[Film] Fast and Furious, de Rob Cohen (2001)

La nuit tombée, Dominic Toretto règne sur les rues de Los Angeles à la tête d’une équipe de fidèles qui partagent son goût du risque, sa passion de la vitesse et son culte des voitures de sport lancées à plus de 250 km/h dans des rodéos urbains d’une rare violence. Ses journées sont consacrées à bricoler et à relooker des modèles haut de gamme, à les rendre toujours plus performants et plus voyants, et à organiser des joutes illicites.


Avis de John Roch :
Joyeux anniversaire Fast and Furious ! Cette année, on fête les 20 ans de la saga aux 8 films et 1 spin off aux 5 891 045 797 dollars de recette mondiale à ce jour, en attendant l’épisode 9, prévu pour cette année si tout va bien. 20 ans que Neal H. Morritz a sorti le portefeuille pour mieux le remplir par la suite, et tant mieux pour lui. Morritz, c’est le genre de gars qui a du flair, mais pas seulement car il a déclaré en interview  » moi, je produis les film que je veux voir en tant que spectateur ». Un spectateur qui aime l’originalité, puisque en vrac il a produit des métrage calibrés pour les teenagers avec leurs idoles du moment (sexe intention), des métrages surfant sur les cartons du moment (souviens-toi l’été dernier et urban legend pour scream, slackers et sex academy pour American pie), des métrages surfant sur les modes du moment (XxX: le james bond djeuns en mode rebel MTV sport extrême) des suites direct to video histoire de capitaliser sur des succès d’antan (sexe intention, souviens-toi l’été dernier, urban legend, the skulls, ont eu le droit à leurs suites), des remakes (le bal de l’ horreur, total recall). Et ce n’est rien comparé à ses projets puisque sont prévus (et espérons annulés), entre autres des remakes, reboots, appelez ça comme vous voulez, de starship troopers, battle royale, souviens-toi l’été dernier ou encore highlander et on rigolera bien quand d’ici 15 ans il rebootera la saga fast and furious, si toutefois elle se décide à crever. Tout ça la fout un peu mal, surtout quand sa boite de prod s’appelle Original Films, mais passons sur ce descriptif complètement gratuit et un brin réducteur (Morritz a tout de même mis des billes dans des projets plus ambitieux) du producteur pour parler du film, et donc fêter les 20 ans de fast and furious, avec l’intégrale de la saga.

L’idée de fast and furious vient d’un article du magasine Vibe : Racers X. Un récit sur les courses de rues illégales dans les rues de New York, le genre de courses qui ressemble à un concours de bites, à savoir qui aura la caisse la plus customisée et qui fera le meilleurs temps sur une ligne droite de 500m, une philosophie de vie parait-il. C’est sympa, mais pas de quoi faire un film en entier, il faut bien un scénario pour broder autour de cette bribe d’idée. Tiens et pourquoi pas pomper point break, dans lequel un jeune flic infiltre une bande de surfeurs braqueurs de banques, auquel fast and furious fait énormément penser, et à raison avec son jeune flic qui infiltre une bande de coureurs automobile braqueurs de marchandises de poids lourd (je rappelle en passant que la boite de prod s’appelle Original Films). Le jeune flic, c’est Brian (feu Paul Walker) qui infiltre la bande à Dom Toretto (le seul, l’unique, le grand Baboulinet, également connu sous le nom de Vin Diesel), et comme dans point break, Brian va développer une amitié avec Dom, ce qui va sérieusement remettre en question son boulot de flic, d’autant plus qu’il tombe amoureux de la sœur à Baboulinet. La comparaison s’arrête ici, car fast and furious n’a pas la classe, la grâce, et les niveaux de lecture, sérieux ou non, qui font de la bombe de Kathryn Bigelow une œuvre toujours aussi fascinante de nos jours. La faute à un scénario qui ne va pas au bout de ses idées. La relation entre Dom et Brian déjà, censé être le moteur de l’intrigue, n’est jamais vraiment exploitée et ne dégage aucun suspens par rapport à la couverture du flic. Elle devient même secondaire lorsque le script fait intervenir le vrai méchant de l’intrigue commun aux protagonistes. De ce fait, on ne croit pas un seul instant que leur amitié ne tient qu’à un fil, aucune dualité ne s’installe, et franchement que Brian soit flic, agent du fisc, ou pâtissier, on s’en fout un peu, puisque le script ne se donne pas la peine de ménager le moindre suspens.

