[Film] Easy Money, de Daniel Espinosa (2010)

Stockholm la noire où la Blanche règne en maître… JW est un étudiant en École de Commerce brillant, ambitieux et fauché qui s’aventure dans le milieu du crime organisé. Jorge, dealer en cavale, fuit la police et la mafia yougoslave mais avant de prendre le large une bonne fois pour toutes, il veut faire un dernier coup : importer une grosse quantité de cocaïne. Mrado, tueur à gages, est chargé de pister Jorge. Sur le chemin de l’argent facile, il faudra s’allier et trahir, se défendre et tuer, mais surtout, essayer de survivre…


Avis de Iris :
Dimanche soir pluvieux, un regard sur le programme et oh génial : un film dans le milieu du crime organisé ! Suédois : ça va être super de regarder un film de mafieux filmé de façon un peu crue comme savent si bien le faire les suédois ! Allez hop, ce sera celui-là. Tous les espoirs sont permis et on démarre.

Hum…. Le début est leeeeeeent mais qu’à cela ne tienne, parfois il faut que l’histoire se mette en place, soyons patient ça va forcément démarrer (c’t’un film sur des mafieux donc va y avoir des flingues, de la poursuite, des pneus qui criiiiiisseent, de la torture de traitre voire un œil énucléé, ça ne peut pas être autrement). Passons sur les personnages, ils n’ont aucune profondeur ( à l’extrême limite celle d’un cendrier), on ne nous présente personne et on se démerdera bien à comprendre qui fricote avec qui et quels sont les putains de réseaux qui s’opposent. On nous colle au milieu une petite fille que son père, bandit à trois sous, doit récupérer aux services sociaux car sa mère camée et prostituée ne peut l’assumer (hop le perso boulet qui fera flipper tout le long car on aura peur qu’il lui arrive quelque chose est là, on est paré !). Un jeune ambitieux mais pas trop, qui tombera (ou pas) amoureux d’une fille de riches qui tentera de le faire accepter par ses parents (riches donc) : hop lutte des classes et lutte pour sortir des basfonds (un peu de critique sociétale pour faire intello). Des Yougoslaves (oui parce qu’un film de mafieux sans mafia ben ça manquerait on ne peut pas nier tout de même) mais d’une platitude que plat c’est vallonné à côté. Un pseudo parrain aussi charismatique qu’un moineau. Bon les ingrédients laissent sceptiques, mais on ne va pas s’avouer vaincu pour autant et on insiste car on sait que les films suédois peuvent démarrer à tout moment.

En réalité, ce sera le leitmotiv tout le long du film : il va peut-être se passer quelque chose et désespérément, on attend, attend, attend….. On se dit « Je laisse passer 10 minutes et je zappe… parce que la dernière phrase prononcée était “je veux que vous soyez prêts à lui péter sa gueule” donc j’ai encore espoir ». Espoir déçu : Y a eu trois coups de poing. Ok, on attend encore (oui parce que têtu un jour…). Et ils préparent un casse qui pue le fiasco et la mort certaine et violente donc ça va sans doute bouger, on est tout haletant devant ce suspens (non je déconne, y a aucun ingrédient qui maintienne en haleine…. A moins qu’ennui profond puisse s’appeler ainsi je ne sais où ^^). Une scène (enfin) de règlement de compte chez un supposé traitre qui déjeune en famille (ouiiiiii : va y avoir de la torture, du viol de belle-mère, du petit enfant qui hurle de terreur enfin quoi merde, un truc à la mafieux : bien dur !)…. Bon ben non, toujours pas : trois coups de poing, un filet de sang…

OK. Ça fait donc une heure et demie que j’attends qu’il se passe quelque chose : une conclusion s’impose à présent : c’est le film de mafieux le plus chiant de toute l’histoire des films de mafieux…. Mais rien, absolument rien ne doit me détourner de ce…… de cette….. non, pas encore d’avis tranché donc je dirais film (tous les autres mots qui me viennent sont bien moins agréables) : ils arrivent sur le lieu du casse… je veux pas rater la seule scène potentielle d’action je m’en voudrais à jamais si c’était le cas. Je reste les yeux rivés sur mon écran : Putain mais même là ça prend trois plombes. .. c’est filmé en temps réel, en images réelles, en bruitages réels (bon ok film suédois, on repasse pour les effets spéciaux : on le sait on a signé pour mais quand même). Ils ont tiré deux balles, ah non, trois. Aaaaaaaaah les flics…fuite filmée en camera épaule pour l’impression de vitesse (je vais gerber). OK…. Seule scène potentielle d’action donc et ben pas d’action, non toujours pas.

Et là, comme une lumière au bout du tunnel, c’est enfin fini…. après un piéton renversé que même la scène de la Vérité si je mens est plus violente, un tir à bout portant…. dans le ventre (mouais non hein, pas une balle dans la tête houlà, non, ça pourrait choquer), un père qui s’excuse auprès de sa fille (trimballée depuis le début entre un père brigand à deux ronds et sa mère camée et prostituée donc) dans une scène aussi émouvante que des champignons dans un mixeur, une arrestation d’une non-violence absolue, et une visite au parloir avec huit mots échangés et enfin enfin enfin pour récompense de mon entêtement et de ma patience: le générique de fin seul exutoire à ma douleur et à mon ennui. Alors on se dit : « Définitivement il faut que j’arrête d’avoir des idées de films, après faudra pas s’étonner si je m’extasie devant le premier Tranformers ou truc même improbable mais pourvu que ça bouge ! ». Une absence de trois minutes et Hou bordel… le générique de fin a fait place à. …. la suite!!!! Easy money la suite (je déconne pas), et visiblement encore une suite de la suite. Là non, c’est au-dessus de mes forces.

Que retenir donc d’Easy Money ? Bah c’est un film looooooooong et leeeeeeeent, où il ne se passe rien, d’une asepsie totale, des personnages plats, aucune émotion (c’est fort avec une petite fille au milieu, pourtant les ingrédients étaient là), des cadrages bissextiles, des images assez moches (mais oui mais bon, on est dans les coulisses d’une Suède qui dégénère…. Qui dégénère ? ah ok), assez brouillon aussi il faut bien reconnaitre et bref sans aucun intérêt au final. Peut-être que les suites déboitent mais honnêtement, moi je débarque ici d’un train dans lequel le réalisateur n’a à aucun moment réussi à me faire monter. Chiantissime.

Note :



Titre : Easy Money / Snabba Cash
Année : 2010
Durée : 2h04
Origine : Suède
Genre : Mou
Réalisateur : Daniel Espinosa

Avec : Joel Kinnaman, Matias Padin, Dragomir Mrsic, Lisa Henni, Mahmut Suvakci, Jones Danko, Lea Stojanov, Dejan Cukic, Miodrag Stojanovic, Joel Spira, Christian Hillborg, Fares Fares

 Snabba cash (2010) on IMDb


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Auteur : Iris

Aime tout ce qui de près ou de loin fait appel à tout sauf au réalisme, fan de SF, tombée petite dans l’Heroïc Fantasy, amatrice de grandes sagas impliquant Elfes, nains et autres trolls, fan de vampirades en tous genres ou de délires Lycanthropiques. Peut se satisfaire de l’esthétique et relativement bon public dès lors que cela ne concerne pas les requins à trois têtes ou la nouvelle vague. Impressionnable en cas de scènes de torture ou d’esprit malfaisant, a parfois besoin de décompresser devant un gros blockbuster décérébrant.
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