[Film] Destination Finale 5, de Steven Quale (2011)

Dans ce cinquième épisode, la Mort est toujours aussi omniprésente et se déchaîne après la terrible prémonition d’un homme qui permet de sauver ses collègues de l’effondrement d’un pont suspendu. Ce groupe d’âmes innocentes n’était pas supposé survivre, et, dans une course terrifiante contre le temps, ces malheureux tentent frénétiquement de trouver le moyen d’échapper au sinistre agenda de la Mort.


Avis de John Roch :
Suite et fin, du moins pour le moment, de la saga Destination Finale avec ce cinquième opus. Les films se ressemblent, les chroniques aussi, commençons donc par parler du film de la même manière que les autres avec une introduction à peine modifiée depuis celle du troisième opus, un peu comme les scripts des métrages en fait. En dépit de sa qualité, le quatrième opus de Destination Finale censé être le dernier a rapporté gros. Sans surprise, un cinquième film est mis en chantier mais cette fois-ci la règle de l’équipe qui revient un film sur deux n’est pas appliquée. On retrouve cette fois-ci à la réalisation Steven Quale dont c’est le premier long métrage et au scénario Eric Heisserer, nom qui fait peur puisque le monsieur avait à cette période les scripts des remakes des Griffes de la Nuit et de The Thing à son actif. La question est la même depuis le second film de la saga : quoi de neuf au royaume de la mort qui voit ses plans déjoués et vient collecter des vies elle-même ? Et bien Destination finale 5 remonte la barre. Non pas que l’on est en face du meilleur métrage de la franchise, mais après un quatrième opus loin d’être convaincant, on se retrouve ici avec une suite qui se donne la peine de tenter d’injecter un peu de sang neuf à une saga dont la formule commence sérieusement à s’essouffler, d’autant plus que le fun et l’inventivité de Destination Finale 2 ne sont toujours pas repris ici. L’histoire, on la connaît, c’est toujours là même et on la connait par cœur depuis Destination Finale premier du nom, on retrouve donc cette prémonition qui permet à un groupe de personnages d’échapper à la mort avant qu’ils ne perdent la vie dans une série d’accidents, toujours en relief plein d’effets in your face qui n’a que d’intérêt si le métrage est vu avec des lunettes prévues à cet effet sur le nez. En pas 3D, le seul argument du film fout le camp, mais cette fois-ci le film étant plutôt plaisant à suivre, on peut faire en abstraction pour apprécier un spectacle certes pas à se taper le cul par terre, mais qui se situe dans une bonne moyenne.

Après l’explosion de l’avion, le carambolage sur l’autoroute, le grand huit qui déraille et un autre carambolage, place à une ambiance plus film catastrophe avec l’effondrement d’un pont. Une introduction spectaculaire, si ce n’est comme toujours dans la saga depuis Destination Finale 3 des CGIs pas toujours heureux qui viennent gâcher le tout, bien que quelques plans aient franchement de la gueule si l’on est pas trop regardant sur la qualité des effets spéciaux qui semblent par moments pas finis. Reste que cette introduction remonte le niveau, moins bordélique et mieux maitrisée que celle du volume 3, moins hideuse et ratée que celle de l’épisode 4, ce cinquième volet commence d’une bonne manière qui met en confiance pour la suite. Confiance qui se confirme lors des mises à mort bien plus soignées que celles des deux films précédents. On n’est toujours pas au niveau de Destination Finale 2, mais on est face à ce qui s’en rapproche le plus, avec le retour de la relation de cause à effet qui est à nouveau bien exploitée, mais surtout avec le retour d’un soupçon de suspens, de surprise et parfois d’un humour noir par moments improbable, parfois le tout en même temps. Citons la mort de la gymnaste qui rentre instantanément au panthéon des meilleures morts de la saga. A ce niveau, Destination Finale 5 fait plaisir, le concept tourne toujours en rond mais est à nouveau bien exploité, c’est toujours aussi gore, mais tout aussi bonne soient les mises à morts, elle sont aussi peu nombreuses, ce qui se justifie par le sang neuf que la nouvelle équipe a voulu injecter à la saga.

Car Destination Finale 5, c’est un peu l’épisode du changement, du moins sur le papier. Passons rapidement sur le scénario dans sa globalité qui ne vaut toujours pas la corde pour se pendre, en dépit d’un twist final bien vu mais grillé dès les premières minutes qui rattache cet opus au premier film de la saga, pour se concentrer sur les deux nouveautés de cet opus. En premier lieu, l’un des personnages ne meurt pas lors de la prémonition. Ensuite, Tony Todd revient pour donner une probable échappatoire à la faucheuse venue finir son travail, une malédiction à laquelle il est possible de mettre un terme en tuant quelqu’un et ainsi absorber le temps qu’il lui reste à vivre. Deux nouveautés qui auraient pu être intéressantes si elle avait été exploitées. Le premier point prend de l’ampleur au fil de l’intrigue avant d’être complétement occulté. Quant au second, le plus intéressant, il n’est pas assez développé. Il faut dire que le peu de personnages présents ne se prête pas à l’exercice, avoir un grand nombre de personnage échappant à l’effondrement du pont aurait pu donner un sacré jeu de massacre, une sorte de Battle Royale à la sauce Destination Finale. En l’état, passé un gag efficace en fin de bobine, cette idée s’avère sous exploitée et pénalise le concept même car si y on gagne en nouveautés pas assez mises en valeur, on y perd en mises à mort. Reste que ce Destination Finale 5 conclut la saga d’une bien meilleure manière que le quatrième volet, en attendant un sixième épisode dont on ne sait encore rien, si ce n’est qu’il sera mis en scène par Jon Watts et qu’il passera directement par la case SVOD via HBO Max, ce qui fait déjà un peu peur pour le futur de la saga.

LES PLUS LES MOINS
♥ Un peu de sang neuf dans la saga…
♥ Le twist final pas mal…
♥ Des mises à mort soignées
♥ L’introduction réussie
⊗ …mais des idées sous-exploitées
⊗ … mais que l’on voit venir dès le début
⊗ Niveau scénar, ce n’est toujours pas ça
⊗ Les CGIs, dont certains qui manquent de finition
⊗ C’est encore une nouvelle fois la même chose
Destination finale 5 n’échappe à aux défauts de ses prédécesseurs mais parvient à conclure la saga d’une manière plus satisfaisante que le quatrième opus. Bien qu’elles ne soient pas exploitées, les idées pour injecter un peu de sang neuf à la saga sont à saluer.

LE SAVIEZ VOUS ?
• La scène d’introduction du film devait à l’origine se dérouler dans un parc aquatique.
• Le film est sortie en salle en Imax.
• La championne olympique de gymnastique Brittany Rogers fait une apparition dans le film.



Titre : Destination finale 5/ Final destination 5
Année : 2011
Durée : 1h32
Origine : U.S.A
Genre : La même chose en mieux que précédemment, mais en moins bien qu’avant
Réalisateur : Steven Quale
Scénario : Eric Heisserer

Acteurs : Nicholas D’Agosto, Emma Bell, Miles Fisher, Ellen Wroe, Jacqueline MacInnes Wood, P. J. Byrne, Arlen Escarpeta, David Koechner

 Destination Finale 5(2011) on IMDb


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Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
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