[Film] Equalizer 2000, de Cirio H. Santiago (1987)

Nous sommes dans le nord de l’Alaska, 100 ans après la fin de l’holocauste nucléaire. Les déchets radioactifs ont été desséchés par un soleil brûlant et implacable. Ce qui avait été autrefois une terre couverte de neige et de glace n’était plus aujourd’hui qu’un désert aride. Les collines du nord étaient sous le contrôle des Maîtres Suprêmes. Le pétrole de la région était la base de leur puissance. Mais un vent de révolte commençait à souffler.


Avis de Cherycok :
Quand on est comme moi devenu immédiatement fan du genre post-nuke après un visionnage tôt dans l’enfance du chef d’œuvre Mad Max 2, on s’est forcément jeté sur le moindre film du genre qu’on a vu passer. New-York 1997 et sa suite de sir Carpenter, des films moins connus mais néanmoins très bons tels Le Sang des Héros, le rigolo Doomsday de Neil Marshall, l’explosif et génial Mad Max : Fury road… On a malheureusement rapidement fait le tour et l’amateur de films post-apocalyptiques se voit obligé de tabler sur le cinéma d’exploitation, bien plus lowcost et boiteux. Celui italien dans un premier temps, avec des films tels que Les Guerriers du Bronx ou Les Nouveaux Barbares, puis en dernier recours sur celui de l’Asie du Sud-Est où l’infatigable Cirio H. Santiago a régné en maître sur le genre durant les années 80 et 90. Du cinéma fauché et opportuniste au possible mais très souvent généreux en termes d’action. Le Equalizer 2000 (Apocalypse Warriors en VF) dont nous allons parler ici est un des dignes représentants du post-nuke Philippin, un film « ratata tata boum boum » bien nul mais pourtant assez fun.
A noter que le visionnage aura été effectué avec une copie VHS pas de première fraicheur (désolé pour la qualité des captures d’écran), avec une VF aux petits oignons où trois doubleurs s’occupent des voix de l’ensemble des personnages, le tout avec un volume changeant. Une fois ces précisions apportées, retournons au cours normal de cette chronique.

Le programme de Equalizer 2000 va être simple puisqu’il ressemble à tous les autres post-apo fauchés de cette époque : du terrain vague, des bagnoles customisées à la va-vite, une tripotée de figurants locaux recrutés sur le tas parce que le figurant aux Philippines ça ne coute pas cher, un gros tas d’explosifs bon marché, un héros badass, de la testostérone à ne plus savoir quoi en faire, et bien entendu, la petite touche féminine avec une Miss Boobs 1986 dont on espèrera durant 1h17 voir le moindre bout de téton lors de l’habituel plan nichon gratuit du cahier des charges. En vain… Et donc un côté fauché de tous les instants à commencer par les décors. Deux carrières abandonnées, deux. Pas une de plus, pas une de moins. Et le film va sans cesse jongler entre l’une et l’autre. Mais pas que, les voitures également, élément central de ce genre de films habituellement. Même si un effort a été fourni comparé avec les plus beaux étrons du genre, on reste quand même sur du semi foutage de gueule. Vas-y que je colle un tuyau d’échappement sur le côté de la portière, un ou deux trucs piquants par-ci par-là, et c’est bon. Dix minutes top chrono. Un génie le chef accessoiriste. Bon, il faut dire aussi que le budget accessoires / costumes devait être quasi inexistant si on en juge par le look des différents protagonistes. C’est simple, on a l’impression qu’ils n’avaient aucun costume et que le réalisateur a réuni tout le monde avant le tournage pour leur dire : « Bon les gars, demain, on commence à tourner et c’est freestyle. Chacun fait ses fonds de placard et se ramène vêtu avec tout ce qui pourrait faire de près ou de loin post-apocalyptique ». Et c’est ainsi qu’on se retrouve avec un chef des méchants arborant fièrement un costume SS, des épaulettes de football américain et des lunettes de ski. Ah, et par souci d’économie, on recycle les seconds rôles afin qu’ils interprètent plusieurs rôles. On enfile une cagoule et hop, on ne nous reconnait plus. Il est malin de Cirio H. Santiago.

