La base de données du HKCINEMAGIC.COM était composée de fiches films et personnes, ainsi que de nombreux dossiers. Le cinéma hongkongais et asiatique en général regorge de références, de termes et autres aspects culturels spécifiques. C’est pour cela que nous avions créé un lexique reprenant une sorte d’abécédaire avec toutes ces notions. Celui-ci n’est pas exhaustif, mais il permet de mieux se familiariser avec toutes ces particularités.
JL
PS : Si vous avez d’autres items à proposer, ils sont bien évidemment les bienvenus !
| Danse du Lion Dian mai Dian xue Dim Sum Doublage Post-Synchro Doublure Dynasties |
E.F.E.O. Empereur Yung Cheng / Yongzheng Eunuque Éventail / Tie Shan /Tessen |
La Danse du Lion est une tradition du nouvel an chinois pratiquée depuis l’Antiquité. Il s’agit d’une forme de démonstration des écoles de wushu traditionnelles, pratiquée essentiellement à Hong-Kong et à Canton.
Déguisés de la tête au pied, les porteurs (au nombre de deux, un pour la tête, un pour la queue) accomplissent des acrobaties, sous le rythme du tambour, des gongs et des cymbales, devant la foule et les magasins. Chaque démonstration est une fête, mais elle est aussi destinée à faire fuir les mauvais esprits et à apporter bonheur et prospérité pour l’avenir, ou à l’occasion d’une naissance, d’un mariage…

Once Upon A Time In China 3
Il existe aujourd’hui des compétitions de danse du lion, chaque prestation durant environ 10 à 12 minutes. Chaque école de wushu possède son propre style et sa propre chorégraphie, marqués par les particularités de son style martial. Le lion peut aussi être accompagné de lionceaux, ou de singes armés de bâtons, ou de clowns. On peut voir notamment cette tradition dans La danse du lion (The Young Master) avec Jackie Chan et Once Upon A Time In China 3 (La Danse du Dragon).
Dian mai (« toucher les vaisseaux sanguins ») ou Dim mak en cantonais sont des techniques de combat visant les vaisseaux sanguins et les méridiens d’acupuncture dans le but de perturber la circulation de qi et ainsi provoquer des blessures graves, voire la mort. Ces techniques supposent une très bonne connaissance des heures de circulation de l’énergie interne et des méridiens. (voir aussi « Dian xue »)
Dian xue (« toucher les points vitaux ») est une technique de combat visant les points d’acupuncture dans le but de perturber la circulation du qi et ainsi provoquer des blessures graves, voire la mort. En fonction de la pression de la frappe il peut y avoir un effet de retardement. Ces techniques sont gardées secrètement par les grands maîtres et ne sont divulguées qu’à de rares élèves dignes de confiance et dont le niveau de gong-fu est très avancé. Ces techniques ont connu un certain déclin avec l’introduction des armes à feu en Chine.

