[Film] Last Life in the Universe, Pen-Ek Ratanaruang (2003)


Japonais installé à Bangkok, Kenji mène une vie solitaire, seulement ponctuée par son travail routinier de bibliothécaire et ses multiples – et infructueuses – tentatives de suicide. Un soir, son frère fait irruption chez lui, accompagné d’un autre homme. Soudain, l’intrus dégaine une arme et tire à bout portant sur son compagnon. Menacé à son tour, Kenji a juste le temps de s’emparer d’un revolver et d’abattre l’assassin de son frère. Fuyant à travers la nuit, Kenji croise Noi, une jeune prostituée dont la sœur vient d’être tuée dans un accident de voiture. Alors que tout les sépare, y compris la barrière de la langue, ces deux êtres déboussolés vont apprendre à se connaître et, peut-être, à s’aimer…


Avis de Yume :
Premier film de la société Bohemian Film Company, Last Life in the Universe est, coupons court à tout suspens, une réussite totale. Il faut dire que ce film est l’adéquation parfaite de talents divers et incontestables.

Derrière la caméra on trouve Pen-ek Ratanaruang, réalisateur talentueux de la nouvelle génération thaïlandaise, et déjà responsable de 6ixtyNin9 ou Mon-rak Transistor. Son œil est minutieux, attentif aux détails, et arrive à faire passer la maison où se déroule la majeure partie du film comme un personnage presque à part entière. Son talent est magnifié par le travail, encore et toujours parfait, de Christopher Doyle en tant que directeur de la photographie. Leur travail combiné donne alors l’ambiance si spécifique du film. Car Last Life in the Universe est un film que certains trouveront lent. Mais c’est plutôt véritablement un film contemplatif qui laisse le temps aux événements, aux gestes, aux regards, aux paroles. Une ambiance réellement envoûtante se dégage alors de cette mise en scène subtile et tout en retenue.

On ressent le spleen, les joies, les hormones, les odeurs… et on se laisse bercer par cette monotonie simple. Une simplicité qui reste finalement le maitre mot du film. Le vieil adage a bien raison : c’est avec des ingrédients simples que l’on fait les meilleurs plats. Et la trame du film applique cette phrase à la lettre. Car la relation entre les deux personnages se joue et se noue par ses petites joies simples de la vie : la gentillesse, les regards, les sourires, les conversations, les rires, tous ces petits riens qui sont le seul moyen de communication entre ces deux êtres fragiles, déboussolés, qui vivent leur solitude à deux et à leur manière. Et le miracle se produit aussi bien dans la trame que dans le ressenti du spectateur : l’alchimie entre ses deux personnes est palpable. Une magie qui n’aurait pas été possible sans le talent des deux acteurs principaux : Sinitta Boonyasak en jeune fille touchante, au ton toujours juste, mais aussi et surtout Asano Tadanobu tout en retenu subtile. Et pour finir de charmer le spectateur, Last Life in the Universe est doté d’une bande son lascive, qui est à l’image même du film : envoûtante.

LES PLUS LES MOINS
♥ La mise en scène minutieuse
♥ Visuellement travaillé
♥ Ambiance envoutante
⊗ Assez contemplatif
Pen-ek Ratanaruang signe ici sans conteste un film magistral, sensible, triste malgré ses moments de joies simples. Et son succès critique est amplement mérité de festival en festival, car malheureusement il est passé assez inaperçu dans son pays, éclipsé par la sortie du One Night Husband. Certains trouveront sûrement bêtement qu’une des raisons de voir ce film est la présence de Takashi Miike et Riki Takeuchi dans un cameo de Yakusa. Si c’est votre seule motivation pour voir ce film, s’il vous plait passez vite votre chemin !



Titre : Last Life in the Universe / เรื่องรัก น้อยนิด มหาศาล
Année : 2003
Durée : 1h48
Origine : Thaïlande
Genre : Drame
Réalisateur : Pen-Ek Ratanaruang
Scénario : Pen-Ek Ratanaruang

Acteurs : Tadanobu Asano, Yutaka Matsuhige, Daran Boonyasak, Chermarn Boonyasak, Thiti Rhumorn, Riki Takeuchi, Takashi Miike, Phimchanok Nala Dube

 Ruang rak noi nid mahasan (2003) on IMDb


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Auteur : yume

Un bon film doit comporter : sailor fuku, frange, grosses joues, tentacules, latex, culotte humide, et dépression. A partir de là, il n'hésite pas à mettre un 10/10. Membre fondateurs de deux clubs majeurs de la blogosphere fandom cinema asitique : « Le cinema coréen c’est nul » World Wide Association Corp (loi 1901) et le CADY (Club Anti Donnie Yen).
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