[Film] Maseeha, de Partho Ghosh (2002)


Shiva est orphelin depuis que ses parents ont été retrouvés morts au commissariat. Le père de Shiva était accusé de participer aux activités illégales du grand parrain local. Shiva tombe amoureux de Pinky, comme lui, elle est étudiante à l’université. Pinky n’a plus de nouvelles de son frère Krishna depuis qu’il a été jeté en prison. Ce dernier réapparaît et semble vouloir faire le ménage dans le milieu de la pègre et de la police corrompue.


Avis de Laurent :
Avec sa jaquette digne des séries B américaines les plus racoleuses (un faux Schwarzi armé d‘un fusil à pompe avec une jolie donzelle en premier plan), ce Maseeha se présente donc avec des arguments réjouissants. Le temps d’un générique de 15 minutes suffit pour provoquer un plaisir coupable puisque vont s’enchaîner successivement un meurtre à la bombe, un passage à tabac dans une cellule crade à faire passer celle de Midnight Express pour le Hilton, le viol d’une mère de famille et son suicide via un hara-kiri avec un tesson de bouteille, le flingage du mari avec de bonnes giclées de sang… voilà de quoi faire saliver l’amateur de cinéma décalé. Et puis arrive le second quart d’heure où l’on retrouve, quelques années plus tard à l’université, Shiva, maintenant orphelin, en train de faire le pitre et on suit les aventures loufoques de notre héros (encore traumatisé 5 minutes auparavant). La photographie jusque-là assez crade devient comme par magie beaucoup plus léchée. On croit à l’hallucination … Le cinéma indien a pour habitude de mélanger les genres mais là c’est particulièrement radical.

Quelques chansons sympas et plutôt bien chorégraphiées, des personnages qui sortent de nulle part, des passages à l’humour lourdingue… et puis on se retrouve dans une scène sombre et on a un retour de la pelloche pourrie… mais le plus déroutant… les acteurs changent tout en portant les mêmes noms. Bref, une heure passe, le spectacle est aussi affligeant que distrayant et on finit par admettre que tout cela est complètement incompréhensible. Le montage indigeste nous propose des coupures au hachoir et les scènes se suivent sans aucune logique. Soudain la révélation divine : le film a subi des ajouts !!! On croyait avoir tout vu avec le Jeu de la Mort et les faux sosies de Bruce Lee… et bien là il faut jongler avec des changements d’acteurs qui ne se ressemblent absolument pas.

Ceci explique donc cette incompréhension générale. Il faut donc imaginer à la base un film violent, glauque, cruel à la photographie bien abîmée. Viennent s’ajouter des scènes propres, drôles (enfin si on veut), avec d’autres acteurs ayant comme seul point commun avec les acteurs originaux les mêmes prénoms, moustaches ou lunettes de soleil. Bref, ça devient aussi compliqué que de suivre un film de David Lynch. Le procédé est tellement énorme qu’on peut tout pardonner ! Vous voilà donc averti si vous vous lancez dans l’aventure Maseeha. Ensuite, si votre curiosité n’a d’égal que votre second degré vous allez grandement apprécier ce spectacle improbable avec ses cascades maison et ses gunfights bien barbares comme il faut. Ça flingue, ça explose, on brûle les méchants (les gentils aussi de temps en temps), on torture, on tabasse… que du bon.

LES PLUS LES MOINS
♥ Aussi distrayant…
♥ L’introduction
♥ Les chansons et chorégraphies
♥ Les gunfights
⊗ … qu’affligeant
L’humour souvent lourdingue
⊗ Le montage indigeste
⊗ Les rajouts

Maseeha, c’est donc le summum du n’importe quoi réalisé n’importe comment. En somme, tout ce qu’il faut pour caresser dans le sens du poil l’amateur de cinéma décalé. Mais attention à ne pas trop en abuser … ce genre de réalisation peut endommager les neurones de manière irréversible. Au suivant.



Titre : Maseeha
Année : 2002
Durée : 1h58
Origine : Inde
Genre : Action
Réalisateur : Partho Ghosh
Scénario : Anwar Khan, Praveen Ghatak

Acteurs : Suniel Shetty, Namrata Shirodkar, Inder Kumar, Manek Bedi, Rajpal Yadav, Shiva Rindani, Mohan Joshi, Mukesh Rishi, Tiku Talsania, Beena Banerjee

Maseeha (2002) on IMDb


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Auteur : Laurent

Un des membres les plus anciens de HKmania. N'hésite pas à se délecter aussi bien devant un polar HK nerveux, un film dansant de Bollywood, qu'un vieux bis indonésien des années 80. Aime le cinéma sous toutes ses formes.
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