[Film] Truth or Dare, de Jessica Cameron (2013)

Six étudiants deviennent des stars en faisant des vidéos Action ou Vérité pour internet avec un final violent, mais bien évidemment truqué. Lorsque leur fan numéro 1 débarque, il décide de jouer en suivant ses propres règles.


Avis de Rick :
Après quelques années à tourner dans des courts métrages et petites productions, Jessica Cameron décide en 2013 de passer à la vitesse supérieure. Ainsi naquit le projet Truth or Dare, qu’elle devait au départ simplement coécrire et produire, en plus d’y tenir l’un des rôles principaux. Mais face au refus des réalisateurs qu’elle a en tête pour le projet, la voilà qui se retrouve catapultée au poste de réalisatrice. Chose qu’elle appréciera puisqu’elle retouchera plusieurs fois à la caméra par la suite, jusqu’à son récent Mania, faisant actuellement le tour des festivals. Truth or Dare donc, un film au scénario simple, que l’on pourra même qualifier de déjà vu par ailleurs. Une bande de jeunes qui connaissent un certain succès grâce à des vidéos sur internet, bien entendu truquées, qui se font séquestrer lors de leur nouveau tournage par quelqu’un se revendiquant leur fan numéro 1. Plus de trucages, ce fan va les pousser à jouer à action ou vérité, une version bien entendu tordue, violente et parfois sexuelle également. Un mensonge et c’est le coup de couteau, un refus de faire une action et c’est une balle dans la tête. Le film va, de manière relativement simple, poser son ambiance pour doucement faire monter la tension et nous amener vers des horizons beaucoup plus sombres et malsains, tout en développant quelques thèmes en soit peu nouveaux.

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Oui, ici, encore une fois, on se rend rapidement compte que l’on ne connaît pas véritablement ses amis, que sous le sourire de notre meilleur ami peut se cacher un monstre. Au delà de ce thème, Truth or Dare pointe également du doigts ses gens qui deviennent célèbres en réalisant un peu tout et n’importe quoi sur internet juste dans le but de faire sensation, mais également dans un sens leur public, avec ce personnage de fan numéro 1, persuadé de détenir la vérité et donc de savoir par avance les attentes du public. Si une vidéo est critiquée car le public est persuadé qu’il s’agît d’effets spéciaux, il faut leur donner plus de réalisme, voir passer au sujet universel qui attire, c’est-à-dire le sexe. Le premier bon point de cette petite production, c’est que si son sujet n’est au final pas neuf, son scénario reste bien amené et surtout bien écrit. Et il fallait bien ça, car avouons le, les personnages sont peu nombreux (six captifs et un fou), et le lieu de l’action se limitera passé l’ouverture à une seule et unique pièce. Mais le scénario parvient à installer un rythme de croisière fort agréable rendant l’ensemble divertissant du début à la fin, et parvient à faire mouche en trouvant des situations montant crescendo vers des actions ou vérités beaucoup plus sauvages, voir même osons le mot, dérangeants.

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Car apprendre par exemple que sa meilleure amie couche avec son copain, c’est une chose, mais voir la chose de face avec quelques tortures à la clé, c’est tout de suite différent. Truth or Dare commence donc doucement, avec des vérités, et des actions que l’on pourrait presque qualifier de gentille (même si le coup des tétons, ça fait mal !), avant d’aller dans un environnement doucement plus malsain et dérangeant, pour une dernière demi-heure qui ne semble plus vouloir s’arrêter. Là où les effets gores étaient au départ furtifs, ils deviennent un moteur pour faire avancer l’intrigue, de manière relativement osée. Car là où la saga Saw par exemple est rapidement devenue ridicule en nous offrant des pièges de plus en plus improbables, Truth or Dare lui reste dans un climat réaliste et dans un sens, simpliste. Ce qui le rend donc plus éprouvant, et plus percutant pour le spectateur. Bien entendu, le spectateur qui lui sera plus habitué à manger du blockbuster au cinéma pourra être rebuté par certains aspects du long métrage. Autant par son aspect petit budget, pourtant bien géré, que par sa liberté frontale de ton. Ici le gore n’est pas fun, et n’est pas là pour l’être. Et moi je dis que c’est tant mieux comme ça. Du bon boulot donc ! Il est surprenant de voir que trois ans après son tournage, et avec de nombreux prix en festival, le film n’a eu droit qu’à une sortie en Allemagne !

