[Film] Five, de Igor Gotesman (2016)

Cinq amis d’enfance rêvent depuis toujours d’habiter en colocation. Lorsque l’occasion d’emménager ensemble se présente, Julia, Vadim, Nestor et Timothée n’hésitent pas une seule seconde, surtout quand Samuel se propose de payer la moitié du loyer ! À peine installés, Samuel se retrouve sur la paille mais décide de ne rien dire aux autres et d’assumer sa part en se mettant à vendre de l’herbe. Mais n’est pas dealer qui veut et quand tout dégénère, Samuel n’a d’autres choix que de se tourner vers la seule famille qu’il lui reste : ses amis !


Avis de Iris :
Énième comédie française, Five avait cependant, d’après les quelques bandes annonce visionnées, de quoi attirer malgré tout cette éternelle réfractaire au genre que je suis (m’en fous, j’assume !). Tout d’abord on trouvait dans les extraits un rythme certain, un petit arrière-goût tout Kaplischien, et même on souriait. Avec une moyenne de 4,1/5 sur Allociné et de 6,5/10 sur IMDB, encensé par la critique presse (à quelques exceptions près), Five semblait d’autant plus prometteur.Allez, pourquoi pas alors ! Sait-on jamais, et si la bande annonce tenait toutes ses promesses… Soyons clairs, si le film n’est sans doute pas le chef d’œuvre du siècle, il en ressort tout de même une impression très positive, de bons fous rire, quelques phrases qui pourraient devenir cultes et ce sans pour autant éviter les travers et les facilités du genre… Un paradoxe tout french comedy.

En jouant sur des filons déjà exploités, notamment par Klapisch dans le Péril Jeune ou encore L’Auberge Espagnole mais également par Guillaume Canet et ses Petits Mouchoirs, Comme des Frères avec également Pierre Niney, ou encore le Pop Redemption chroniqué en ces lieux par Cherycok, Igor Gotesman prenait le risque de nous livrer le dix-huit millième « film de copains » français. Et donc sans surprise, il va surfer sur cette vague. Nous retrouvons donc l’éternelle bande de potes qui depuis l’enfance se suit et grandit, dans les joies ou pas, mais tourne quand même autour du personnage fédérateur et emblématique de Samuel (Pierre Niney). Tout se passe bien et malgré les petits travers et les frasques de chacun, ils s’adorent, sont soudés au point de vouloir depuis longtemps partager une colloc. Ce sera chose faite après que Samuel trouve l’appart de leurs rêves : un sans doute hors de prix 6 pièces au dernier étage d’un immeuble Haussmannien… Loyer : 10 mille boules par mois. Oui mais Sam, fils de riche à qui son père accorde tout tant qu’il le croit étudiant en médecine, paiera la part que ses amis ne pourront assumer… Tout roule ! Donc la clique va s’installer et Julia la belle mais rebelle mal embouchée, Timothée le fumeur de bédots coolos crado mais adorable, Vadim hum… le mec normal, et Nestor le beau mec philanthrope de la teub pour filles pas farouches, vont investir les lieux un après-midi après avoir tous quitté leurs anciens apparts. Oui mais voilà, l’évènement qui va tous les plonger dans la galère comme il est coutume de trouver dans les comédies de potes arrive et Sam, découvert par son père trahi qui va le déshériter, ne pourra plus compter que sur lui-même pour payer la part exorbitante de loyer qu’il a promis de régler…. La galère va commencer là, de petits boulots à l’idée de dealer de l’herbe à grande échelle il va peu à peu entrainer ses amis dans des galères aussi pittoresques qu’improbables.

Oui c’est cousu de fil blanc, on a une vieille impression de déjà vu et je vous mentirais si je vous disais que c’est l’originalité au sens propre. Certains gags sont prévisibles, la trame générale également. Sauf que le tout fonctionne. Ça fonctionne comme dans le Péril Jeune, ou dans tant d’autres, mais avec ce côté écriture qui passe à merveille. Des dialogues géniaux, des phrases ou expressions qu’on retient des semaines après, des situations où l’éclat de rire est là juste sur un regard, une expression. Un casting très bon, même si la comédie française a laissé à Pierre Niney un surjeu un peu théâtral, des guests hauts en couleurs avec une Fanny Ardant et un Pascal Demolon perchés en bourgeois toxicos, et une mention spéciale à François Civil qui avec son Timothée aussi attachant qu’il est roots nous livre une prestation excellente.
La réalisation est également à saluer car Igor Gotesman, après avoir réalisé un court métrage autofinancé en 2011 en préambule de ce Five, avec également Pierre Niney, nous régale de son savoir-faire : la mise en scène est efficace, des images accélérées qui renforcent l’impression de vivacité du film. Gotesman a expliqué qu’il a beaucoup insisté pour filmer en Scope et encore bien plus pour utiliser une towercam et cela donne un résultat très convaincant. Ajoutons que la bande son donne une belle énergie au tout avec un son pop rock très à propos.

LES PLUS LES MOINS
♥ Les personnages
♥ Les dialogues
♥ L’énergie
⊗ Convenu et déjà vu
⊗ Légèrement surjoué
Non exempte des habituels travers de nos productions nationales, Five est donc une nouvelle comédie française de copains qui ne surprend ni par sa trame ni par ses rebondissements mais dont l’énergie et les dialogues en font un divertissement très agréable à regarder et qui nous donne le smile même après le visionnage. À voir !



Titre : Five
Année : 2016
Durée : 1h41
Origine : France
Genre : Comédie
Réalisateur : Igor Gotesman
Scénario : Igor Gotesman

Acteurs : Pierre Niney, François Civil, Igor Gotesman, Margot Bancilhon, Idrissa Hanrot, Pascal Demolon, Michèle Moretti, Philippe Duclos

 Five (2016) on IMDb













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Auteur : Iris

Aime tout ce qui de près ou de loin fait appel à tout sauf au réalisme, fan de SF, tombée petite dans l’Heroïc Fantasy, amatrice de grandes sagas impliquant Elfes, nains et autres trolls, fan de vampirades en tous genres ou de délires Lycanthropiques. Peut se satisfaire de l’esthétique et relativement bon public dès lors que cela ne concerne pas les requins à trois têtes ou la nouvelle vague. Impressionnable en cas de scènes de torture ou d’esprit malfaisant, a parfois besoin de décompresser devant un gros blockbuster décérébrant.
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