[Film] Maniac Cop 2, de William Lustig (1990)

L’officier Matt Cordell n’est pas mort. Cette fois, il veut se venger des criminels qui l’ont assassiné en prison de New York.


Avis de John Roch :
Très bonne série B bien écrite et bien emballée, Maniac Cop est un carton. Pas au cinéma, mais à la vidéo où il sera principalement exploité dans le monde. C’est justement le monde de la VHS qui réclame une suite, certains distributeurs étrangers n’hésitant pas à mettre la main au porte feuille pour que ladite suite soit mise en chantier. C’est un total de quatre millions de billets qui sont investis dans Maniac Cop 2, là où le premier en avait coûté un million. De quoi donner le moyen de ses ambitions à William Lustig qui reprend le poste de réalisateur et ce n’est pas le seul à revenir puisque Larry Cohen reprend la plume pour cet opus, en plus de le produire. Reviennent également James Lemmo au poste de directeur de la photographie et Jay Chattaway à la musique. Pas de changement derrière la caméra donc, et chacun va profiter du budget multiplié par quatre pour livrer une suite dans la lignée de son prédécesseur, mais en mieux. Maniac Cop 2 étant tout comme le premier opus une excellente série B mais en plus fou, plus spectaculaire et plus abouti. Une suite bigger and louder donc, mais aussi plus maîtrisée techniquement et qui n’en oublie pas un scénario à nouveau bien écrit qui réussit à conclure de manière satisfaisante la vengeance du flic devenu maniac Matt Cordell, avant un inévitable troisième volet qui lui à l’inverse n’apporte rien. Mais ça, on le verra plus tard, pour le moment place à Maniac Cop 2, de loin le meilleur opus de la saga.

L’action de Maniac Cop 2 se déroule un mois après les événements du premier opus. Les agents Forrest et Mallory sont lavés de tout soupçons de meurtres mais n’arrivent pas à faire entendre aux autorités la vérité sur le coupable. A savoir Matt Cordell, légende de la police assassiné en taule suite à son incarcération pour abus de pouvoir, dont le corps n’a pas été retrouvé dans le fleuve où il a terminé sa course dans Maniac Cop premier du nom. Une situation qui arrange le commissaire de New York qui fait la sourde oreille et préfère étouffer cette affaire de vague de crime qui est officiellement une histoire de détraqué qui a cherché à ébranler l’image de la police. Et pourtant, dans un New York toujours aussi rongé par le crime, certains témoignages commencent à signaler un flic balèze et défiguré comme coupable de meurtres. On prend les mêmes et on recommence ? Pas tout à fait. Car si dans ses premières minutes, coté suite mis à part, Maniac Cop 2 ressemble à Maniac Cop et semble n’être qu’une simple suite en bonne et due forme, c’est pour mieux nous surprendre par la suite. Le métrage nous refait le coup du premier en supprimant les personnages principaux et ainsi les substituer par ceux qui de prime abords ont des rôles secondaires. Ici en une psychiatre de la police qui va se retrouver malgré elle face à Cordell et tenter d’avertir la population, et surtout l’inspecteur McKinney. Si il parait être une resucée du flic campé dans le premier opus par Tom Hatkins (ils partagent un trauma semblable lié au suicide), le personnage est surtout proche de Matt Cordell, à savoir un flic qui tire d’abord et pose les questions ensuite. Si il est intéressant dans le sens où il aurait pu être une sorte de protagoniste miroir au maniac cop, et que son sens de la justice le pousse à découvrir la vérité sur l’emprisonnement de Matt Cordell, il est dommage que ce coté de l’histoire ne soit pas plus approfondi. Car une fois encore, le scénario ne manque pas d’idées à exploiter, mais ne le fait pas. Au lieu de ça, Larry Cohen introduit Turkel, un tueur en série, qui est une tentative un peu vaine de mixer Maniac (le personnage devait d’ailleurs être interprété par Joe Spinel, décédé avant le tournage) à Maniac Cop. Si il est au final peu utile à l’intrigue sans être désagréable pour autant, il est surtout un pion dans le plan de la revanche de Matt Cordell. Car oui, les événements de Maniac Cop premier du nom n’était qu’une partie dudit plan, et cette fois le flic de l’enfer comme on l’appelle au Québec compte retourner où a commencé son calvaire. Si il est un peu foutraque par moments, le scénario de Maniac Cop 2 reste dans la lignée du précédent sans pour autant en être une simple copie, il en est un véritable prolongement. Et si il n’est pas parfait, il sait par contre aller à l’essentiel et mise sur l’action.

