[Film] Female Ninjas Magic Chronicles 7-8, de Hitoshi Ozawa (1998)


Le seigneur Katoh Akinari désire de plus belles femmes pour son plaisir personnel, il envoie donc ses sept hommes de main démoniaques attaquer un couvent voisin, tenu par la princesse Sen. Toutes les femmes sont tuées sauf sept qui ont des pouvoirs magiques ninja. Elles auront l’appui de Yagyu Jubei pour se venger des sept démons de Katoh.


Avis de Cherycok :
Lorsque je me suis lancé dans la saga Female Ninjas Magic Chronicles, je ne pensais pas que ça serait si difficile. Alors, ce n’est pas difficile parce que les films sont mauvais, loin de là, ils sont même très sympathiques dans le genre divertissement bis. Ce qui est compliqué, c’est cette impression de revoir encore et toujours le même film, et ça lasse. Du coup, après le 6ème opus qui était similaire aux cinq précédents, une pause s’imposait. Et puis bon, au bout de quelques semaines m’est revenu tout seul en pleine poire une règle qu’on a chez DarkSidereviews : quand on commence une saga, on la termine. Alors me voilà lancé dans la suite de cette saga pour un volet un peu particulier, déjà car il délaisse un peu les boobs pour se concentrer plus sur la violence et le gore, ensuite parce que sa conception est particulière (on y reviendra plus bas), mais aussi parce qu’il adopte délibérément un ton très manga qui le rapprocherait bien plus d’animés tels que Ninja Scroll. Et ça fait du bien !

Premier changement par rapport aux opus précédents, le réalisateur Masaru Tsushima (qui avait signé les 6 premiers films) est remplacé ici par Hitoshi Ozawa, acteur réalisateur qui a pas mal œuvré dans le genre Yakuza. On l’engage pour signer les épisodes 7 et 8 de la saga Female Ninjas Magic Chronicles qui ne formeront qu’un seul et même film en deux volets qui sortiront en 1998. Sans doute pour l’exploitation américaine dont le public, à la fin des années 90, semble apprécier tout film en vidéo club portant le mot « ninja », ces deux films, de 1h14 pour le 7 et 1h20 pour le 8, sont compactés en un seul et unique film de 1h46. C’est cette version là que j’ai vue et même si on pourrait considérer que c’est de la triche pour finir plus vite cette saga pourtant au demeurant divertissante, j’avais trop peur de revoir 2 fois de plus le même film. Et puis je fais ce que je veux, nah ! Mais revenons-en au sujet. Kunoichi ninpô-chô: Yagyû gaiden s’inspire de Les Manuscrits Ninja, un roman de fiction écrit en 1964 par Fûtarô Yamada, issu de la série qu’il a consacrée à Jūbei Mitsuyoshi Yagyū. Il a également écrit les romans dont les autres films sont inspirés. C’est ce même roman qui a servi d’inspiration au mythique animé Ninja Scroll (1993) de Yoshiaki Kawajiri, ce qui explique sans doute pourquoi le film en est si proche dans le ton qu’il décide d’adopter. Le film se déroule en 1641, peu de temps après les évènements des premiers films, et on constate donc très rapidement le ton bien plus débridé, bien plus fou du film, qui le fait se rapprocher d’un manga. Les personnages sont nombreux, les méchants sont excentriques et farfelus, le générique est très rock à l’instar de ce qui se faisait à cette époque dans la japanimation, et même la manière de filmer les combats, bien plus nombreux qu’à l’accoutumée.

En effet, les combats sont ici virevoltants, très neo wu xia pian dans l’âme pour qui connait un peu le cinéma de Hong Kong. Souvent frénétiques, ils sont donc bien plus nombreux que dans les autres films. Il y a ici moins de nudité que dans les films précédents, le réalisateur a préféré accentuer le gore. Ou alors est-ce parce que ce sont les scènes de nudité et de sexe qui ont été coupées pour cette version remontée ? N’ayant pas envie de me voir deux films sans sous titres alors que cette version en 1 film a des sous titres, je ne saurais dire. Mais une chose est sûre, c’est qu’il y a en tout et pour tout 3 ou 4 paires de seins qui se battent en duel, et pas d’acte sexuel ou si peu. Moins de boobs, plus d’action et de sang (têtes ou jambes coupées, grosses giclées…) donc. Les techniques ninjas sont toujours là, nombreuses. Par exemple, technique des yeux de l’enfer avec un ninja qui s’arrache les yeux, les lance, et de ces yeux naissent des démons ninjas cyclopes ; Technique de l’œuf pourri, où un ninja plante un doigt dans le corps de la victime qui va pourrir de l’intérieur ; … De manière générale, à part une ou deux, elles sont bien moins portées sur le sexe, mais ça se lâche sur l’action. Dommage seulement que la mise en scène parte souvent dans tous les sens, avec une caméra à l’épaule qui ne cesse de tourner, de tourner, de trembler, de zoomer, au point que cela rende l’ensemble souvent épileptique. Dommage également que, avec la multiplication des personnages, on a parfois du mal à toujours comprendre ce qu’il se passe. Mais qu’importe, le divertissement est là, avec un côté fun et nawak assumé et toujours du kitch (les lunettes de moto de policier des années 70 qu’arbore un des sbires ah ah) et des effets spéciaux lowcost mais qui ont leur charme (grattés à même la pellicule comme dans les années 80 alors que nous sommes à la fin des années 90).

LES PLUS LES MOINS
♥ Bien rythmé
♥ Le côté manga assumé
♥ Excentrique et fun
⊗ La mise en scène de l’action
⊗ Trop de personnages

Avec ce remontage du 7ème et 8ème opus de la saga Female Ninjas Magic Chronicles, on est devant un divertissement bis assumé. En décidant d’injecter plus d’action au détriment de l’érotisme, le choix est payant et on passe un très bon moment proche de la japanimation.

LE SAVIEZ VOUS ?
• Ce remontage est également connu sous le titre Kunoichi : Lady Ninja



Titre : Female Ninjas Magic Chronicles 7-8 / Kunoichi ninpô-chô: Yagyû gaiden
Année : 1998
Durée : 1h46
Origine : Japon
Genre : Ninja Scroll
Réalisateur : Hitoshi Ozawa
Scénario : Fûtarô Yamada, Jun’ichi Inoue, Hitoshi Ozawa

Acteurs : Yûko Moriyama, Kazuki Takeda, Momoka Saeki, Non, Kaoru Ukawa, Fuyu Ooba, Akiko Sugawara, Tomoto Taguchi, Toshihide Wakamatsu

Kunoichi ninpô-chô: Yagyû gaiden (1998) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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