[Film] Crush, de Luis Prieto (2022)

Chris, un riche divorcé, tombe amoureux d’une mystérieuse femme Sky. Chris, son ex-femme et son enfant finissent par se retrouver piégés et un combat désespéré pour la survie s’ensuivra.


Avis de John Roch :
Réalisateur n’ayant œuvré principalement pour la télé avec des contributions aux séries Snatch, The Oath ou encore The Wire, Luis Prieto est connu pour avoir mis en scène le remake British et vain du Pusher de Nicolas Winding Refn puis de Kidnap, film d’action avec Halle Berry lorgnant du côté de Taken. Rien de notable ou d’inoubliable de la part de ce metteur en scène correct sans pour autant faire d’étincelles, c’est d’ailleurs comme ça que l’on pourrait résumer Crush, qui se traine une réputation peu flatteuse. Le résultat, sorte de rencontre entre le thriller érotique, le home invasion et le torture porn, est juste correct, pas de quoi laisser un souvenir impérissable mais on est loin de la catastrophe annoncée par des critiques Outre Atlantique assassines. De crush, Chris, jeune riche en instance de divorce, en a un pour Sky, serveuse dans un bar. Suite à une altercation qui tourne mal, lui se retrouve une jambe dans le plâtre, elle s’improvise infirmière dans un domicile à la sécurité de haute technologie. Le début d’une idylle qui va tourner au cauchemar lorsque la belle blonde révèle ses intentions.

En surface, Crush tient du thriller érotique classique avec sa femme fatale qui vient dilapider la fortune de son amant tel qu’on avait l’habitude d’en voir dans les années 90 au cinéma ou à la télé dans Hollywood Night et autres téléfilms de seconde partie de soirée. Pourtant, passez sa première partie Crush va rapidement changer de genre pour virer d’abord au torture porn light, puis à un semblant de home invasion, le tout sans grande originalité. Car peu importe le genre qu’il aborde dans le fond, dans la forme Crush est un thriller tout ce qu’il y a de plus classique. Ecrit par David Loughey à qui l’on doit les Scripts de Dreamscape, Passager 57, Money Train, Nurse 3D, ou encore Star Trek : l’Ultime Frontière, l’intrigue est des plus prévisible, déjà vue, blindée de facilités scénaristique par moments assez énorme (Chris a développé une appli de sécurité car il a peur des inconnus, mais ramène chez lui la première blonde venue ; sa rencontre avec le beau-père de cette dernière…), de twists sans surprises quand certains sont inexplicables et inexpliqués, de discours sociologiques clichés (le riche qui habite en hauteur que des gens d’en bas viennent braquer), d’ idées intéressante mais finalement pas exploitées (la sécurité de la maison pourtant mise en avant est anecdotique) et d’un final pas désagréable mais rushé.

Le résultat n’est cependant pas catastrophique car malgré tout Crush parvient à captiver l’attention avec un rythme soutenu des surprises qui même si elles sont invraisemblables renouvellent suffisamment le script pour qu’il ne soit jamais ennuyeux, quelques éclats de violence bienvenus et un aspect technique carré, que ce soit au niveau de la mise en scène ou de la photographie. Mais c’est surtout grâce à son casting que Crush tire son épingle du jeu. Si c’est toujours un plaisir de voir John Malkovich venu faire un coucou d’une dizaine de minutes, Cameron Monaghan (excellent dans les séries Gotham et Shameless, mais haït des gameurs pour avoir prêté ses traits au personnage de Cal Kestis dans Star Wars : Fallen Order), de constater que Franck Grillo s’éclate dans son rôle d’arnaqueur sadique, c’est surtout Lyly Krug qui crève l’écran. Jeune actrice Allemande dont c’est le premier grand rôle, celle-ci démontre qu’elle a tout d’une grande en campant ici un personnage aussi angélique que taré. Si Crush, tout aussi sympathique soit-il, ne restera pas dans les annales, espérons qu’il serve de tremplin à cette comédienne qui a tout d’une révélation.

LES PLUS LES MOINS
♥ Lyly Krug
♥ Le reste du casting
♥ Techniquement carré
♥ Un rythme soutenu
⊗ Un scénario pas très bien écrit
⊗ Du déjà vu
⊗ Des facilités scénaristiques de partout
⊗ Un final rushé
Pas très bien écrit, déjà vu, Crush reste néanmoins un petit film qui tient la route de par son aspect technique propre et par son rythme soutenu, doté d’un bon casting qui offre à la jeune Lyly Krug un premier rôle qui crève l’écran.

LE SAVIEZ VOUS ?
• Tourné en 21 jours.
• Disponible en VOD le 24 Mars 2022.



Titre : Crush / Shattered
Année : 2022
Durée : 1h32
Origine : U.S.A
Genre : Thriller
Réalisateur : Luis Prieto
Scénario : David Loughery

Acteurs : Lyly Krug, Cameron Monaghan, Frank Grillo, Sasha Luss, John Malkovich, Ridely Asha Bateman, Ash Santos

 Shattered(2022) on IMDb


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Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
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