[Film] Unhinged, de Don Gronquist (1982)

Trois jeunes femmes se rendent à un festival en voiture. Malheureusement, sur le trajet, elles sont victimes d’un accident de la route. À leur réveil, elles sont dans une immense maison, hébergées par une vieille dame et sa fille, qui les ont trouvé. L’une d’elle était blessée, elles décident de rester quelques jours.


Avis de Rick :
Relativement inconnu de nos jours, Unhinged est un film qui a pourtant fait parlé de lui à sa sortie, surtout en Angleterre, où il fit parti des vidéo nasties, ces films interdits par la censure, aux côtés d’autres métrages comme Evil Dead de Sam Raimi, Anthropophagous de Joe D’Amato ou encore La Lune de Sang de Jess Franco et Vendredi 13 de Sean S. Cunningham. Vu de nos jours, cet aspect pourra sembler étrange, puisqu’au final, Unhinged, bien que contenant quelques meurtres violents, est un slasher misant avant tout sur une ambiance assez sombre, plutôt que sur le vrai choc visuel et l’accumulation d’effets spéciaux. De ce fait, il est possible que malgré sa courte durée (même pas 1h20), beaucoup trouvent Unhinged relativement ennuyeux. Il est en effet facile de détruire un film lorsque les attentes du public ne correspondent pas au produit finit ! Et c’est totalement le cas ici. Sorti chez Uncut Movies en France en dvd il y a déjà pas mal d’années, Unhinged nous raconte le destin de trois amies qui partent en voiture à un festival. Dès le début, on comprend que le réalisateur n’a pas beaucoup d’argent et souhaite miser sur l’ambiance. Il suffit de voir quelques plans d’hélicoptères filmant la voiture sur la route avec une musique inquiétante pour penser à Shining de Stanley Kubrick. Bien entendu, Don Gronquist, le réalisateur, n’a pas le talent ni les moyens techniques de Kubrick, et certains trouveront la musique un peu datée, mais l’effet voulu fonctionne.

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Surtout que dans le fond, le métrage respecte le cahier de charge du slasher, tout en essayant de détourner certains pièges classiques inhérents du genre. Quand on pense à trois jeunes femmes de la ville se retrouvant dans un petit lieu paumé, on pense immédiatement à tous ces métrages où des citadins deviennent les proies de ruraux pas très commodes. Rien de tout cela ici, puisqu’après un accident de voiture, les jeunes femmes se retrouvent accueillies dans une maison où se trouvent une vieille dame et sa fille. Seule visite masculine, un docteur venant aider de temps en temps. Et dans un premier temps, le réalisateur installe son ambiance, doucement, nous présentant les deux habitantes de la maison. Mais pas que, puisque rapidement, une troisième présence se fait sentir par nos jeunes femmes, permettant au métrage d’installer un climat par moment assez malsain. Une ombre furtive, une lourde respiration, un œil regardant sous la douche par un trou dans le mur, c’est uniquement ce genre d’éléments que nous présentent la première partie du métrage. Ça et les révélations lentes sur la famille.

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Au final, même s’il ne se passe pas grand-chose, voir rien du tout, l’ambiance fonctionne plutôt bien. Il faut attendre la dernière partie du métrage pour que l’horreur graphique vienne s’inviter au métrage, et que les différentes influences du film, notamment le cinéma d’Alfred Hitchcock se fassent plus claires à l’écran. Il y a pire comme influence, il faut bien avouer. Le spectateur lui, celui qui se sera pris au jeu, n’arrivera pas à trouver les pistes immédiatement. Qui est le tueur ? Chaque personnage pourrait l’être, chacun est étrange, semble avoir ses secrets. Peut-être le sont-ils tous après tout ? Le métrage se fait plutôt astucieux à ce niveau là et ne vend la mèche qu’au tout dernier moment. Les bonnes intentions et les idées sont là, l’ambiance du métrage est réussie, mais malheureusement, Unhinged se plante parfois à d’autres niveaux. Son budget n’est pas bien grand, et l’on sent le métrage tourné en peu de temps à l’économie. Ainsi, pas mal d’acteurs sont amateurs, et cela s’en ressent. Et comme le scénario prend son temps et accorde relativement beaucoup d’importance aux personnages, le film perd alors par instant son ambiance, focalisant l’attention du spectateur sur les défauts du métrage. En soit, rien de franchement catastrophique non plus, l’amateur de cinéma de genre aura même vu parfois bien pire dans certains métrages. On pourra aussi souligner un montage parfois étrange, n’hésitant pas à nous donner des fonds noirs de quelques secondes. Unhinged bénéficie au moins d’une vraie envie de créer une ambiance, et c’est tout à son honneur.

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LES PLUS LES MOINS
♥ Une ambiance très sympathique
♥ Pas mal de bonnes idées
♥ De sympathiques meurtres
⊗ Certains acteurs, totalement amateurs
⊗ Un montage parfois étrange
note65
Unhinged est un petit slasher misant avant tout sur son ambiance. Il prend son temps, et s’avère plaisant si l’on passe outre ces défauts.

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UnhingedTitre : Unhinged

Année : 1982
Durée :
1h19
Origine :
U.S.A.
Genre :
Slasher
Réalisation : 
Don Gronquist
Scénario : 
Don Gronquist et Reagan Ramsey
Avec :
Laurel Munson, J.E. Penner, Sara Ansley, Virgina Settle, John Morrison et Barbara Lusch

 Unhinged (1982) on IMDb


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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