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LES PLUS LES MOINS
♥ Simple certes mais efficace
♥ Ça monte doucement en tension
♥ Un final sanglant et dérangeant
⊗ Quelques petits défauts du au budget serré
Les débuts derrière la caméra de la part de Jessica Cameron sont prometteurs. Elle livre un film qui devient progressivement dérangeant et très violent, sans une pointe d’humour.

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truth-or-dareTitre : Truth or Dare
Année : 2013
Durée : 1h24
Origine : U.S.A.
Genre : Horreur
Réalisateur : Jessica Cameron
Scénario : Jonathan Scott Higgins et Jessica Cameron

Acteurs : Jessica Cameron, Ryan Kiser, Heather Dorff, Shelby Stehlin, Devanny Pinn et Brandon Van Viletn

 Truth or Dare (2013) on IMDb


Review in English:

After a few years in the industry, acting in shorts films and indie low budget horror films, Jessica Cameron decides in 2013 to do something new. That’s how Truth or Dare was born, a film she was set to cowrite and produce in the first place, and of course, to be one of the leading role. But when the few people she had in mind to direct were not available, here the little Jessica doing something new. She’ll be the director. And she liked it, because she still directs now, with her last feature, Mania, being in festivals right now. So Truth or Dare, her first feature, a film with a simple script, some people might even say it’s only déjà vu. A few young people have some success on the Internet thanks to their videos, fake of course, are sequestered in their new location by a guy claiming to be their fan number one. No more special effects and off screen horror, this fan will push them to play truth or dare, a new twisted version of the game, violent, and sometimes even sexual. A lie and you can be stabbed, you refuse to do a dare and you can end up being shot in the head. The film, on a simple way, will raise tension, set a proper atmosphere, and slowly, will become darker and sicker while developing some themes.

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Here, again, we quickly realize that we don’t really know our friends, that under the smile of our best friend can hide a monster. Nothing new yes. Beyond this theme, Truth or Dare also points his finger on people who become famous by making basically anything and everything on the internet just to be noticed, but also in a sense their audience with this number one fan, persuaded to hold the truth and to know the audience’s expectations. If a video is criticized because the audience is convinced that it’s special effects, they must be given more realism, or even the only thing that attracts everyone: sex. The first good point of this small production, is that if the subject and its themes are not new at all, its story remains well written. And it needed it, because let’s face it, there are not a lot of characters (six captives and one fucked up guy), and the film takes place in basically one room after the opening sequence. But the script manages to install a very pleasant cruising speed, making the whole thing entertaining from the beginning to the end, and manages to go crescendo, with truth or dare more savaged, and even, let’s say it, disturbing.

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For example, it’s one thing to learn that your best friend is having sex with your boyfriend, but seeing the thing with your own eyes (and with a few bloody tortures), it’s not the same thing. Truth or Dare begins slowly, with truths and dares that would almost be describes as nice (although the nipple things… it hurts!), before going into a more disturbing environment for the last half hour that seems to never stop. The gore effects were in the beginning pretty fast, they become now something to help the plot moving, on a relatively daring way. When for example the Saw films quickly became ridiculous with its stupid traps, Turth or Dare keeps a realistic climate and in a sense, a simpler one. And it only makes it more powerful and toughest for the viewer. Of course, the viewer who is more used to go see big blockbuster films could be put off by some aspects of the feature. Like it’s low budget aspect, even if it’s really well managed, but also by its tone. Here, the gore isn’t fun, it’s not supposed to be. And I think it’s a good thing. So good job! Shame three years after filming, and with that many nominations and prizes in festival, the movie only got a release on DVD in Germany!

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POSITIVE NEGATIVE
♥ Simple but effective
♥ A good tension
♥ A bloody and disturbing finale
⊗ Some small defects due to the tight budget
The directorial debut from Jessica Cameron are promising. She delivers a film that becomes progressively disturbing and very violent, without a hint of humor.
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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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