing, entamée en 1949 avec le film The True Story of Huang Feihong. Une série qu’il continuera jusqu’en 1970. D’autres prendront la relève par la suite, relançant à chaque fois le genre : Jimmy Wang Yu et son Chinese Boxer, Bruce Lee avec Big Boss, Gordon Liu dans La 36e Chambre de Shaolin, Jackie Chan dans Drunken Master ou plus récemment Jet Li dans la continuation des aventures de Wong Fei Hung avec Il Etait une Fois en Chine.


Le genre est actuellement en sommeil à HK mais il ne fait guère de doutes qu’il réapparaîtra sous une forme ou une autre dans le futur.

Arnaud Lanuque


Kung Hei Fat Choi

Expression typiquement hongkongaise qui signifie « je vous souhaite de gagner beaucoup d’argent », et qui se dit au moment du Nouvel An Chinois.

« gong xi fa cai »en mandarin

On retrouve une partie de cette expression dans le titre du film Fat Choi Spirit avec Andy Lau Tak Wah. Kung Hei Fat Choi


Kung-fu

De nos jours, le mot « kung-fu » est employé pour désigner les arts martiaux chinois, mais en réalité, il n’y est pas nécessairement lié. Le kung-fu (ou gong fu) désigne en réalité le temps et l’énergie consacrés dans l’apprentissage de quelque chose, qui peut être les arts martiaux mais aussi la médecine, la cuisine, etc.… Cette déformation est apparue lorsque Bruce Lee a parlé de son kung-fu dans ses interviews en Occident, c’est à ce moment-là que le public a associé cette expression à ses arts martiaux. Le terme exact pour désigner les arts martiaux chinois est « wushu ».


Kwan / Guan Dao

Longue hallebarde popularisée par les moines de Shaolin dont le nom fait référence au célèbre général Kwan Yu (voir Guan Gong), personnage illustre du roman « Les trois royaumes » (San guo yanyi) de Luo Guan-Zhong. La légende affirme qu’il utilisait une hallebarde de 27 kg.

C’est une arme dérivée de la lance. Pour compenser le poids de la lame on y ajouta un anneau ou une pointe au bout du manche. C’est une arme qui était souvent utilisée pour affronter des cavaliers.


Kwoon

Kwoon : (“établissement”) en cantonais, est souvent employé pour désigner une école d’arts martiaux Au Japon on dit « dojo ».


Lau Team / Liu Team

Tout comme Jackie Chan et son Sing Ga Ban, Samo Hung avec son Hung Ga Ban ou Yuen Woo Ping avec le Yuen Clan, Lau Kar Leung a aussi son équipe de fidèles acteurs/artistes martiaux pour lui permettre de matérialiser toutes ses idées. Beaucoup sont d’ailleurs ses propres disciples en dehors des plateaux. L’équipe commencera à se former en 1975, quand Lau accédera au poste de réalisateur. Elle s’enrichira régulièrement de nouveaux membres au fil des années et éclatera en 1985 avec la fin de la production cinéma de la Shaw Brothers.
Mais, même durant cette période, la Lau team ne sera jamais un groupe homogène, certains de ses membres la quittant de temps à autre pour des projets en solo. Dans ces conditions, on ne s’étonnera pas que l’équipe ne soit jamais apparue au grand complet dans un film du maître (The Eight Diagram Pole Fighter est probablement celui qui s’en rapproche le plus).

Le groupe apparaîtra aussi, en nombre plus ou moins important, dans des œuvres non réalisées par le sifu mais uniquement chorégraphiées par lui ou réalisées par un des membres de l’équipe.

Dans le premier cercle des membres, on trouve la propre famille du maître : Gordon Lau (14 films avec Lau réalisateur, 7 dans des œuvres dérivées) et Lau Kar Wing (8, 6). On peut recenser les autres fidèles : Le jeune Hsiao Ho (13, 2 mais ce dernier chiffre est certainement sous-estimé), le bras droit Lee King Chu (12, 6), la jolie Kara Wai (9, 1) ou le trop oublié Wilson Tong (9, 5). Pas loin derrière, il y a le transparent Wong Yu (8, 5) et le puissant Johnny Wang (6, 4). De manière un peu plus détaché, on peut aussi même ajouter à l’équipe Lo Lieh (4, 1) et surtout Yeung Jing Jing (2,2).


Après 1985, le groupe ne travaillera plus avec le réalisateur. On peut juste retenir Tiger On The Beat où, en plus de Gordon Lau dans un rôle important, plusieurs autres anciens membres ont des petits caméos.