Dans Tigre & Dragon de Ang Lee, Jade la hyène (Cheng Pei Pei) utilise le dian xue pour immobiliser son adversaire. (voir aussi « Dian mai »)
Le Dim Sum (dian xin) « qui touche le cœur » est une petite portion de nourriture sucrée ou salée originaire de la province du Guangdong. Les Dim Sum sont servis au déjeuner dans les restaurants. Il existe une grande variété de Dim Sum qui peuvent se présenter sous la forme de ravioli, beignets, rouleaux, triangles, pâtés, soupes, tartelettes…
David Wu Tai Wai y fait référence dans le reportage « A l’épreuve du temps » disponible sur l’édition DVD zone 2 de A Toute Epreuve.
Source : Le grand guide de Hong-Kong (1990) Ed : Gallimard
A l’origine, les films HK étaient tournés en muet, moins maintenant où les tournages se font de plus en plus souvent en son direct (voir bruitage). On mettait ensuite les bruits et les dialogues après le montage en post-production. Avant les années 70, les films étaient en mandarin, mais le cantonais allait vite supplanter la langue minoritaire à Hong Kong. Cependant, les deux langues cohabitent encore et c’est pour cela que les V.C.D. et les DVD sont édités en cantonais et en mandarin sur les 2 pistes sonores. C’est pour cela que dans pas mal de cas l’acteur n’a pas sa propre voix (même dans le doublage de sa propre langue), et que selon la piste que l’on écoute la voix diffère.
En ce qui concerne la post-synchro à l’étranger (en France, en Grande-Bretagne ou aux USA), elle a été l’objet d’un massacre en règle à ses débuts ! En effet, les distributeurs qui achetaient les films de kung fu au début des années 70 n’avaient pas beaucoup d’argent. Ils récupéraient donc des oeuvres de secondes zones et les faisaient doubler à la chaîne par des sociétés de post-synchronisation au rabais à qui il arrivait parfois de traduire à leur convenance une histoire qu’ils inventaient au fur et à mesure ! (lire le reportage des « Cahiers du Cinéma » spécial Hong Kong n°362-363 page 116). Dans ce magazine, on apprend que les films arrivaient sous-titrés en anglais ou non. Dans le premier cas, ils traduisaient grosso-modo, mais dans le second, ils étaient effectivement obligés d’inventer le scénario. Ils bâclaient tellement leur travail qu’il leur arrivait de doubler 2 films en une journée (il leur fallait en revanche une quinzaine de jours pour un film américain important !). Une équipe de 4 ou 5 comédiens (souvent les mêmes) faisaient donc tous les personnages d’un même film. Quant au titre, les noms les plus débiles ont été inventés, ne reprenant que très rarement le titre original, mais le plus souvent improvisés pour l’exigence du marché ! L’ingénieur du son qui était interviewé déclara même que les distributeurs n’hésitaient pas à massacrer une oeuvre en la découpant des ses dialogues inutiles afin de dynamiser l’ensemble ou la réduire afin de passer 2 films sur un seul programme. Des réductions de 30 minutes étaient même très courantes à l’époque !!! L’autre gros problème était dans la retranscription de l’univers sonore des films. En effet, quand il y avait des dialogues qui étaient doublés, on ne retrouvait pas exactement les bruitages d’origine, notamment les coups portés et les divers effets sonores qui étaient la marque de fabrique des studios hongkongais. Tous ces défauts n’ont hélas pas amélioré la médiocre appréciation des critiques et des autres personnes qui auraient pu apprécier ce genre de cinéma. C’est d’ailleurs en les reprenant et en les exagérant que l’on réalisa la délirante parodie Kung Pow… qui est parfois à peine exagérée…!
Même parmi les acteurs experts en arts martiaux qui pullulent dans le cinéma HK, il existe des personnes qui doublent les stars. On connaît par exemple Jackie Chan qui a remplacé quelquefois Bruce Lee lors de passage de vitres plutôt risqué. Jackie Chan lui-même n’a pas échappé à ce stratagème : ses doublures les plus connues sont Yuen Biao et Chin Kar Lok. Quant à Jet Li, il est de notoriété publique qu’il se fait largement doublé (notamment par Hung Yan Yan) depuis qu’il a pris une reconnaissance internationale.
La majorité des films d’arts martiaux se passent sous l’occupation mandchoue, la dynastie Qing qui a duré de la chute des Ming en 1664 à la fondation de la République Chinoise en 1912. Cependant, il faut savoir qu’avant il y avait la dynastie des Song fondée en 960, tombée en deux fois aux mains des Mongols en 1150 pour la moitié Nord du pays, et en 1279 pour le Sud. Ceux-ci fondèrent la dynastie des Yuan qui régna jusqu’en 1368 quand une révolte les chassa pour instaurer la dynastie des Ming.
