[Film] Satanic Hispanics, de Demian Rugna, Mike Mendez , Alejandro Brugues, Eduardo Sanchez et Gigi Saul Guerrero (2022)

Lorsque la police fait une descente dans une maison d’El Paso, elle la trouve remplie de Latinos morts et d’un seul survivant. Connu sous le nom de « El Viajero », il est emmené au poste de police pour y être interrogé.


Avis de John Roch :
Dans le monde du film à sketches, chacun y va de son idée ou de son thème pour se démarquer des autres. Satanic Hispanics lui choisi la carte de la nationalité. Le métrage est mis en scène par cinq réalisateurs d’origine Hispanique : Demian Rugna (Aterrados, When Evil Lurks), Mike Mendez (Le Couvent), Alejandro Brugues (Juan Of The Dead) Eduardo Sanchez (Le Projet Blair Witch) et Gigi Saul Guerrero (Bingo Hell). Ils signent un film à sketches qui se situe dans la bonne moyenne du genre, la très bonne moyenne même. Comme toujours dans ce genre de films, il y a du bon et du moins bon. Fort heureusement Satanic Hispanics appartient à la rare catégorie de ceux dont il n’y a au final pas grand-chose à jeter si ce n’est un segment, le troisième. Ce qui n’est pas si mal pour un film qui en comporte six, fil rouge compris. C’est à Gigi Saul Guerrero que l’on doit le vilain petit canard du lot : “Nahules”, un sketch insipide, sans véritable inspiration et sans aucun réel intérêt. Tout le contraire du reste de Satanic Hispanics qui aligne les sketchs de qualités mélangeant humour, gore, folklore Hispanique et histoires originales.

En charge du fil rouge, c’est Mike Mendez qui ouvre le bal avec “The Traveler”, un huis clos sous la forme de l’interrogatoire de l’unique survivant d’un massacre, qui prétend être aussi vieux que le monde, par deux flics qui forcement ne gobent pas un mot. Pourtant, cet étranger continue de clamer qu’il doit être libéré sous 90 minutes, sans quoi la mort elle même va venir le chercher. Pour passer le temps, et tenter de convaincre les inspecteurs de police, il va raconter quelques histoires qu’il a entendues sur son chemin, toutes en rapport avec le paranormal. Il est de coutume que le fil rouge soit ce qu’il y a de plus faible dans un film à sketch, or il n’en est rien ici. Mike Mendez réussit à rendre dynamique cet échange qui ne manque pas d’humour et qui se conclut dans un ultime chapitre ou se mêlent divinité démoniaque et tuerie de masse dans un festival de ralentis classieux et de têtes explosées. Quant aux sketchs qui composent le métrage, hormis le troisième donc, ils mélangent gore et humour avec succès. Exception faite de “Tambien Lo Vi”, qui joue la carte de la terreur. Venant de Demian Rugna, ce n’est pas étonnant, et le réalisateur Argentin démontre une nouvelle fois son efficacité dans le genre avec un sketch au sujet original (un champion de rubik’s cube ouvre par accident une porte vers l’au delà) et à l’ambiance aussi pesante que dans ses deux dernières œuvres. Rien de bien neuf par rapport à Aterrados ou When Evil Lurks, mais un segment sympa et soigné qui fait office de récréation pour un metteur en scène qui n’a plus rien à prouver.

On pourrait penser Eduardo Sanchez disparu des radars depuis l’arnaque Blair Witch, le réalisateur a pourtant eu une bonne carrière à la télévision, et il se rappelle aussi parfois à notre bon souvenir avec des longs métrages de temps à autres. Sa contribution à Satanic Hispanics n’est pas la meilleure qu’a à proposer Satanic Hispanics, on parlera du segment le plus faible des réussis, juste une histoire de classement en somme. “El Vampiro” mérite tout de même l’attention pour son bon mélange entre horreur et comédie, mais aussi parce qu’il parvient à rendre attachant ce vampire en pleine course contre la montre pour rentrer chez lui avant le lever du jour et qu’il s’avère étonnamment touchant dans son final. Ce mélange d’horreur et de comédie, on le retrouve également dans ce qui est la pièce maîtresse de Satanic Hispanics : “Hammer of Zanzibar”. Hommage au polar hard boiled HK et à Sam Raimi, mis en scène avec une énergie folle, à la fois gore et vraiment drôle (l’origine du marteau de Zanzibar est à se pisser dessus), “Hammer of Zanzibar” est de loin le meilleur sketch du film et mérite à lui seul la vision du reste. Un segment raté, quatre autres qui vont du vraiment bon à l’excellent, les comptes sont bons pour Satanic Hispanics qui se propulse directement dans le haut du panier des films à sketches.

LES PLUS LES MOINS
♥ Globalement, un film à sketches plus que satisfaisant
♥ “Hammer of Zanzibar”
♥ Des sketches aussi différents qu’originaux
♥ Le mélange entre horreur et comédie qui fonctionne
⊗ Le troisième sketch

Un segment raté, quatre autres qui vont du vraiment bon à l’excellent, les comptes sont bons pour Satanic Hispanics. Le segment “Hammer of Zanzibar” vaut à lui seul la vision d’un métrage qui se propulse directement dans le haut du panier des films à sketches.



Titre : Satanic Hispanics
Année : 2022
Durée : 1h52
Origine : USA
Genre : Film à sketches
Réalisateur : Demian Rugna, Mike Mendez , Alejandro Brugues, Eduardo Sanchez et Gigi Saul Guerrero
Scénario : Pete Barnstrom, Alejandro Mendez et Lino K. Villa
Acteurs : Efren Ramirez, Greg Grunberg, Sonya Eddy, Demián Salomón, Hemky Madera, Patricia Velasquez, Danielle Chaves, Jonah Ray
Satanic Hispanics (2022) on IMDb


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Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
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