Alors qu’il purge une peine de dix années de prison, Zafik apprend que sa femme et son fils ont été assassiné et que ces meurtres sauvages n’ont pas été élucidés. Une fois libéré il est décidé à retrouver les coupables et à se venger. Il rencontre alors Feroz, le cousin de sa femme, un bagarreur excentrique qui va lui proposer de l’aider dans sa quête. Il devient en quelque sorte son assistant.
Avis de Nasserjones :
Chassez le naturel et il revient au galop. Ces dernières années, j’ai beau m’être ouvert au cinéma d’auteur et regarder de plus en plus de drames du monde entier, la vérité c’est que j’en reviens toujours à mon cinéma de prédilection : le polar bien violent. En effet, depuis l’adolescence et ma découverte des polars de John Woo, Ringo Lam, Kirk Wong et autres girls with guns, il n’y a finalement rien qui me procure autant de plaisir qu’un bon polar bien sanglant avec des bastons à la machette ou à la barre de fer, des gunfights, des courses poursuite en voiture et dans l’idéal un peu de kung fu et de high kick. Ça tombe bien c’est ce que propose The Assistant. En plus, il est réalisé par Adrien Teh qui a déjà réalisé le très sympathique actionner militaire Paskal (dispo sur Netflix) et le tout aussi sympathique film de baston Wira.
Bon alors on est devant une petite série B Malaisienne et la Malaisie c’est pas Shanghai donc il ne faut pas s’attendre à un déferlement d’effets pyrotechniques à la Dante Lam. C’est le genre de films devant lequel il faut être un peu indulgent au niveau scénaristique, jeux des acteurs et éventuels CGI mais devant lequel on espère un peu de fun, de la générosité et bien sûr de la violence. En somme, du divertissement pour adulte. The Assistant c’est un peu le genre de film qu’on peut regarder tout en jetant un coup d’œil sur twitter et les résultats du foot, et puis on peut même se permette d’aller faire un tour dans la cuisine grignoter un truc et revenir 5 min après sans avoir raté grand-chose. Le héros sort de prison et rentre chez lui, il pleure en repensant à sa famille qu’il a perdu. C’est triste mais on s’en fout en fait parce-que c’est amené de manière tellement convenu, les ficelles sont tellement grosses que c’est difficile de ressentir une quelconque émotion devant une écriture et une réalisation aussi téléguidées. Et puis le tueur, si au bout de 20 minutes vous n’avez pas deviné qui c’est, c’est que vous avez vécu dans une grotte sans télé et sans électricité pendant 30 ans.
Mais finalement tout ça on s’en fout un peu. Bien sûr Ringo Lam arrivait à faire des films à la fois violents, efficaces, bien écrits, bien joués, qui te prenaient aux tripes, mais quand on a vu a vu Paskal et Wira de Adrien Teh, on sait à quoi s’attendre ou plutôt à quoi ne pas s’attendre. Donc j’étais venu chercher un divertissement dans la lignée de Wira et c’est ce que j’ai eu. Dès la première grosse scène de baston dans les couloirs d’un bordel, le résultat est plutôt convaincant. Le personnage de l’assistant joué par le très athlétique et véritable artiste martial Hairul Azreen (déjà héros de Wira et Paskal) fait le job. Il défonce donc une dizaine de gars à la barre de fer et au couteau, ce n’est pas trop mal réalisé et chorégraphié, assez sauvage, c’est finalement ce que j’étais venu voir. Son personnage qu’on découvre peu à peu comme étant légèrement psychopathe est bien rigolo aussi, avec son style de chanteur pop, sa teinture blonde et son ricanement débile. Le film est d’ailleurs un peu conçu comme un buddy movie (l’humour en moins). On a deux héros opposés qui font équipe, l’un est faible et ne sait pas se battre, l’autre un fou furieux qui ne demande qu’à briser des os et que la violence amuse. Les autres scènes d’action sont elle aussi pas trop mal. On a une course poursuite en voiture elle aussi pas trop mal, un gunfight avec des bruits de détonation et des impacts de balles en CGI un peu cheap mais qui fait quand même le job et un contre un à mains nues assez long dans un style penchak silat. Bref, sans faire d’étincelles, tout dans ce The Assistant est pas mal. Pas extraordinaire, mais pas mal non plus. Et puis vers la fin du film arrive un twist surprenant que pour ma part je n’ai pas du tout vu venir. Bien que ce ne soit pas le twist du siècle et qu’il soit pompé sur un grand film hollywoodien que je ne citerai pas pour ne pas vous gâcher le plaisir, eh bien il rajoute une dose de fun à la bobine, c’est un peu la cerise sur le gâteau. La toute fin virant un peu au grand n’importe quoi et au grotesque n’empêche pas Adrien Teh de remplir son contrat. L’objectif est atteint, The Assistant est la série B violente et efficace que je voulais voir.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Des scènes d’action correctement emballées ♥ Un rythme bien maitrisé, agréable à regarder de bout en bout ♥ Le personnage de Feroz qui en fait des tonnes Un twist surprenant |
⊗ L’identité du tueur qu’on devine dès le début Quelques séquences cheap Un final qui vire au grand n’importe quoi |
The Assistant est une série B violente et efficace, avec un twist surprenant, qui accomplit parfaitement sa mission de divertissement pour adulte. Dans le genre polar action, il se permet même le luxe de faire mieux que ce que les sud-coréens ont pu nous proposer ces deux dernières années. |
LE SAVIEZ VOUS ?
• Le film est disponible sur Netflix.
Titre : The Assistant
Année : 2022
Durée : 2h04
Origine : Malaisie
Genre : Polar / Action
Réalisateur : Adrien Teh
Scénario : Adrien Teh, Chi-Ren Choong
Acteurs : Hairul Azreen, ledil Dzuhrie Alaudin, Henly Hii, Farali Khan, Chew Kin Wah, Sugeeta Chandran, Coby Chong, Mior Darwish, Tony Eusoff, Hannah Hashim