L’Ecole Française d’Extrême Orient est un établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel sous tutelle du ministères de l’Éducation nationale de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. L’EFEO a pour mission la recherche et la formation à la recherche, principalement par le travail sur le terrain dans toutes les disciplines qui se rapportent aux civilisations de l’Asie, principalement de l’Asie du Sud, du Sud-Est et de l’Est.
C’est aussi un système de transcription phonétique de la langue chinoise.
Pour plus d’infos voir la table de correspondance.
Table de correspondance pinyin – EFEO (Ecole française d’Extrême-Orient) :
http://www.sinoptic.ch/langue/translit/systemes/pinyin_efeo.htm
Source : efeo.fr/
Empereur Yung Cheng / Yongzheng
Empereur Yongzheng / Yung Chen, 3eme Empereur de Chine de la dynastie Qin. 4eme fils de l’Empereur Kangxie, né à Yinzhen en 1678. Accède au trône en 1722. Règne jusqu’en 1736.
Avec l’Impératrice Douairière T’zu Hsu/Cixi, Yongzheng a été pendant longtemps le souverain le pls vilipendé de la Dynastie Qin dans les récits romanesques d’histoire ou d’arts martiaux. Dépeint comme un grand persécuteur de patriotes Ming ayant même ordonné la destruction du monastère de Shaolin Yongzheng était l’empereur mandchou cruel et fourbe par excellence. De nombreux récits relatent aussi comment il se serait emparé illégitimement du trône faisant de lui non seulement un tyran mais aussi un usurpateur. Il était en quelque sorte l’équivalent Chinois de Richard III.
C’est le souverain Mandchou ayant apparu le plus souvent dans les films d’arts martiaux, presque une dizaine de fois. La trilogie Shaw Brothers des Flying Guillotine ; The Flying Guillotine (75) The Flying Guillotine 2 (78) et The Vengeful Beauty (aussi 78) le montre organiser une escouade d’assassins armés de la fameuse « guillotine volante » afin d’éliminer des ennemis politiques pro- Ming. Il est joué par trois acteurs différents dans chaque film, Kong Yeung dans The Flying Guillotine, Ku Feng dans The Flying Guillotine 2 et Frankie Wei dans Vengeful Beauty. En fait Frankie fut l’interprète attitré du rôle au studio Shaw Brothers puisqu’il le joua dans deux autres films mis en scène par Lau Kar Leung (Liu Chia Liang) dans lequel Yongzheng fait des apparitions brèves mais déterminantes ; Shaolin Mantis où il envoie un espion infiltrer un clan influent suspecté de sympathie Ming, et Dirty Ho dans lequel le personnage n’est pas encore empereur mais le sournois 4eme Prince, celui qui conspire dans l’ombre contre le Dixième Prince joué par Gordon Liu. En fait la fin de Dirty Ho est des plus ironiques puisque bien que le personnage joué par Gordon ait réussi a échapper aux machinations de son frère, c’est pourtant ce dernier qui monta éventuellement sur le trône.
Les démêlés de Yongzheng avec le Temple de Shaolin sont relatés dans les productions Taiwanaises Return Of The 18 Bronzemen et The Blazing Temple toutes deux réalisées par Joseph Kuo en 1976 et Shaolin Invincibles (79) un film dont le titre chinois Yong Zheng Ming Sang Shao lin Men signifie « Yong Zheng Meurt Devant le Portique du Temple de Shaolin ». Carter Wong joue Yongsheng dans le premier film, Yee Yuen dans le deuxième, et Chan Hung Lit dans le troisième (réputé être par ailleurs l’un des plus mauvais film de kung-fu jamais fait).
The Greatest Plot (78) The Rebellious Reign et The Lady Assassin (83) relatent quant à eux comment Yongzheng a accédé au trône en falsifiant un décret impérial de son père et qui désignait le 14eme Prince comme son successeur. Greatest Plot et Lady Assassin se terminent par la mort de Yongzhen tué par une jeune patriotes après avoir trahie ses alliés. En fait la trame générale des deux films est si identique que si le film Shaw Brothers n’est pas un remake de Greatest Plot alors il l’a au moins inspiré. A moins que les deux films puisent à une même source littéraire ou une même légende. Yongzheng est joué par le grand acteur martial de la Shaw Yueh Hua dans Greatest Plot, dans The Rebellious Reign c’est Tsui Siu-keung (Norman Chu) qui l’incarne alors qu’il est joué par le bellâtre Anthony Lau Wing dans The Lady Assassin. Détail amusant Tsui Siu-keung joue dans ce dernier film le garde du corps du 14 Prince celui qui est spolié du trône. Aussi Anthony Lau Wing avait joué le propre fils de Yongsheng, l’empereur Qianlong quelques années auparavant dans une série de comédies historiques produites par la Shaw Brothers.

