[Avis / Sortie Ciné] Piano Forest, de Mazayuki Kojima

Titre : Piano Forest / The perfect world of Kai / Piano no mori
Année : 2007
Durée : 1 h 41
Origine : Japon
Genre : Animation
Studio : Mad House
Réalisateur : Mazayuki Kojima

Interprètes : Aya Ueto, Ryunosuke Kmiki, Chizuru Ikewaki, Mayuko Fukada

Synopsis : Shûhei Amamiya est un jeune garçon destiné à un brillant avenir de pianiste professionnel. Au début de l’été, sa famille emménage dans une ville de province. Ses nouveaux camarades de classe lui racontent alors une bien étrange histoire : un piano magique serait caché au fond d’une forêt ; il semble cassé depuis des années, mais plusieurs personnes affirment avoir entendu une mélodie envoûtante s’élever des profondeurs de la forêt. Seul Kai, un jeune garçon intrépide, affirme que la musique du piano est réelle et pour le prouver, il demande à Shûhei de le suivre dans la forêt.

Avis de Slimdods : La musique et le cinéma : deux arts bien différents, mais qui savent souvent s’associer pour de nobles causes. Nombreuses sont les façons dont la musique a été traitée auparavant par le septième art et ce qui nous intéresse ici, c’est l’apprentissage du piano, instrument totalement inconnu donc. Le pitch de départ n’est pas le plus original qui soit, il ne réserve d’ailleurs pas de grandes surprises, mais ce film n’a d’autre prétention que de nous faire passer un bon moment de la façon la plus simple qui soit : de sympathiques personnages, une animation agréable, de zolies couleurs et un score absolument prodigieux.

La bande de Piano Forest au grand complet !

Piano Forest nous permet d’aller à l’encontre de deux jeunes garçons des plus cools : Kai, un enfant un peu turbulent issu d’une famille modeste (doublé en VO par Aya Ueto, la mimi d’Azumi), et Amamiya, beaucoup plus modéré et issu d’une famille riche, son père étant un pianiste connu dans tout le Japon. Leur différence sociale n’a que peu d’importance, seul le piano, cet objet, cette passion, lie nos deux amis dans une amitié indélébile. Aussi agréable soit elle, leur relation n’évite pas les poncifs, et il faudra revenir pour l’originalité. N’empêches, ça fonctionne plutôt bien, le réalisateur y incorporant une légère naïveté qui sait venir à point (et qui dépasse à de rares reprises les limites du barbant). Le film nous esquisse aussi d’autres portraits forts intéressants. Notre duo sera ainsi secondé par un professeur de musique / ancien pianiste déchu à cause d’un accident, par la mère de Kai, une jolie et gentille femme de joie et pour finir, quelques élèves assez turbulents. L’enthousiasme de tous ces personnages et l’humour bien éparpillé tout au long du film (avec une mention spéciale pour Kai et ses réactions loufoques) font que l’on passe un agréable moment en leurs compagnies, même si le film ne possède aucun vrai fil conducteur.

Amamiya s’entraine dur pour gagner le concours national.

L’anime possède d’autres prétentions que de nous noyer dans un suspens inutile. Ici, le scénario n’est qu’un prétexte au dépaysement total. L’animation n’est pas des plus complexes, mais se révèle élégamment fonctionnelle, sans artifice inutile et tout plein de couleurs chatoyantes. Entre une nature quasi surnaturelle dont la Lune y est la seule source de lumière et une salle de concert qui brille de toute sa splendeur, la plupart de ces décors possèdent une âme particulière, en résulte une ambiance vraiment réussie, oscillant entre le réalisme prononcé (le concours de piano, les différents classes sociales survolées rapidement, l’apprentissage du piano pour Amamiya) et la poésie parfois un peu naïve et assumée (le piano qui choisit son maître, Mozart et Chopin qui s’invitent dans les rêves de Kai non sans humour, Wendy le toutou). C’est léger, et ça fait du bien.

Kai a fini sa prestation …

Mais le thème premier de l’anime reste avant tout la musique et ce qui peut en ressortir via le piano, l’instrument en question. Les compositions que l’on entend sont, pour la plupart, des classiques absolus de Mozart, de Beethoven et de Chopin. L’anime rend un bien bel hommage à ces talents éternels qui ont traversé les générations sans frémir (d’ailleurs, excellent aperçu de tous ces messieurs lors de la scène des portraits), au point même d’en avoir quelques frissons, le final proposant entre autre le K310 de Mozart dans toute sa splendeur (avec une animation des jeunes pianistes assez prodigieuse, notamment au niveau de leurs doigts). Croyez moi où non, mais ce film m’a permis de renouer avec ces artistes et leurs œuvres indémodables. Une piqûre de rappel en quelque sorte, et ça fait du bien « bis ».

Kai et Amamiya, deux amis passsionnés.

Piano Forest est donc une belle réussite, d’autant que l’on reste scotché à notre fauteuil non pas à cause d’enjeux scénaristiques quasi-absents, mais grâce à une alchimie réussie entre nos différents personnages du film, une animation élégante qui n’en fait jamais trop, des couleurs douces et une musique prodigieuse. Laissez vous aller, Piano Forest est de ces oeuvres qui relaxent …

Note : 8/10

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Auteur : slimdods

Rejeton Hkmaniak-O-dépressif, je suis le vrai « Bouffe tout » de la famille : du polar urbain sérieux à la comédie kitsh, du Kaiju-eiga au Wu Xia Pian volant, aucun genre n’est épargné par ma faim. D’ailleurs, j’ai un faible pour l’anticonformisme assumé et mon Tsui Hark d’époque me manque énormément. Heureusement que mon Baby Godzilla est réconfortant !
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