Voir aussi le dossier de Cherycok sur Lau Kar Leung

Arnaud Lanuque


Lin Shi-rong / Lam Sai-wing (1861-1942)

L’un des plus grands maîtres du Hung Gar (Hung jia quan) du vingtième siècle, Lam Sai-wing est aussi un des plus fameux personnages pittoresques du folklore martial cantonais pour avoir été un des disciples de Wong Fei-hong lui-même. Surnommé familièrement « Wing le Boucher » il doit ce sobriquet non parce qu’il était un combattant martial redoutable mais parce que telle était sa profession. En effet, rares étaient les artistes martiaux, qu’ils soient disciples ou même maîtres, qui pouvaient gagner leur vie seulement par leur Kung-fu, il leur fallait donc occuper un métier ou tenir boutique. Même le renommé Wong Fei-hong était le propriétaire d’un dispensaire de pharmacopées.

Lam Sai-wing découvrit le Hung Gar avec son grand-père à Pingzhou, sa ville natale dans la province du Guangdong, puis compléta sa formation auprès de différents maîtres comme Wu Quan-mei et bien sûr le docteur Wong. Ses études portèrent notamment sur:la boxe du fil de fer (Tiexian quan) et la boxe bouddhiste (Fo quan). Vivant et enseignant à Canton (Guangzhou) il dût s’exiler à Hong-Kong suite une bagarre causée par un de ses disciples qui refusait de payer l’entrée d’un théâtre. Malgré son insistance sur la notion de wude (vertu martiale) auprès de ses élèves, sa réputation fut salie à cause des événements précédemment cités.

Lam Sai-wing démystifia le Kung-fu en publiant 3 livres : Fu hu quan (la boxe du tigre embusqué), Tiexian quan (la boxe du fil de fer), et Hu he shuang xing (les deux images du tigre et de la grue) .

Au cinéma, Lam Sai-wing fut incarné une première fois dans la fameuse série des Wong Fei Hung par un de ses propres disciples : Lau Charn, le père de Lau Kar Leung et Lau Kar Wing. Corpulant, gaffeur et impétueux son truculent personnage était surtout joué à des fins comiques. En 1955, on envisagea de créer une série mettant en scène Lam avec un autre disciple célèbre de Wong Fei-hong, Leung Foon. En fin de compte, un seul film fut réalisé : Leung Foon Yue Lam Sai Wing (Leung Foon et Lam Sai Wing), dans lequel un très jeune Liu Chia Liang était appelé à se battre contre son père dans un duel d’épée et de lance passablement enlevé.

C’est Sammo Hung pour la Kung Fu Comedy The Magnificent Butcher (intitulé tout simplement Lam Sai-wing en Chinois) qui créa la version la plus juvénile, impertinente et dynamique de Wing le Boucher.. Dans le film, il est encore un jeune homme alors que Maître Wong est un patriarche (Sammo avait 28 ans au moment du tournage du film, Kwan Tak Hing l’interprète de Wong, 73). En réalité toutefois la différence d’âge entre maître et disciple n’avait été que de 13 ans.

 

Un jeune Lam Sai-wing est le héros d’une autre Kung Fu Comedy Butcher Wing, réalisé à la même époque que The Magnificent Butcher. Ici le rôle titre était joué par le condisciple de Sammo à l’école d’opéra, Ng Ming Tsui, qui était aussi corpulent et agile que son aîné. Détail intéressant Wong Fei-hong n’apparaît pas lui-même et c’est un de ses disciples qui devient le maître de Wing.

C’est Kent Cheng Jut Tze qui joua Lam Sai-wing dans la série des Once Upon A Time In China. Acteur de composition aux habilités physique limités dues à sa corpulence. Cheng ne joue Lam que comme un gros balourd gaffeur causant bien des ennuis à Maître Wong (ici joué par Jet Li qui était le cadet de Cheng d’au moins 10 ans). Bien qu’il se saisisse d’une hallebarde à un moment donné et frappe une pose martiale à quelques occasions, le Lam Sai Wing de Cheng n’a donné aucune scène d’action digne de nom. Mis à part le premier OUATIC, Kent Cheng apparaît par la suite dans le volet numéro 5 et la version TV de la série. Le succès de OUATIC aura suscité une parodie loufoque Once Upon A Time A Hero In China qui eut une suite (Master Wong VS Master Wong) peu de temps après. Dans les deux films, Lam le boucher est joué par Eric Tsang qui en donne peut-être la version la plus délirante d’entre toutes.

Imminent pédagogue et propagateur du Hung Gar, qui a contribué au développement de se style martial dans Hong-Kong même, aucun film n’a été consacré a ce jour sur cette facette de la vie de maître Lam Sai-wing.

 

Source : De Shaolin à Wudang de José Carmona Ed : Guy Trédaniel

Lien : http://perso.club-internet.fr/lkris/kfhghist.htm

Yves Gendron

 


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