Tout comme Maniac Cop, sa suite est un film court (1h30, soit 5 minutes de plus que le premier) et n’est jamais emmerdant. Mieux encore, le film est un petit festival de scènes d’action pleines de cascades, de poursuites et d’explosions. Le métrage se montre généreux sur ce point et on ne s’ennuie jamais, même pendant les scènes d’exposition qui se révèlent être aussi bien écrites et prenantes que dans le premier volet, toujours avec cette petite touche d’humour noir déjà présente précédemment. Aux poursuites automobiles pleines de tôles froissées et d’explosions s’ajoutent des moments improbables, tels la psy lancée à toute vitesse sur une route menottée au volant d’un véhicule, ou cette scène d’anthologie, mais bien trop courte, où Matt Cordell se prend pour le Terminator et s’en va faire un carnage dans un commissariat, ou un final qui s’enflamme au sens propre comme au sens figuré. Maniac Cop 2 est une suite qui se lâche complètement sans en oublier son scénario en cours de route, ni son aspect technique encore plus soigné. Encore une fois sublimée par la photographie de James Lemmo, la mise en scène de William Lustig a toujours autant de gueule et le réalisateur sait filmer des poursuites avec énergie et lisibilité, iconise comme jamais son flic indestructible et se montre même par instants surprenant, comme par exemple cette scène dans une chambre d’hôtel miteuse qui réussit à caractériser et à raconter l’histoire d’un personnage pourtant plus que secondaire en un simple plan séquence. La musique n’est pas en reste et Jay Chattaway livre une musique supérieur en tout point à celle déjà réussie du premier film avec un score plus ambitieux et plus orchestral, score samplé pour un inattendu Maniac Cop Rap (« Set him on fire, I shoot him with an uzi, but he’ll show up in your jacuzzi, Don’t hang around if you see him coming, Just pick up your feet and commit to running, And don’t wasted time dialing 911, Forget karate and forget your gun, Don’t play hero don’t try to be brave, This dude is going to send you to an early grave, He’s out for vengeance and he can’t be stopped, That’s why they call him the maniac cop. »… j’adore). Si il partage le même défaut que Maniac Cop, à savoir un scénario qui n’exploite pas assez des idées pourtant bonnes sur le papier, mais en a aussi d’autres comme des scènes reprises du premier film pas vraiment nécessaires et un plan final juste là pour se tenir prêt a tourner un troisième opus en cas de succès (ce qui sera le cas) Maniac Cop 2 est une suite supérieure, plus maîtrisée, plus aboutie, plus folle, plus spectaculaire, plus tout en fait, le métrage est une excellente série B menée tambour battant pendant 1h30 sans aucun temps mort qui fait de plus office de bonne conclusion à l’odyssée sanglante de Matt Cordell.

LES PLUS LES MOINS
♥ La mise en scène, meilleure
♥ La photographie, meilleure
♥ La musique, meilleure
♥ Matt Cordell, meilleur
♥ De l’action à gogo
♥ L’excellent casting qui réunit tout les acteurs du premier film et apporte de nouveaux personnages intéressants
♥ Le scénario bien écrit
⊗ Le scénario qui une nouvelle fois n’exploite assez pas des idées pourtant bonnes
⊗ Le plan final
⊗ Les scènes reprises du premier opus, ce n’était pas nécessaire

Maniac Cop 2, c’est le genre de suite comme on aimerait en voir plus souvent. Plus maîtrisé, plus abouti, plus fou, plus spectaculaire, sans en oublier en cours de route un scénario qui une nouvelle fois n’exploite pas totalement ses bonnes idées mais reste bien écrit, ce second opus est une excellente série B comme on en fait plus.



Titre : Maniac cop 2
Année : 1990
Durée : 1h30
Origine : U.S.A
Genre : Meilleur
Réalisateur : William Lustig
Scénario : Larry Cohen

Acteurs : Robert Davi, Claudia Christian, Michael Lerner, Leo Rossi, Bruce Campbell, Laurene Landon, Robert Z’Dar, Paula Trickey, Charles Napier

Maniac Cop 2 (1990) on IMDb


5 1 vote
Article Rating

Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
S’abonner
Notifier de
guest

0 Commentaires
Inline Feedbacks
View all comments