[Film] The Devastator, de Cirio H. Santiago (1986)


Un vétéran du Vietnam enquête sur la mort de son ancien commandant dans une petite ville californienne. Il découvre rapidement que son vieil ami était impliqué dans un syndicat du crime local qui domine la ville. Les gangsters attaquent le vétéran, qui revient ensuite avec certains de ses anciens camarades pour se venger.


Avis de Cherycok :
Ha ce cher Cirio H. Santiago, infatigable réalisateur philippin actif du milieu des années 50 jusqu’aux années 2000, pape du cinéma bis s’étant spécialisé dans l’actionner sous toutes ces formes dès le milieu des années 70 avec des titres répondants aux doux noms de TNT Jackson (1974), Le Samouraï Noir (1978), Attaque à Mains Nues (1981), Striker (1983), Equalizer 2000 (1987) ou encore Dune Warriors (1991). Un réalisateur que j’apprécie énormément pour la générosité de ses films, ce dernier n’hésitant pas à pousser les potards à fond pour le plus grand plaisir du spectateur qui doit en avoir pour son argent. Certes, ses films ont plus souvent une place chez Nanarland qu’aux Oscars, mais pour l’amateur de mauvais films sympathiques, sa filmographie de cette période est un coffre au trésor rempli de petites gemmes. Bon, des gemmes tordues, boursouflées et pas bien brillantes, mais l’amateur saura les reconnaitre quand même et prendre du plaisir à les regarder. Ma dernière trouvaille en date, The Devastator, également appelé The Destroyers, Kings Ransom ou encore Force Commando, des titres qui annoncent clairement la couleur, qu’il réalise pour le compte de ce roublard de Roger Corman.

Dès la première scène, ça pète de partout, avec un village de guerrieros qui est pris d’assaut par un hélicoptère. Morts, explosions, décapitation, mais tout ça n’était qu’un rêve, ou plutôt un cauchemar de Rick Hill. Ce nom ne vous dit sans doute rien mais il s’agit du héros du génialement nul Deathstalker, un acteur dont on tombe immédiatement fan après avoir vu le Deathstalker susnommé. Au visionnage de The Devastator, on peut l’affirmer haut et fort, il est toujours aussi mauvais acteur, avec son air benêt, sorte de croisement entre Michael Dudikoff, Peter Weller et Patrick Poivre d’Arvor, qui lui procure un côté très attachant. Mais il ne dénote pas trop puisque le reste du casting est raccord avec lui, vraiment pas bon, mais semblant malgré tout faire de son mieux. Le pire, ce sont les figurants, parfois complètement perdus lors des scènes d’action, ne sachant pas toujours comment réagir, comme s’ils n’avaient pas eu de directives ou ne les avaient pas comprises. Le scénario n’est guère mieux, tenant sur un post-it, une bête histoire de vengeance qui ne sert qu’à aligner des scènes d’action. Les personnages sont caractérisés à la truelle, sans aucune finesse, sans aucune nuance, mais ça c’est typique de Cirio H. Santiago car ce n’est pas ce qui l’intéresse. Ce qui l’intéresse, c’est l’action, et plus il y en a, plus il est content, et nous aussi par la même occasion. Cirio H. Santiago est le roi de la copie de Mad Max 2 (Dune Warriors, Stryker, Wheels of Fire, …), mais il est aussi celui de la copie de Rambo (Final Mission, Kill Zone, Firehawk, Eye of the Eagle, …) et si au sortir de The Devastator, vous y voyez des similitudes avec le premier Rambo, c’est tout à fait normal. Mais Cirio est aussi le roi du recyclage et The Devastators a clairement pas mal points communs, pour ne pas dire de moment complètement pompés, avec autre de ses propres films, Final Mission (1984).

Alors autant le dire tout de suite, nous ne sommes pas ici dans du John Woo en termes de gunfights. Ça veut canarder et exploser dans tous les sens, mais ça ne cherche pas à styliser quoi que ce soit et la mise en scène est sincèrement moyenne. Mais pour le coup, il est vrai que le film est très rythmé et que oui, ça canarde et ça explose dans tous les sens. Ici, notre héros et ses potes vont se déchainer sur des cultivateurs de cannabis en Californie du Nord et le killcount sera plutôt élevé (au moins une centaine). Certaines scènes de destruction semblent être des images d’archives, comme si le budget que lui avait alloué Corman n’était pas mirobolant, mais malgré tout, Santiago utilise toujours ce qu’on lui donne à bon escient avec de l’hélico, des armes diverses et variées, des jeeps, un budget munitions sympathique, des motos à trois roues sans doute recyclées d’un de ses post-apo, et bien d’autres belles choses que l’amateur de bisseries saura apprécier. Fusillades, bagarres, courses poursuites, infiltration, scènes de guérilla, ça tient clairement ses promesses. Pas de fioriture, pas de chichi, ça sent la testostérone et la poudre. Un film fait par des mâles, pour des mâles. On aura également droit à quelques scènes bien ridicules à l’instar de ce moment où ce maniaque, Ox, qui brûle tout un champ de marijuana en hurlant et en inhalant la fumée histoire d’avoir une dernière défonce. The Devastator possède toutes les caractéristiques du film de guerre kitch des années 80, et c’est aussi pour cela que les amateurs du genre prennent plaisir à les regarder : jeu d’acteur aux fraises, répliques ringardes farcies de grossièretés, du pan-pan / boum-boum, un peu de nudité, un peu de drogue, des vétérans du vietnam, … Bref, de quoi passer un bon petit moment si vous avez trainé un tant soit peu du côté de Nanarland.

LES PLUS LES MOINS
♥ Court et rythmé
♥ Des morts comme s’il en pleuvait
♥ Rick Hill, délicieusement ridicule
♥ Un faible budget bien utilisé
⊗ Ça manque de boobs
⊗ Ça manque d’effets gores
⊗ Ça manque de répliques improbables
⊗ Ça manque de scènes ridicules

Note :
Note nanar :

Bien qu’il existe de bien meilleurs nanars de guerre, The Devastator est un petit film d’action amusant si vous aimez les mauvais films sympathiques. C’est rythmé, ça pète de partout, le quota de divertissement et de scènes ridicules est rempli.

LE SAVIEZ VOUS ?
• Il s’agit de l’un des huit premiers films distribués par la nouvelle société de Roger Corman, Concorde Pictures, aux côtés de Wizards of the Lost Kingdom, Naked Vengeance, Wheels of Fire, Loose Screws (Screwballs II), School Spirit, Barbarian Queen et Streetwalkin’.

• Dans la scène de l’explosion de la station-service, la station-service réelle appartenait au réalisateur Cirio H. Santiago. Il avait des problèmes avec les locataires actuels qui ne payaient pas leur loyer, alors il l’a fait exploser dans le film à leur insu. Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres de ce genre d’incident aux Philippines.



Titre : The Devastator / The Destroyers
Année : 1986
Durée : 1h18
Origine : U.S.A / Philippines
Genre : C’est pas ma guerre !
Réalisateur : Cirio H. Santiago
Scénario : Joseph Zucchero

Acteurs : Rick Hill, Katt Shea, Crofton Hardester, Terrence O’Hara, Bill McLaughlin, Kaz Garas, Jack S. Daniels, Steve Rogers, Debbie Brooks, Don Gordon Bell


5 1 vote
Article Rating

Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
S’abonner
Notifier de
guest

1 Commentaire
le plus ancien
le plus récent le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires