[Film] Laid to Rest, de Robert Hall (2009)

Une jeune femme se réveille dans un cercueil sans le moindre souvenir de ce qu’elle fait là ou de qui elle est. Une fois sortie, elle se retrouve au beau milieu d’une salle d’exposition. Ayant à peine le temps de réaliser ce qui lui arrive, un homme portant un masque de squelette métallique la prend en chasse. Muni d’un couteau et d’une caméra à l’épaule, le dangereux psychopathe s’en prendra à tous ceux qui tenteront de venir en aide à la mystérieuse femme.


Avis de Cherycok :
Grand amateur de gore devant l’éternel, mon œil se retrouve attiré il y a de ça quelques mois par un sympathique GIF sur Facebook, sur lequel un jeune homme se fait littéralement exploser la tronche au shotgun par un mystérieux psychopathe. Un bien beau headshot comme je les aime, à l’artisanale, bien dégueux et bien sanglant me poussant à faire des recherches sur le film d’où est tirée cette scène. Quelques recherches plus tard et voilà que Google me répond. Il s’agit de LAID TO REST, deuxième film du réalisateur Robert Hall, spécialiste des effets spéciaux ayant travaillé sur des films tels que Ghost of Mars, Quarantaine ou des séries répondant au doux nom de Buffy contre les Vampires ou encore la trop courte Firefly, avant de créer sa propre boite de SFX Almost Human. LAID TO REST fait partie de cette nouvelle vague de films désireux de faire revivre le genre « Slasher » à l’instar de Adam Green et sa saga HATCHET ou encore Scott Glosserman et son BEHIND THE MASK. En termes de meurtres bien violents, de gore qui tache et de boogeyman qui en jette, le pari est réussi. Le problème, c’est qu’à côté de ça, le film souffre de bien trop de défauts pour être rangé dans la catégorie des « bons films ».

LAID TO REST semble avoir bénéficié d’un tout petit budget et cela se ressent à chaque instant. La direction artistique est à côté de la plaque et l’image possède ce coté très téléfilm bas de gamme qui lui fait tout de suite perdre en crédibilité. Les cadrages sont parfois ratés et le montage s’avèrera des plus hasardeux à plusieurs reprises. Le pitch quant à lui fait preuve d’une inventivité inexistante. Certes les slashers n’ont pas la réputation d’être très originaux et proposent la plupart du temps des scénarios qui tiennent sur un post-it, mais dans le genre « je ne te donne aucune explication sur le tueur, sur ses motivations, sur ses origines, et je te fais poireauter jusqu’à la fin pour t’en donner une bien pourrie sur l’héroïne », LAID TO REST se place dans le haut du tableau. Et alors que ce n’était déjà pas glorieux, il faut ajouter à cela des acteurs à la ramasse. C’est simple, à part Lena Headey (Game of Thrones, Dread), dont le temps de présence à l’écran n’excède pas les 10 minutes, le reste du casting semble tout prédisposé pour le soap-opera. L’apothéose est atteinte avec Bobbi Sue Luther qui tente de se la jouer Scream Queen pectoralement bien fournie tout le long du film, mais qui, en plus d’être à coté de la plaque, nous donne envie de dire au tueur « Elle est là ! Cachée derrière la boite ! Va lui couper la gorge ! ». Et comme il ne faut pas s’arrêter en si bon chemin dans le déglinguage de film en règle, on va parler un petit peu des personnages.

Des personnages qui prennent des décisions absurdes dans les films d’horreur, on en a vu plein. Certains diront même que c’est une constante du genre et qu’on ne peut pas y échapper. Et ils n’ont pas tout à fait tort. Mais dans LAID TO REST, on assiste aux décisions les plus cons jamais prises dans un slasher. Vous vous réveillez dans un cercueil ; vous en sortez et vous vous retrouvez nez à nez avec un gros balèze masqué qui veut vous découper en apéricubes ; vous arrivez par miracle à vous échapper et à trouver un peu d’aide ; à quel moment ça peut traverser l’esprit que ca serait bien de retourner à l’endroit où le gros psychopathe fait des puzzles avec des morceaux de corps humains ? Vraiment vous croyiez qu’on allait avaler ça ? Par je ne sais quel miracle, les trois boulets qui nous servent de héros arrivent de nouveau à s’échapper, mais pourquoi vouloir y revenir de nouveau pour le buter ? Mais barrez vous bordel ! Et c’est comme ça du début à la fin… Et puis comment notre barjot fait-il pour savoir où se trouvent précisément les trois blaireaux qu’il poursuit ? A croire qu’il leur a implanté une puce GPS, question qu’on se pose sérieusement puisque l’héroïne semble avoir une blessure inconnue à l’arrière du crane.

Mais pourtant, il est impossible pour un amateur de slasher et de scènes de nectar rouge qui coule à flots de mettre une mauvaise note à ce film. Premièrement, parce que même si on ne sait rien de lui comme stipulé un peu plus haut, ce boogeyman nommé Chromeskull a la classe. Bien entendu, il pourra rappeler Jason de la saga Vendredi 13 ou Mickael Myers de Halloween avec son masque et son coté montagne mutique quasi indestructible, mais il se dégage de lui quelque chose de particulier. Son masque très détaillé représentant un crâne chromé (d’où son nom) lui donne un côté très inquiétant, et son obsession pour cette petite caméra qu’il fixe à son épaule lors de ses séances de boucherie charcuterie le rend encore plus dérangé.
Et puis qu’est-ce que c’est gore. Les meurtres ne sont au final pas si nombreux mais ils démontrent un savoir faire indéniable du réalisateur pour tout ce qui est effets sanguinolents bien dégueulasses. Robert Hall prend un malin plaisir à tout montrer. Les visages sont arrachés, les gorges tranchées au couteau à dents, les têtes explosent, les corps sont découpés bien salement, le tout en gros plan. Et point d’images numériques ici, tout est à l’ancienne et nous renvoie directement au maitre du gore Tom Savini. Les amateurs en auront pour leur argent mais il est clair que le film n’est pas à mettre entre les mains d’âmes sensibles.

LES PLUS LES MOINS
♥ Les effets gores
♥ Le tueur
♥ La BO assez rock
⊗ La direction artistique
⊗ Le jeu des acteurs
⊗ Les personnages
Efficace dans la mise en images de ses meurtres et dans le look de son tueur, LAID TO REST est plombé par une mise en scène bas de gamme et un côté fauché de tous les instants. A noter qu’une suite intitulée Chromeskull : Laid to Rest II est sortie en 2011 et qu’une préquelle devrait voir le jour très prochainement.



Titre : Laid to Rest
Année : 2009
Durée : 1h30
Origine : U.S.A
Genre : Slasher gore
Réalisateur : Robert Hall
Scénario : Robert Hall

Acteurs : Bobbi Sue Luther, Kevin Cage, Sean Whalen, Nick Principe, Lena Headey, Richard Lynch, Johnathon Schaech, Thomas Dekker, Jana Kramer

 Laid to Rest (2009) on IMDb









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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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