Equalizer 2000 a en plus le culot de briller par son absence totale de scénario. Parce que, après tout, à quoi ça sert un scénario ? On va donner au spectateur ce qu’il demande, c’est-à-dire 1h17 de gunfights, d’explosions et de courses poursuites, manquerait plus qu’on perde de l’argent à payer un vrai scénariste pour qu’il ponde un vrai scénario. Un fil conducteur suffira. Et c’est vrai que sur ce point, le film ne se moque pas de la gueule du monde. Ça n’arrête pas du début à la fin. Sur 1h17 de film, génériques compris, les scènes d’action doivent bien occuper 1h05 de film. Ça se la joue badass et c’est badass, même s’il est clair qu’il ne faut pas s’arrêter aux invraisemblances dont le film fait preuve.
Richard Norton (Niki Larson, China O’Brien I et II), tout de muscles contractés et huilés, joue un héros défiant toutes les lois du corps humain, se requinquant d’une blessure par balle en deux temps trois mouvements et faisant preuve d’un équilibre hors du commun lors d’une scène, debout sur une voiture lancée à pleine bourre sur des sentiers de graviers. Les protagonistes lors des gunfights se contentent de tirer comme des débiles sur leurs adversaires sans essayer à aucun moment d’élaborer le moindre semblant de stratégie. La verdure est un peu trop présente pour soit-disant un Alaska ayant subi l’apocalypse nucléaire. Et je ne vous parle même pas des faux raccords qui ponctuent le film. Mention spéciale à ce plan large lors duquel une mouche vient se poser sur l’objectif de la caméra durant de nombreuses secondes et qu’ils n’ont même pas daigné refaire. Parce que oui, le temps c’est de l’argent, et on n’a pas d’argent donc… Le jmenfoutisme est de mise et contraste un peu avec la réalisation qui elle semble avoir été faite avec un certain sérieux. Certains plans sont plus recherchés que la moyenne, Cirio H. Santiago ne se contentant pas d’aligner un enchainement de plats basiques. A noter une bande originale électro étrangement sympathique et un Robert Patrick tout jeune dans un de ses premiers rôles, cinq ans avant d’être révélé au grand public pour son rôle de T1000 dans le Terminator 2 de James Cameron.
Une suite verra le jour en 1992 sous le titre de Raiders of the Sun mais aussi Apocalypse Warriors, qui est aussi le titre VF donc du premier opus.

LES PLUS LES MOINS
♥ Action quasi non-stop
♥ Les codes du post-apo respectés
⊗ Où es-tu petit scénario ?
⊗ Fauché comme les blés
Note :
Note nanar :
Equalizer 2000 est un post-nuke lowcost ni mieux ni moins bon que les autres films du pape du genre Cirio H. Santiago. Mais son rythme effréné et ses nombreuses excursions dans le nanar en font un série Z plutôt fun à regarder pour qui aime le post-apo.



Titre : Equalizer 2000 / Apocalypse Warriors / Defender 2000
Année : 1987
Durée : 1h17
Origine : Philippines / USA
Genre : Sous Post-Nuke
Réalisateur : Cirio H. Santiago
Scénario : Joe Mari Avallena, Frederick Bailey

Acteurs : Richard Norton, Corinne Wahl, Robert Patrick, William Steis, Frederick Bailey, Rex Cutter, Warren McLean, Peter Shilton, Don Gordon

 Apocalypse Warriors (1987) on IMDb














0 0 votes
Article Rating

Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
S’abonner
Notifier de
guest

2 Commentaires
le plus ancien
le plus récent le plus populaire
Inline Feedbacks
View all comments