[Film] Dangereusement Vôtre, de John Glen (1985)

En mission en Sibérie, James Bond récupère, sur le corps sans vie de l’agent 003, une puce électronique ultra-secrète. Lors de son retour à Londres, « Q » découvre en l’analysant qu’elle a été fabriquée par la société Zorin Industries et que c’est son propriétaire, Max Zorin, qui l’a probablement donnée aux Soviétiques. La puce est également conçue pour résister aux dommages qui pourraient être provoqués par une impulsion électromagnétique. Bond et ses collègues se rendent alors au champ de course d’Ascot, afin de repérer Max Zorin.


Avis de Rick :
Enfin, il est là, le dernier James Bond incarné par Roger Moore. Dire que cela fait déjà 3 films que je le trouvais trop vieux pour le rôle, et que je trouvais que cela s’en ressentait surtout dans le précédent, Octopussy, que je n’avais d’ailleurs pas apprécié. John Glen rempile encore une fois à la mise en scène, toujours sur un scénario de Richard Maibaum et Michael G. Wilson, mais ce film constitue surtout le film des adieux. Dernier film de Roger Moore oui, après 7 métrages tout de même, mais aussi les adieux de Lois Maxwell, interprète de Moneypenny depuis les débuts de la saga, 23 ans plus tôt. Une page se tourne, clairement. Mais John Glen, soyons honnête, tente d’amener des changements depuis qu’il est à la tête de la saga. Cela se remarque de films en films, avec des moments parfois plus violents. Pas étonnant que Roger Moore, qui n’aimait pas la violence, trouvait Dangereusement Vôtre comme le moins bon de ses films dans la saga. Ironique, de la part d’un acteur qui a tout de même joué dans Octopussy ou Moonraker, mais bon, les goûts et les couleurs. Dangereusement Vôtre en tout cas, c’est un film que j’ai du mal à détester, mais également du mal à aimer. Car on sent l’envie derrière, on sent que le film veut être généreux, qu’il veut impressionner, qu’il veut faire plein de bonnes choses. Mais à côté, la formule Moore avec son ton léger et humour s’épuise, tout comme la saga, qui tourne alors en rond.

Mais Dangereusement Vôtre veut être divertissant et le faire en étant plus ou moins réaliste. Pas de super méchant qui veut détruire le monde, ou de Russe qui veut déclencher une guerre, non juste un gros psychopathe à la tête d’une société, qui paraît juste un peu méchant au début, avant de révéler son plan de psychopathe : faire exploser la Silicon Valley, carrément. Bref, tout s’ouvre sur une impressionnante et intéressante course poursuite en ski, avant la célèbre chanson titre de Duran Duran, qui comme ce fut le cas pour le premier Roger Moore (Vivre et Laisser Mourir), semble vraiment être plus rock et plus dans l’ère du temps que typiquement James Bond. Ce début met dans le bain, impressionne, se fait efficace. En fait, le principal défaut, c’est qu’en se voulant si généreux, on se pose éternellement la question fatidique : pourquoi avoir gardé Roger Moore ? L’expression « je suis trop vieux pour ces conneries » n’a jamais été plus vraie. Si bien qu’on se dit tout de suite qu’il a été doublé pour un oui ou pour un non. Bien entendu, là n’est pas le seul défaut du métrage. La manière dont le scénario amène ses idées est parfois maladroite et confuse notamment. Pendant une heure, nous suivons une intrigue pas toujours passionnante de chevaux dopés, et on se dit presque que James Bond n’est pas à sa place. Dommage car l’action est plutôt bonne, Christopher Walken en fait déjà des tonnes, on trouve Grace Jones en homme… femme de main et Patrick Macnee, et on aura droit à une poursuite plutôt sympathique dans les rues de Paris. Et forcément, l’introduction de la blonde… je veux dire la James Bond Girl, fort charmante Tanya Roberts. Amusant, on y apercevra, même si muet, Dolph Lundgren pour la première fois à l’écran.

Puis la seconde heure avec les enjeux plus gros et les véritables plans des gros méchants débarque. Bon, là tout de suite, ça a plus de gueule qu’une histoire de chevaux dopés, même si en soit, créer une telle catastrophe juste pour avoir le monopole dans un certain domaine, c’est un peu gros. On nous l’excuse en nous disant que le personnage est un gros psychopathe, mais tout de même. Et encore une fois, c’est dommage. Dommage que le scénario soit confus et pas toujours adroit, dommage que ce soit encore papy Moore dans le film. Car en soit, le métrage aurait pu être un film d’action lambda efficace, mais il est contrebalancé par ces défauts. Difficile à aimer, difficile à détester. Encore une fois, la James Bond Girl est peu utile, et Grace Jones aurait pu être mieux exploitée. Le film, à l’exception de Christopher Walken, manque clairement de personnages marquants. Les scènes d’action sont bonnes, mais se révèle souvent inutile au final à l’intrigue, notamment la course poursuite avec le camion de pompier, même si elle nous offre quelques bonnes cascades. Mais au moins, Dangereusement Vôtre se fait plus sérieux qu’Octopussy, nous offre un méchant dont on se souvient (que l’on aime ou pas), et nous permet enfin de clore l’ère Roger Moore.

LES PLUS LES MOINS
♥ De bonnes scènes d’action
♥ Christopher Walken en fait des tonnes
♥ Le thème musical
⊗ Roger Moore trop vieux
⊗ Une intrigue parfois confuse
⊗ Des personnages secondaires peu marquants
note8
Dangereusement Vôtre met fin à l’ère de Roger Moore après 7 films très inégaux. Pas le pire, mais un film plutôt moyen et manquant cruellement de crédibilité dans son intrigue et ses personnages. Divertissant malgré tout et généreux en action.



Titre : Dangereusement Vôtre – A View to a Kill

Année : 1985
Durée :
2h11
Origine :
Angleterre – U.S.A.
Genre :
Action
Réalisation : 
John Glen
Scénario : 
Richard Maibaum et Michael G. Wilson
Avec :
Roger Moore, Christopher Walken, Tany Roberts, Grace Jones, Patrick Macnee, Patrick Bauchau, David Yip, Fiona Fullerton et Desmond Llewelyn

 A View to a Kill (1985) on IMDb


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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