Six Empereur Yongzhen : (1) Kong Yeung The Flying Guillotine, (2) Carter Wong Return Of The 18 Bronzemen, (3) Yee Yuen; The Blazing Temple, (4) Frankie Wei Shaolin Mantis, (5) Chan Hung Lit; Shaolin Invincibles, (6) Kong Wah; King of Yesterday and Tomorrow.
De nombreuses séries TV ont été produites mettant en scène Yongzheng. L’une d’elle intitulée « Emperor Yung Cheng » produite par A.T.V. recoupe ensemble les deux légendes les plus fameuses sur son compte : qu’il ait usurpé le trône et utiliser des assassins armés de guillotines. C’est Alex Man qui incarnait l’Empereur alors que David Chiang jouait le conseiller du 14 prince dont le trône fut spolié.
Yongzheng a donc été perçu traditionnellement comme une personnage des plus sinistres. Pourtant aucune preuve concrète n’est jamais venue appuyer les nombreux méfaits qu’on lui attribue, pas même la supposée destruction du Temple de Shaolin dont aucune annales d’époque ne fait mention. Comme de nombreux personnages historiques chinois vilipendés telles l’Impératrice Wu des Tang et l’Impératrice Cixi des Qin, le récit de leurs malveillances ne serait en grande partie qu’invention romanesque rédigée bien après les faits et inspirée des ragots sans fondement, eux-mêmes issues de plaisanteries grivoises ou de propagande calomnieuse.
Il faut bien avouer toutefois que la succession de Kangxie semble s’être dérouler dans des circonstances assez troubles. Ainsi pendant des années nombres ses fils n’ont pas arrêté de conspirer les uns contre les autres et Kangxie après avoir déchu un premier successeur officiel n’en a jamais désigné un autre. Lorsque finalement Yongzheng est monté sur le trône il a mis sous arrêt tous les frères qui le gênaient (quelques uns d’entre eux moururent encore emprisonnés) et fit exécuter plusieurs de leurs conseillers. Il transforma l’empire Quin en un régime beaucoup plus autoritaire et centralisé, et assaini les finances, restructura la bureaucratie et lutta contre la corruption. Il a aussi persécuté les Chrétiens, interdisant la pratique du catholicisme et bannissant les Jésuites de l’empire.
Dues aux histoires ternissant son nom et à la brièveté de son mandat céleste comparer à celui de son père puis de son fils tant le règne que la véritable personnalité de Yongzheng, ont longtemps été occultés. Récemment, toutefois des historiens ont réévalué son image et les mérites de son gouvernement. C’est ainsi qu’on a révélé que bien qu’effectivement un autocrate despotique, impitoyable envers ceux qu’il percevait comme une menace contre lui-même ou sa dynastie, Yongzheng c’est aussi avéré être un souverain hautement capable, aviser et consciencieux cherchant, comme son père avant lui, à assurer le bien être de ses sujets tant les Chinois que les Mandchous. De plus bouddhiste pieux, il aura fait rédiger de nombreux édits favorisant les couches les plus basse et démunies de la société. On est bien loin ici de l’image d’un tyran perfide envoyant des assassins décapiter des ennemis politiques. Un historien a décrit Yongzheng comme le grand centralisateur et stabilisateur de la dynastie Qin qui a su consolider les considérables acquis de son prédécesseur et préparer l’âge d’or de son successeur l’un des plus glorieux de l’histoire de Chine.
La télévision a su éventuellement capitaliser sur cette nouvelle image. C’est ainsi qu’une autre série historique romanesque intitulée « Yongzheng Dynasty » a représenté l’empereur, sa lutte contre ses frères, son accession au trône et son règne sous un jour beaucoup plus nuancé, fort éloigné de l’imagerie traditionnelle du souverain mandchou fourbe.
Yongzheng est mort subitement en 1735 à l’age de 56 ans. Son décès soudain et inattendu a souvent donné prétexte a des romanciers ou des scénaristes pour lui donner une mort violente le plus souvent au main d’une jeune patriote légendaire nommé Lui Sei-leung. Dans une troisième série télévisée hongkongaise « King of Yesterday and Tomorrow » Yongsheng n’est pas tué. À la place lui et Lui Sei-leung tombe dans une cassure espace-temps et sont précipités à Hong-Kong en l’an 2000, où ils devront faire face aux réalités capitalistes et urbaines d’une société Chinoise moderne conduisant à beaucoup de comédie, des petits drames, de l’action et même de la romance.
Pour plus de détails sur la vie et le rêgne de Yongzheng, voir ses pages web (tous les sites sont en anglais)
http://en.wikipedia.org/wiki/Yongzheng_Emperor_of_China.html
http://www.yutopian.com/religion/history/Yongzheng.html
http://www.china-blues.com/Yongzheng.htm
Page web sur Yongzheng Dynasty (en Anglais) : http://www.hkpc.150m.com/filmreviews/yongzhengdynasty.htm
Page web sur King of Yesterday and Tomorrow : http://www.emspace.homestead.com/king.html
Sources Kangxie
Concise History of China. JAG Roberts. Harvard.
Homme castré au service de l’empereur. Celui-ci avait d’énormes pouvoirs, aussi bien politiques que physiques. Expert dans les arts martiaux, la castration lui donnait en contrepartie des pouvoirs surhumains.
C’est d’ailleurs de cette façon que Invincible Asia domina le monde des arts martiaux dans la trilogie des Swordsman.
Vous pouvez également vous rendre compte de leur forces dans Tai Chi Master et surtout L’Auberge du Dragon où Donnie Yen campe un eunuque particulièrement maléfique.
Utilisé plus couramment pour éventer et comme accessoire mondain ou artistique, l’éventail fait également partie de l’arsenal d’armes de nombreux arts martiaux asiatiques. Le folklore et la littérature wuxia sont remplis de personnages maniant l’éventail de fer appelé «Tie Shan» en chinois. . Le cinéma wuxia ou kung-fu a également présenté à de nombreuses reprises des séquences de combat qui mettent l’éventail à l’honneur
À la base, l’éventail martial est un éventail repliant qui est lui-même une invention japonaise datant du 8eme siècle, importé en Chine au 9eme mais qui se popularise surtout à partir de la dynastie Ming au XIV siècle. L’emploi de l’éventail comme arme trouve probablement son origine dans l’utilité pour des guerriers ou des nobles d’avoir une arme déguisée en accessoire usuel pour se défendre en cas de guet-apens. Au Japon les samouraïs ont ainsi développé quantité de techniques de protection et de contre-attaque afin de se défendre ou de protéger leurs seigneurs. Les éventails étaient souvent utilisés comme fanions sur les champs de bataille pour que les généraux communiquent des instructions à leurs troupes. Ils pouvaient également s’en servir pour bloquer des flèches ou un sabre si un soldat ennemi parvenait jusqu’à eux. Le folklore martial japonais a retenu de nombreux exploits de samouraïs ou de seigneur de guerre faisant usage du « Tessen » (nom de l’éventail martial japonais).

