
À cause d’un pari stupide, sept jeunes adultes partent en forêt pour tuer un ours qui a déjà fait plusieurs victimes. Surprise, ce n’est pas un ours qui protège son territoire, mais un vétéran du Vietnam, bien équipé et masqué, avec un gant à la Freddy qu’il fait passer pour des griffes d’ours.
Avis de Cherycok :
Un slasher mexicain des années 80, en voilà une bobine pittoresque non ? Et non, ce n’est pas que les Etats-Unis qui ont pondu des bobines où un groupe de jeunes décérébrés qui aiment picoler et se déshabiller vont se faire dessouder un par un par un maniaque masqué, le pays voisin a lui aussi contribué au genre avec par exemple le réalisateur Pedro Galindo III qui, à la fin des années 80 et au début des années 90, après quelques westerns, comédies et autres polars, a tenté sa chance dans le cinéma horrifique. On lui doit par exemple El Teatro del Horror (1991), Vacaciones de Terror 2 (1991), et donc le slasher qui nous intéresse aujourd’hui, Trampa Infernal (1989), sorti aux States et en Angleterre sous le titre Hell’s Trap, mais jamais arrivé dans nos vertes contrées. Les éditeurs s’étant peut-être dit qu’il y avait déjà beaucoup trop de slashers ricains en VHS, qu’ils n’allaient pas se mettre à en sortir en provenance du pays des sombreros. Et donc, ça vaut quoi ce slasher mexicain ? C’est pas si pire.
Qu’on se le dise tout de suite, il n’y a aucune originalité dans Trampa Infernal, le réalisateur Pedro Galindo III se contente d’appliquer la même formule et le même schéma narratif que ses petits copains yankees. Et quelque part, pourquoi changer une formule certes usée jusqu’à la moelle en 1989 mais qui a fait ses preuves ? On retrouve donc ici tous les codes et clichés des slashers américains. On a droit à des jeunes au QI peu élevé, des rivalités, de la belle demoiselle qui aime passer du temps en maillot de bain, un tueur qui semble (du moins au départ) invincible, un endroit isolé ou nos jeunes n’auraient pas dû aller mais où ils sont allés quand même, des coupes de cheveux so 80’s avec une coupe mulet qui est aussi arrivée au Mexique. Mais ici, c’est encore pire que d’habitude car, ce n’est pas qu’ils ne font pas cas du vieux qui leur explique pourquoi il ne faut pas aller là où ils veulent aller, c’est qu’ils ne le laissent même pas parler de tout ça. Oui, le film fait 1h16 génériques compris, pas le temps de s’emmerder avec ces conneries. Nous sommes en 1989, ça fait 10 ans qu’il y a des slashers, c’est bon, on a compris le truc. Mais du coup, ils vont où nos jeunes pour aller se faire trucider ? Eh bien ils vont en pleine montagne, dans une forêt, chasser un ours qui, selon le journal local, aurait fait un petit massacre. Comme ils sont plus cons que la moyenne, ils se sont dit qu’ils allaient lui faire la peau. Mais c’était sans compter sur un boogeyman qui trainait par là et qui s’est dit que c’était le bon moment de se dégourdir la machette. Nos jeunes plantent leurs tentes aux abords d’un lac, les garçons polissent leur fusil de chasse parce que c’est un travail de bonhomme, les filles se trémoussent en maillot de bain parce que ce sont des filles, et notre tueur guette le bon moment pour faire sa boucherie sportive.
Nous sommes ici dans une production très fauchée mais finalement qu’importe car ce genre de film n’a jamais demandé beaucoup d’argent. Un coin perdu en guise de décor, 6 ou 7 acteurs/trices et le tour est joué. Enfin, « acteurs », c’est vite dit parce que, s’ils ont pris des cours d’acting, ils étaient en train de dormir sur le radiateur au fond de la classe. De plus, leurs personnages sont quand même sacrément vides du bulbe et, par exemple, ça ne choque personne d’aller chasser le tueur en laissant une pauvre jeune fille seule dans leur voiture. Et, oh, surprise, elle se fait tuer ! Mais par chance, le tueur est tout aussi crétin qu’eux, traversant des passages bien vides plutôt que de se faire discret pour les surprendre. Mais il s’en fout, il est super balèze, il va aussi vite en courant dans les bois que nos jeunes en voiture sur une route. Et comme ils ont une propension à se prendre tous les pièges du tueur, il n’a pas à faire beaucoup d’effort pour leur ôter la vie. On sent l’inspiration de Vendredi 13, bien entendu, mais aussi de Evil Dead, avec cette caméra qui parfois avance au niveau du sol, Halloween, avec le masque du tueur, ou encore Freddy, avec ce tueur qui a un gant avec non pas des lames mais des petites scies au bout de chaque doigt, et La Colline a des yeux pour le final. Pedro Galindo III n’a pas le talent de Sean S. Cunningham, ni de Wes Craven, ni de John Carpenter, et encore moins de Sam Raimi, mais sa mise en scène se tient. On y retrouve même un peu de Predator ! C’est simple, certes, sans génie, certes, mais le job est fait avec une atmosphère sympathique bien que jamais effrayante. Son film ne perd pas trop de temps et lorsque l’ensemble se lance, le rythme se fait assez soutenu. Les meurtres, bien que classiques, sont plutôt efficaces, même si peu gores, avec un tueur qui, mine de rien, finira lui aussi par s’en prendre un peu plein la gueule. Bon, jusqu’à ce que ça le gonfle et qu’il revienne les cribler de balles avec un M16 parce que ça suffit ces conneries. Cependant, ne vous attendez pas à de la nudité, pas l’ombre d’un boob à l’horizon, le mexicain semblait bien plus prude que son voisin du nord.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Mise en scène correcte ♥ Court et direct ♥ Des inspirations assumées ♥ Plutôt fun |
⊗ Le jeu d’acteur ⊗ Prévisible ⊗ Trop gentillet |
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Trampa Infernal est un slasher tardif plutôt honnête. Kitch, pas très bien joué, pas assez gore, il reste malgré tout un divertissement suffisamment enthousiaste et rythmé pour qu’on passe un sympathique moment. |
Titre : Trampa Infernal / Hell’s Trap
Année : 1989
Durée : 1h17
Origine : Mexique
Genre : Slasher tardif
Réalisateur : Pedro Galindo III
Scénario : Pedro Galindo III, Santiago Galindo
Acteurs : Pedro Fernandez, Edith Gonzalez, Toño Mauri, Charly Valentino, Marisol Santacruz, Adriana Vega, Alfredo Gutiérrez, Alberto Mejia Baron, Armando Galvan