Dans fast and furious, les voitures sont reines, exposées et filmées sous tous les angles, de quoi donner le gourdin à n’importe quel amateur de car porn, si toutefois ça existe. Mais Le coté course underground, pourtant source première de la mise en chantier du film, est également inexploité, compacté dans deux scènes en tout. Les courses, et par extension les scènes d’action, nous y venons. Longtemps la saga fast and furious a souvent été critiquée pour son coté bouillie numérique, au moins jusqu’à son cinquième volet. Si cela est vrai lors de la première scène de course vroom vroom tuning nocturne, avec ses acteurs mal incrustés, ses plans où la caméra s’engouffre dans les entrailles des bolides et ses CGI qui tentent de représenter une impression de vitesse alors que ça ressemble d’avantage à une dilatation de l’espace temps, il faut avouer que fast and furious conserve de beaux restes. Notamment une scène qui confronte la bande à Dom à un routier bien décidé à ne pas se laisser faire, assez classe et bien filmée, et sans GCI, et l’ultime face à face motorisé entre Brian et Dom, ce dernier sortant une bien belle bagnole à l’ ancienne. C’est à se demander pourquoi il fait dans le tuning, mais passons. Mais d’action, ce premier volet en manque cruellement, il préfère se perdre dans des scènes d’exposition sans intérêt si ce n’est les habituelles rivalités entre anciens et nouveaux membres du groupe, la relation entre Brian et Mia, la sœur de Dom, sur le physique avantageux des bagnoles, et les personnages secondaires qui sont à peine exploités, ce qui a pour conséquence des ventres mous un peu partout. Il est évident qu’à la sortie de ce premier opus, qui a démocratisé la mode du Jacky tuning, l’équipe était loin de se douter que vingt ans plus tard la saga serait toujours là. En attendant, certaines bases sont là: Paul Walker est déjà dans son rôle de flic mais pas trop, Michelle Rodriguez joue ce qu’elle sait jouer de mieux, c’est-à-dire la femme à paire de couilles, soit 90% de ses rôles, et Baboulinet, qui trouve ici enfin un rôle principal bancable après le succès d’estime de pitch black et livre sa philosophie de comptoir sur les valeurs de la famille autour d’un barbecue, une Corona à la main. Fast and furious était né.

LES PLUS LES MOINS
♥ Pour qui aime auto-moto, il y a de la bagnole.
♥ Des scènes de poursuite réussies
⊗ Des longueurs
⊗ Un script banal et sans idées
⊗ Les Cgi
Loin de la réputation de ratage complet et de bouilli numérique qu’ il se traîne depuis 20 ans, fast and furious n’est tout de même pas un film d’ action réussi. Fade, linéaire, finalement chiche en action, ce premier opus est un sacré pétard mouillé.

LE SAVIEZ VOUS ?
• Le sobriquet de Vin Diesel, Baboulinet, vient de Mozinor, qui est toujours actif.
• Mark walhlberg, Cristian Bale et Eminem ont été approchés pour jouer le rôle de Brian.
• Vin Diesel a cassé le nez d’ un cascadeur.


Titre : Fast and Furious / The Fast and the Furious
Année : 2001
Durée : 1h46
Origine : U.S.A
Genre : Vroom Vroom
Réalisateur : Rob Cohen
Scénario : David Ayer, Erik Bergquist, Gary Scott Thompson

Acteurs : Honda Civic, Mitsubishi Eclipse, Toyota Supra RZ, Mazda RX-7, Nissan Skyline GT-R mais aussi Paul Walker, Vin Diesel, Michelle Rodriguez, Jordana Brewster, Rick Yune, Chad Lindberg, Matt Schultze

 Fast and Furious (2001) on IMDb


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Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
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