[Film] Mosquito, de Gary Jones (1994)

Un vaisseau extraterrestre s’écrase dans une zone marécageuse. Des moustiques entrés en contact avec le sang extraterrestre deviennent aussi gros que des oiseaux de proie et particulièrement agressifs.


Avis de John Roch :
Mosquito est le premier film réalisé par Gary Jones. Technicien des effets spéciaux ayant bossé pour Sam Raimi (Evil Dead 2 et 3), John Woo (Chasse à l’Homme) ou Robert Rodriguez (Une Nuit en Enfer), Gary Jones a tout comme beaucoup de ses collègues passé le cap de la réalisation. Une filmographie loin d’être marquante, entre épisodes de séries TV, téléfilms de noël et séries Z. Tout juste on notera Spiders, qui fait partie des fers de lance de la mouvance des films d’attaques animales actuelle qui mine de rien perdure depuis plus de 20 ans. Sorti aux States en 1994, puis tardivement en France à l’aube du nouveau millénaire avant de devenir l’une des stars des bacs à dvd à 1€, Mosquito est une série Z avec des moustiques géants plutôt cool, une sorte d’hommage aux films de monstres fauchés des années 50 qui contient le lot de défauts propres à ce genre de métrages mais où tout le pognon investit se ressent à l’écran. Vous me direz, il y en avait pas beaucoup, mais ça devrait servir de leçon aux producteurs des films du genre qui inondent nos écrans, fun sur le papier mais en grande majorité très chiantes. Mosquito, c’est tout l’inverse.

Forcement, le scénario est réduit comme peau de chagrin. On trouve l’habituel groupe de survivant qui va s’allier pour détruire la menace. Ici des moustiques qui ont sucé le corps d’un extra-terrestre qui s’est crashé sur terre et qui prennent suite à ça des proportions démesurées. A l’héroïne calée en biologie, à son boyfriend qui passe son temps à grogner et à bander ses muscles en arrière plan car il sert à rien, un scientifique qui passait par là, un garde forestier benêt qui s’avère être un héros au grand cœur et à des frères braqueurs de banque de stopper la prolifération des insectes qui volent et qui sucent tout en surmontant quelques tensions au sein du groupe. Pour faire avancer l’histoire, des acteurs qui au mieux sont dans un surjeu total, au pire juste mauvais, récitent des lignes de textes hallucinantes de nullité. Parfois ça résume ce qui s’est passé précédemment et ça disserte sur les moustiques géants à renfort de mots scientifiques histoire de montrer que le sujet a été potassé, la plupart du temps ça tente vaguement un humour pas drôle, même si parfois c’est rigolo et référentiel, comme de donner à Gunnar Hansen une tronçonneuse dans les mains en le faisant s’interroger sur son habilité à manier l’engin 20 ans après Massacre à La Tronçonneuse.

Les scènes d’exposition sont parfois amusantes, mais peu engageantes. C’est pas très bien fichu lors des scènes de jour (c’est mieux la nuit, cache misère oblige), pas très bien écrit, ça joue pas très bien, mais par chance lesdites scènes ne sont pas nombreuses et ce que l’on ne peut pas reprocher à Mosquito, c’est son rythme plus que satisfaisant. Le film promet des stiques géants, nous sommes servis. Certes, le budget a été sévèrement réduit, le bonhomme chargé des sfx a fait le coup du paquet de cigarette et n’est jamais revenu, obligeant du coup Gary Jones à être au four et au moulin, et c’est par moments un peu le bordel car la plupart des attaques des moustiques géants ont été tournées dans des lieux étroits, mais force est de constater que le métrage est très généreux et ça avec des effets spéciaux à l’ancienne. Les moustiques volent, perforent des yeux, des jambes, des culs et vident de leur sang leurs victimes dans des petits passages gores cartoonesques assez sympas. On en dira pas tant des autres effets spéciaux qui donnent vie aux moustiques. Si les marionnettes font illusions, la stop motion ringarde qui nique la cohérence de la taille des suceurs de sang et les dizaines de moustiques géants dessinés à même la pellicule pour donner un effet d’ampleur prêtent à sourire. Des effets ratés mais néanmoins rigolos, qui ajoutent un capital sympathie à ce Mosquito plus sympa qu’il en a l’air.

LES PLUS LES MOINS
♥ C’est rythmé
♥ C’est généreux
♥ Il y a des fois, les effets spéciaux font illusion…
♥ Une partie du casting en roue libre…
♥ Parfois, c’est rigolo
⊗ Techniquement, ce n’est pas très bien fichu
⊗ C’est pas très bien écrit
⊗ … mais la plupart du temps c’est assez ringard
⊗ … l’autre qui ne fait pas d’effort

Mosquito, c’est le genre de série Z en surface pas très encourageante. Et pourtant c’est un film tout ce qu’il y a de sympathique, rythmé, généreux et parfois assez rigolo. A se garder sous le coude pour un jour de pluie, ça fait le job.



Titre : Mosquito
Année : 1994
Durée : 1h32
Origine : USA
Genre : Baygon
Réalisateur : Gary Jones
Scénario : Tom Chaney, Steve Hodge et Gary Jones

Acteurs : Gunnar Hansen, Ron Asheton, Steve Dixon, Rachel Loiselle, Tim Lovelace, Mike Hard, Kenny Mugwump

Mosquito (1994) on IMDb


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Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
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