[Film] Shark Bait, de James Nunn (2022)

Des étudiants en plein Spring Break au Mexique prolongent la fête en Jet Ski au petit matin. Une violente collision les immobilise en mer et blesse gravement l’un d’eux. Ils tentent de rejoindre la côte mais des prédateurs rôdent dans les eaux souterraines…

Avis de Cherycok :
Des fonds marins inquiétants sur une musique inquiétante… des noms qui s’inscrivent à l’écran dans une police Arial taille 22… une caméra qui bouge sous l’eau… Au loin, la plage, de nuit, des lumières… De la musique festive se fait entendre. Oui, c’est bien ça, c’est la grosse teuf de la mort sur le sable. On découvre Nat, Tom, Milly, Tyler et Greg, un groupe de jeunes pas comme les autres en vacances. Ils sont… différents. En effet, ils cumulent à eux 5 un QI de 12. Oui, ils sont très alcoolisés. Ils fêtent leur dernière soirée de vacances, alors ils dansent, ils picolent, ils rigolent, ils prennent des selfies, ils se montrent les boobs, ils font des roues, bref, c’est la fête quoi. C’est alors qu’un demi vieux mécanique (oui, il lui manque les jambes et il est en fauteuil roulant) prévient l’un d’eux… « le grando requino blanco…. Faisa attenciono… ». Ouais, c’est presque ça. Un gars sympa le vieux, voyez ? Et voyant à ses heures perdues qui plus est, il a deviné la suite du film. 228 shots de tequila plus tard, c’est le lendemain. Nos cinq branleurs se réunissent. Ils sont désormais sobres, ils cumulent désormais à eux 5 un QI de 12 car, non, ce n’était pas l’alcool, ils ne sont juste pas livrés avec l’option cerveau. Le plus futé d’entre eux, qu’on reconnait à son œil fripon, aperçoit justement du coin de son œil fripon deux magnifiques Jet Ski garés au bord de l’eau. Et là, c’est le drame, bien entendu…

Les quatre plus malins d’entre eux se disent que, tiens, ça serait chouette une petite balade en jet ski avant de prendre l’avion cet après-midi. Ouais, en plus on pourrait faire la course, s’éloigner des côtes et jouer au jet ski tamponneuse au milieu de nulle part ! Il est important de souligner ici le travail remarquable du scénariste Nick Saltrese, un fin limier. Un cadenas le moins solide du monde, les voilà en possession des clés, direction un endroit où personne ne pourra les trouver et ce malgré les réticences de Nat, la plus futée du groupe puisqu’à elle seule, elle s’accapare 8 et des 12 de QI du groupe. Vroum Vroum, jolis plans aériens de l’océan… Vroum Vroum, hey pas si mal la photographie… Vroum Vroum, ACCIDENT !!! Après quelques joutes maritimes, les deux jets ski ont décidé de s’accoupler mais, ne sentant pas leur force, l’un d’eux se blesse et l’autre meurt précipitamment. « Des jeunes cons à la mer ! Des jeunes cons à la mer ! » aurait-on pu entendre crier si ces débiles n’étaient pas allés aussi loin en si peu de temps. Rapides ces jets ski, rapides… ça fait à peine 14 minutes que c’est commencé et on a déjà deux jets ski HS, et le plus crétin des cinq crétins qui a une fracture ouverte au tibia. C’est ballot. Surtout que ça saigne. Faudrait pas que ça attire, que sais-je, un « grando requino blanco ». Après quinze minutes durant lesquelles ils bataillent à cinq sur leur jet ski, où ils règlent leurs comptes (parce que c’est le moment apparemment), tentent de capter du réseau avec un téléphone, plongent pour récupérer le téléphone qui est tombé à l’eau parce que putain t’es con Tom, tu as fait tomber mon téléphone, que Nat s’aperçoive que dessus y a des photos coquines de Tom et de Milly alors que Tom c’est le chéri de Nat, que Nat boude parce que oui, c’est vrai que c’est le moment de bouder grosse conne, surtout que tu aurais dû le voir venir vu comment Tom reluquait les gros lolos de Milly, les deux fils à l’intérieur du crâne de Tyler se touchent. Il s’exclame avec cette lueur si particulière dans les yeux de quelqu’un qui pense avoir eu une idée lumineuse « Je vais essayer de rejoindre la terre ferme à la nage, ou au moins essayer de trouver un bateau », tout en se rendant bien compte que, à 360°, il n’y a pas l’ombre d’un bout de terre ou d’un bout de voile. Mec, si tu ne meurs pas bouffé par le grando requino blanco, tu vas mourir d’épuisement hein. Mais bon, avec 1 de QI, on ne pouvait pas s’attendre à des merveilles de sa part.

