[Film] Earth Vs. The Spider, de Scott Ziehl (2001)


Quentin Kemmer, un étudiant timide et fan de comics book s’injecte un sérum expérimental capable de donner aux hommes les capacités des araignées.


Avis de John Roch :
Au début des années 2000, Stan Winston inaugure, en association avec Lou Arkoff, fils du célèbre producteur Samuel Z Arkoff, les creatures features, une gamme de figurine lancée en parallèle d’une série de téléfilms qui remake 5 succès de l’AIP, boite de prod d’Arkoff père : She-Creature, How to Make a Monster, The Day the World Ended, I was a Teenage Caveman et ce Earth vs. the Spider. Remake est un mot un peu gros, puisque en dehors des titres, chaque téléfilm n’a strictement aucun rapport avec les films dont ils sont tirés, si ce n’est le titre. Earth vs the Spider, l’original, racontait comment une araignée géante était capturée et semait la zizanie en tentant de rentrer dans son antre. De la version des années 50, le Earth vs the Spider cuvée nouveau millénaire ne reprend rien, le film préfère surfer sur le prochain succès à venir l’ année : Spiderman, qui devait initialement sortir pour les fêtes de fin d’année 2001 avant d’être repoussé à 2002 pour finaliser les effets spéciaux.

Notre Peter Parker s’appelle ici Quentin Kemmer, jeune homme timide et bien trop gentil dans ce monde de brutes. Tout comme son homologue Marvelien, il a du mal à tisser des liens avec sa voisine, Stephanie (Amelia Heinle, Victoria, la fille à Victor Newman dans Les Feux de l’Amour, ne me demandez pas comment je sais ça), qui pourtant lui laisse la porte ouverte. Quentin est également un fan de comics, en particulier des aventures de l’homme-araignée : Spider…. oh pardon : Octopuss Arachnid, auquel il s’identifierait bien s’il avait une paire de bobolls à sortir, et quelques super pouvoirs. Et ça tombe bien, il bosse en tant qu’agent de sécurité dans un laboratoire de recherche génétique qui fait des expériences sur des araignées. À ce stade, c’est déjà vachement gros, la suite est du même acabit : des cambrioleurs attaquent le labo, l’occasion pour Quentin de prouver qu’il est un héros, mais les flics s’en mêlent puis c’est le drame : une fusillade qui fait partie des plus mal branlées de l’ histoire (des gogols qui tirent n’importe où dans une pièce plongée dans le noir complet) éclate, et Nick le collègue de Quentin fait partie des victimes, et il l’a mauvaise parce que Nick, c’est un peu son oncle Ben à lui. Il va alors s’injecter un sérum en espérant devenir comme son héros de comic book, et ça marche, mais ce qu’il n’ a pas prévu, c’ est qu’une grosse connerie implique de grandes responsabilités, il va se rendre compte que le côté spider va rapidement prendre le dessus sur le côté man.

Le pitch de départ aurait pu donner une série B sympa, las, on se retrouve devant un téléfilm qui ne sait pas quoi en faire. Un téléfilm sans ambition, où toute action de l’araignée se déroule systématiquement hors champ. Ce qui pouvait passer s’il se passait quelque chose dans Earth vs. the Spider, car en plus de mettre un temps fou à démarrer (50 minutes avant de voir ne serait-ce qu’un début de transformation), le film ne raconte rien et raccorde un arc narratif inutile où l’inspecteur Grillo (joué par un Dan Aykroyd qui semble être tout droit sorti de sa banque avec ordre de régulariser son découvert sous peine de voir ses prélèvements rejetés), tente de recoller les morceaux avec sa femme, elle-même au centre d’un triangle amoureux puisqu’elle le trompe avec un autre flic. L’inspecteur Grillo justement, qui doit être le Earth » de Earth vs. the Spider. Avec un titre pareil, on s’attend éventuellement à un hommage aux films de monstres d’antan, qui se terminaient par la traque de ceux-ci par une population ivre de vengeance, mais que nenni, personne ne sait que l’homme araignée existe, et notre cher inspecteur non plus d’ailleurs, mais passons.

Et la créature dans tout ça ? Passé quelques plans (oui des plans. Pas des scènes, juste des plans) avec des maquillages vraiment bien foutus, il n’ y a rien à se mettre sous les crocs. Reste des CGI dégueux et des idées mal digérées par Devon Gummersall, l’interprète de Quentin. Non pas qu’il soit mauvais acteur, mais quand on voit sa manière de propulser sa toile d’araignée de sa poitrine, c’est à dire en donnant un coup de rein à faire pâlir n’importe quel acteur porno, et son talent d’acteur à certains stades de sa transformation (il imite une crise d’épilepsie, ni plus, ni moins), le ridicule n’est jamais loin.

LES PLUS LES MOINS
♥ Le peu de maquillage est de qualité ⊗ C’est plat
⊗ C’est mou
⊗ C’est long
⊗ Bref, à éviter
En dehors de quelques plans, difficile de sauver quoi que ce soit de Earth vs. the Spider. Le plan final rappelle que ce téléfilm n’était destiné qu’à vendre la figurine made in Stan Winston. Une simple pub aurait suffi.

LE SAVIEZ VOUS ?
• Le nom du personnage de Quentin Kemmer est un clin d’ œil à l’acteur Ed Kemmer, star du film original.


Titre : Earth vs. the spider
Année : 2001
Durée : 1h30
Origine : U.S.A
Genre : Spider-Chiasse
Réalisateur : Scott Ziehl
Scénario : Chuck Konzelmann, Cary Solomon

Acteurs : Dan Aykroyd, Devon Gummersall, Amelia Heinle, Theresa Russell, Christopher Cousins, Mario, Roccuzzo, John Cho, Michael Keenan

 Earth vs. the Spider (2001) on IMDb


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Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
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