Un éventail replié peut servir comme un bâton pour frapper ou darder un adversaire aux parties sensibles du corps tel le visage, le cou, les chevilles ou les mollets. Il peut également servir à bloquer des projectiles ou des armes contondantes. Un éventail déployé peut servir à dissimuler les gestes d’un combattant ou encore à distraire l’attention ou gêner les mouvements d’un adversaire. Un éventail déployé muni de piques ou de lames peut s’avérer extrêmement dangereux mais même le rebord coupant de la toile en papier d’un éventail peut affliger de sérieuses entailles à un adversaire. Certains éventails peuvent être munis de lames projectiles glissés entre deux toiles de papier qui sont lancées avec acuité d’un mouvement du bras. Le wushu chinois moderne a développé le maniement de l’éventail pour en faire des ballets martiaux. L’éventail est également un accessoire usuel dans des exercices de Tai Chi ou d’autres styles de kung-fu dits internes.

Malgré leur nom usuel « d’éventail de fer » les éventails martiaux sont le plus souvent faites de pièces de bois, et de papier ou de tissus bien que certains peuvent être en effet être fabriqués, en partie ou complètement, de pièces de métal. Quels que soient les matériaux utilisés, les éventails martiaux n’en demeurent pas moins des armes assez fragiles, qui demandent beaucoup d’expertise pour être employés efficacement.