Étant donné que cela semble être une bonne idée pour tout le monde, et comme il faut bien que Nick Saltrese fasse avancer son merveilleux scénario, Tyler se lance, un bras après l’autre, dans une nage folle à la recherche d’un potentiel bateau perdu. Quand soudain, à 30 minutes de film, el ailerono du grando requino blanco fait son apparition (enfin !). Panique à bord du jet ski du côté des quatre glandus, panique à l’eau du côté de Tyler. Quand soudain, Nat porte ses deux mains autour de sa bouche afin que le conseil qu’elle s’apprête à prodiguer puisse être entendu par le courageux (ou complètement con) Tyler et s’exclame avec un aplomb exemplaire, sans trembler des genoux : « Sors de l’eau, y’a un requin ! ». Et moi qui croyais que tu étais la moins cruche du lot Nat… Tu ne le vois pas qu’il est au milieu de nulle part, à 200m du jet ski, et que le seul moyen qu’il aurait de « sortir de l’eau » serait qu’il apprenne soudainement à voler ? Cette réplique est d’un niveau de connerie rarement atteint. Même chez The Asylum, ils n’avaient jamais osé la sortir celle-là. Par chance, notre grando requino blanco semble avoir autant de QI que Nat (qui vient de perdre 4 points) et décide donc d’ignorer Tyler pour le moment histoire de ne pas tomber dans le cliché que les blacks meurent en premier et histoire que les aventures de Tyler et sa traversée de l’impossible viennent grappiller quelques minutes d’un film qui n’a pas grand-chose à raconter, afin de se diriger vers le jet ski ou ce sang qui coule de cette fracture ouverte semble des plus gouleyants. Tyler peut donc continuer sans crainte. Grando requino blanco, jamais à court de blagounettes, fait chavirer le jet ski. Quatre crétins à la mer ! Enfin non, plus que trois, puisque Greg et sa patte folle sont amenés au fond de l’océan, manger les algues par la racine. Paix à ton âme crétin, paix à ton âme. Nat a failli y passer mais on ne va pas la tuer de suite, c’est la plus fute-fute du lot il parait, il faut qu’elle vive encore un peu. Plus que 7 de QI encore en vie (oui, souvenez-vous, Nat en a perdu 4 plus haut), dont 1 qui s’éloigne vers une mort certaine. Pendant que Nat, Tom et Milly se font la gueule, crament au soleil, ont soif, et se font sacrément chier (et nous avec) sur leur jet ski, le courageux Tyler aperçoit enfin un bateau. Il est fort le con ! Ce n’est pas des bras, c’est des pales ! « Au secours ! Au secours ! » tenta-t-il de crier. En vain, l’occupant du bateau semble sourd comme un pot. Quand soudain, un aileron. Oui, il fallait bien que le scénario avance et que le black de service fasse office de casse-dalle au cousin aquatique de Serge Blanco. Grumpf grumpf, Tyler disparait dans l’eau maculée de rouge. Petit ange crétin parti trop tôt. Plus que 6 de QI total encore en vie.

C’est alors qu’un jeu du poisson-chat et de la souris va commencer, sauf que la souris ne bouge pas et que le poisson-chat est un grando requino blanco qui n’a pas la lumière à tous les étages. Entre apparitions d’aileron et tentatives vaines de réparation d’un jet ski sans CAP mécanique, la nuit arrive. Il fait noir, ils ont froid et, oh, qu’est-ce donc ? Un cadavre avec un gilet de sauvetage dont certaines parties pourraient aider, sait-on jamais, à réparer la durite du moteur qui a pété ? Définitivement, Nick Saltrese mérite l’Oscar du meilleur scenario. Le gilet de sauvetage récupéré, notre blonde de service Milly l’enfile parce qu’elle ne sait pas trop nager. Ah oui, je vous avais pas dit ça, elle ne sait pas nager, mais insiste pour aller faire du jet ski loin des côtes. Ouais, définitivement, c’est la plus conne de tout le groupe. Certaines mauvaises langues diront que c’est parce qu’elle est blonde, mais ne voulant pas subir les foudres de ma femme, je dirais juste que c’est parce qu’elle a les plus gros boobs. De toutes façons, quelques minutes après, grando requino blanco décide que, comme il ne se passe de nouveau plus grand-chose, il est temps de réduire de moitié la taille de Milly. Croc, tout ce qu’il y a en dessous des boobs se retrouve désormais dans l’estomac du squale, il était temps qu’elle arrête de nous les briser menu. QI restant : 5. Ils ne sont plus que 2, Nat et son chéri Tom qui l’a trompé. Et comme le Karma fait bien les choses, Tom se fait croquer sur la hanche et le ventre. De belles grosses traces de morsures bien sanguinolentes qui diminuent grandement son espérance de vie et qui vont enclencher l’instant Mc Gyver. Nat réunit ses quatre neurones, arrache un tuyau du gilet de sauvetage et bim, il est réparé ton moteur ! Il est où le problème là !?! Trop forte cette Nat. Allez, je te rends tes 4 points de QI, tu es revenue à 8. Le jet ski redémarre, Tom ressemble à un gruyère, mais requino a encore faim (oui, c’est un estomac sur nageoires), il les poursuit et bim ! Il abîme le jet ski qui perd la puissance ! Tom se sacrifie pour la cause car au fond, c’est un homme bon, et Nat après quelques larmichettes repart vers la plage. Les derniers mètres se feront à la nage, car il n’y a plus assez de profondeur, damn ! Et sharkounet, euh requino blanco, est toujours là à l’affût ! Un vrai pot de colle ce requin. Alors Nat nage, Nat nage, et lorsque tout semble perdu et que ses orteils vont servir de cure dents, BIM ! La tête du squale se bloque entre deux cailloux. Punaise, ce scénario de fou ! Quel suspense ! Quelle tension ! Nat rejoint la plage, elle est sauvée, nous aussi lorsque le générique de cette daube retentit, THE END. Eh ben mon con, ce n’était pas bon.

LE SAVIEZ VOUS ?
• James Nunn a été réalisateur de seconde équipe sur le film de requin 47 Meters Down et sa suite. Il ne s’est donc pas lancé dans Shark Bait sans rien connaitre au genre. Cela n’a pas suffi pour rendre le film intéressant…

Titre : Shark Bait / Shark Bay
Année : 2022
Durée : 1h27
Origine : U.S.A
Genre : Un de plus
Réalisateur : James Nunn
Scénario : Nick Saltrese

Acteurs : Holly Earl, Jack Trueman, Catherine Hannay, Malachi Pullar-Latchman, Thomas Flynn, Daniel Casingena, Manuel Cauchi, Maxime Durand, Joshua Tabacs