[Film] Destination Finale 4, de David R. Ellis (2009)

Une monstrueuse prémonition sauve un jeune homme et ses amis pendant un accident sur un circuit. Néanmoins ils ne peuvent échapper à un sort pénible.


Avis de John Roch :
Budget : 25 millions de dollars, recette mondiale : presque 118 millions. Le troisième opus de Destination Finale fait mieux que les deux précédents et montre que la saga est définitivement une bonne source de revenus pour la New Line. Sans surprise, un quatrième film est mis en chantier et c’est David R. Ellis qui revient à la barre, au scénario on ne retrouve qu’une partie du binôme Jonathan Gruber/Eric Bress puisque seulement ce dernier est à l’écriture. Quoi de neuf au royaume de la mort qui voit ses plans déjoués et vient collecter des vies elle-même ? Et bien c’est une énorme déception, le retour des auteurs du meilleur volet de la saga avait de quoi mettre en confiance mais, cette fois-ci, ils livrent le pire opus. La formule commençait à sentir le réchauffé, ici elle est en phase terminale, d’autant plus que Ellis ne tente pas d’injecter un minimum de sang neuf à la saga, ni même de reprendre ce qui faisait de Destination Finale 2 une excellente suite. Au contraire, le réalisateur semble se reposer sur l’argument commercial de ce quatrième film : la 3D, qui connu une petite mode à cette époque avant de sombrer dans les limbes. L’histoire, on la connaît, c’est la même depuis Destination Finale premier du nom, on retrouve donc cette prémonition qui permet à un groupe de personnages d’échapper à la mort avant qu’ils ne perdent la vie dans une série d’accidents, mais cette fois en relief plein d’effets in your face qui n’a que d’intérêt si le métrage est vu avec des lunettes prévues à cet effet sur le nez. En pas 3D, le seul argument du film fout le camp, ce qui ne serait pas un mal si Destination Finale 4 était un bon film, ce qui n’est pas le cas.

Après l’explosion de l’avion, le carambolage sur l’autoroute et le grand huit qui déraille, place à un autre carambolage mortel qui a lieu pendant une course de Nascar. On l’a déjà vu avec Destination Finale 2 : la combinaison Carambolage – David R. Ellis, a donné le moment le plus mémorable de la saga, ici c’est tout le contraire et cette introduction, en plus d’être la pire de la saga, pointe directement les deux problèmes majeurs et complémentaires de cet opus : la 3D et les CGI. Non pas que le procédé de relief soit foiré, le film a été tourné en Real 3D avec les caméras prévues pour et non pas converti en post production. La 3D est donc réussie et c’est toujours sympa les divers objets qui sautent à la face du spectateur, mais les effets spéciaux ne suivent pas et le spectacle devient rapidement laid. L’introduction de Destination Finale 2 était spectaculaire, jouissive et réalisée en dur ? Ici elle est bordélique, laide, et réalisée avec des CGI d’une mocheté (ces explosions bon sang !) à faire rire les pontes de la firme Asylum, pourtant spécialistes en la matière. Une introduction qui donne le ton car cette laideur en images de synthèse se retrouve dans tout le film, que ce soit au niveau des meurtres numériquement gores ou des prédictions dignes de cinématiques de jeux vidéo du début des années 2000, Destination Finale 4 use et abuse des CGI pour faire vivre son principal argument de vente, au détriment des images. Un constat qui s’aggrave lorsque le métrage est vu en plat, les effets de reliefs étant tout de même présents, ce qui souligne d’avantage la laideur des images, mais si ce n’était que le seul souci de ce quatrième opus, qui ne se fatigue même pas à réussir là où aucun autre métrage de la saga a échoué et ce même si la qualité était relative d’un film à l’autre : soigner ses mises à mort.

Mais avant d’y venir, revenons à la 3D avec une contrainte de taille : les caméras utilisées pour tourner un film en relief sont deux fois plus grosses que la normale, avec ce que ça apporte comme difficultés logistiques lorsqu’il s’agit de manier les engins. Et à moins de faire de la performance capture comme James Cameron ou de s’appeler Tsui Hark, les films tournés en Real 3D sont rarement réputés pour leur mise en scène. De ce fait, Destination Finale 4 a des allures de téléfilm de luxe, beaucoup de champs/contre champs, peu de mouvements de caméra, en terme de réalisation la saga nous avait habitué à mieux, pas de quoi crier au génie certes mais les trois premiers films étaient techniquement carrés. Une mise en scène plate donc, un comble pour un film tourné en relief, qui impacte directement l’essence même de la saga : les mises à mort. Celles-ci donnent dans le minimum syndical, adieu l’inventivité du second opus qui laisse place ici à des meurtres sans imagination, où la relation de cause à effet est réduite au strict minimum et bien que certains soient tout de même sympas, on est ici face à ce que la saga à fait de plus faible. Coté scénar, la bonne nouvelle c’est que je ne vais cette fois-ci pas m‘en plaindre puisqu’il est inexistant. On est ici face à ce qui ressemble à une compilation d’idées auxquelles on aurait oublié le liant, ce qui en fait l’opus de la saga le plus rythmé (également du fait de sa courte durée) mais aussi le plus mal écrit, si il avait un tant soit peu été écrit. Aucun personnage n’est développé ou caractérisé, et passé le personnage campé par Mykelti Williamson (Bubba dans Forrest Gump) qui aurait pu être touchant si plus exploité, on se retrouve plus face à de la chair à canon qu’à des personnages à proprement parler tant ceux-ci peinent à exister. Destination Finale 4 a, à sa sortie, bouclé une saga qui tenait la route d’une bien mauvaise manière, car oui c’était censé être le dernier film de la saga comme son titre original le laissait entendre : The Final Destination, THE Fucking Final Destination. Mais les titres censés être des chapitres finaux, on commence à connaître (allez demander à Jason…), et avec un score mondial de 186 millions de dollars, soit le film le plus rentable de la saga, il ne pouvait pas ne pas y avoir de séquelle.

LES PLUS LES MOINS
♥ La 3D était sympa
♥ C’est rythmé
⊗ Les mises à mort sans imagination, réduites au strict minimum
⊗ La mise en scène digne d’un téléfilm
⊗ Un scénariste est demandé à l’accueil, un scénariste à l’accueil merci
⊗ Les CGI
⊗ Le concept qui sent le réchauffé en plus d’être minimalement exploité
Après un troisième film tout juste correct, la saga Destination finale tient ici son plus mauvais opus. Un métrage qui se repose essentiellement sur l’argument marketing de la 3D en sacrifiant tout le reste, de la mise en scène aux mises à mort sans imagination. Une suite à éviter.

LE SAVIEZ VOUS ?
• Tony Todd ne reviens pas dans cet opus pour cause de conflit d’emploi du temps.
• Le film montré dans la salle de cinéma est Au Revoir A jamais.
• C’est l’un des derniers films a être sorti par la New Line avant son rachat par Warner.



Titre : Destination finale 4 / The final destination
Année : 2009
Durée : 1h22
Origine : U.S.A
Genre : La même chose en naze
Réalisateur : David R. Ellis
Scénario : Eric Bress

Acteurs : Nick zano, Krista allen, Andrew Fiscella, Shentel VanSanten, Haley Webb, Mykelti Williamson, justin Welborn

 Destination finale 4 (2009) on IMDb


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Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
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