L’éventail est un accessoire quasi omniprésent dans les films historiques, wuxia ou huangmei diao. Leurs apparences et la manière dont ils sont manipulés par l’acteur joue souvent un rôle dans la caractérisation d’un personnage selon des codes théâtraux hérités de l’opéra chinois. L’éventail est ainsi souvent l’accessoire de prédilection des personnages de jeunes érudits dans les huangmeng diao (incarnés la plupart du temps par par Ivy Ling Po dans les productions des Shaw Brothers) ou encore de méchants distingués et perfides dont Tigre de Jade du film Hirondelle d’Or représente l’archétype. Ce dernier se sert de son éventail pour envoyer des signaux à ses hommes et même pour projeter des dards empoisonnés. L’héroïne titulaire et un autre bandit font également usage d’éventail dans le film.
Un personnage du récit épique; les Voyages vers l’ouest est appelé « la Princesse Éventail de fer » (Tie shan gong zhu), qui avec son éventail magique géant peut susciter des rafales de vents puissants. Le personnage et son éventail apparaissent dans le deuxième film du cycle du Voyage vers l’ouest produit par les Shaw Brothers dans les années 60 ; de même que dans un dessin animé chinois datant de 1941 tout deux intitulés en anglais; Princess Iron Fan, La Princesse apparaît aussi dans Chinese Odyssey II : Cinderella
Malgré l’omniprésence de l’éventail au cinéma, son emploi comme arme martiale s’avère rare pendant longtemps; la majeur partie de l’ère wuxia pian puis kung-fu des années 60/70 en fait. Une exception notable sont les petites passes d’éventail par l’acteur martial Fu Sheng dans Heroes Two. Par contre c’est un véritable déferlement d’éventail martial qui survient au tournant des années 80. À l’époque des cascadeurs et chorégraphes tous de véritables artistes martiaux ou formés à l’opéra chinois dominent alors le ciné kung-fu comme vedettes et metteurs en scène, et ils s’ingénient à créer des affrontements enlevés en usant de tout le répertoire d’armes kung-fu incluant l’éventail. Dument entrainés à manier l’éventail soit pour l’opéra soit dans des écoles martiales, les acteurs kung-fu de l’époque faisaient des prestations éblouissantes.

Parmi les affrontements d’éventail les plus notables de cette déferlante on retiendra le duel clandestin dans Dirty Ho de Lau Kar Leung dans lequel Johnny Wang Lung Wei cherche à tuer Gordon Liu avec des bottes secrètes dissimulées par un éventail. Magnificent Butcher de Yuen Woo Ping voit Yuen Biao affronter Lam Ching Ying pourvu d’un éventail tourbillonnant. Le film Kung Fu Genius de Wilson Tong se conclut par un duel d’éventail entre le héros Cliff Lok Kam Tung et un tueur joué par Tong lui-même. Tong a également filmé un duel épée Vs éventail entre Angela Mao Ying et Fung Hak On dans Snake Deadly Act. Jackie Chan quant à lui a fait également un emploi burlesque de l’éventail martial dans son film Young Master. Tous ces films ont été tournés dans une période d’un peu moins d’un an entre 1979 et 1980.

À la même époque, des démonstrations notables d’éventails apparaissent également dans de nombreux wu xia pian produit par la Shaw Brothers tels Sentimental Swordsman, Rendezvous With Death, et Human Lanterns tous chorégraphiés par Tong Gaai lui aussi issu de l’opéra et qui vit des acteurs comme Ti Lung, Chen Kuan Tai ou le cascadeur Yuen Wah employer l’éventail.

En dehors de ce bref mais éclatant interlude, les démonstrations postérieures notables d’éventails martiaux au cinéma incluent l’affrontement Yukari Oshima et Jeff Falcon dans Outlaw Brothers et celui de Jackie Chan contre la femme fatale jouée par Yukie Kudo dans Rush Hour 3. Un éventail muni de dagues fait une apparition éclair à la toute fin du film d’action français/semi hongkongais ; Le Pacte des loups le temps pour le personnage de Monica Bellucci de transpercer une gorge.

Parmi les apparitions non martiales de l’éventail dans le cinéma hongkongais, on peut aussi retenir l’éventail du général vietnamien machiavéliquement pittoresque joué par Yuen Wah dans Eastern Condors, et les éventails utilisés par Jackie Chan et Jet Li dans leurs films sur Wong Fei-hong : Drunken Master II et Once Upon A Time In China et sur lesquels ont été inscrits des messages patriotiques ou édifiants. Stephen Chow a utilisé à quelques reprises un éventail à des fins comiques dans ses comédies historiques (Justice My Fool, Flirting Scholar, King Of Beggars). Le second loubard à être bastonné par Zhang Ziyi dans la fameuse scène de l’auberge de Crouching Tiger, Hidden Dragon est armé d’un éventail fer mais n’a pas le temps de s’en servir, juste de faire une pose. Zhang Ziyi elle-même fait une danse de geisha avec éventails dans la production américaine Memoirs Of A Geisha.

Yves Gendron (Mai 2010)
Sources : Wikipédia
Samurai The Story of a Warriar Tradition



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